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Guardiola au Bayern : la décadence du Barça

Par Thibaud Leplat
Guardiola au Bayern : la décadence du Barça

L’arrivée de Pep Guardiola au Bayern fait basculer Barcelone dans une nouvelle ère. À défaut d’être indépendante, la Catalogne peut inaugurer sa nouvelle capitale : Munich.

Mercredi soir vers 21h40, Messi place Tello en orbite sur l’aile gauche du Barça. La passe est monstrueusement précise et déséquilibre toute la défense de Málaga. Le jeune ailier fait le taf et glisse un pase de la muerte au point de pénalty. Comme prévu, l’autre ailier surgit pour y placer un plat du pied. Cette action est le modèle du Barça de Guardiola. Alexis Sánchez n’a qu’à tendre la jambe, ouvrir son pied droit et caresser le cuir. Tout a l’air plus facile quand les ballons se jouent avec l’intérieur de la chaussure. Mais le ballon arrive trop fort, ou Alexis trop vite. Le cuir s’envole. Silence au Camp Nou. Ensuite, c’est Thiago qui perd un ballon idiot après une relance courte – une de celles que Pep exigeait – et offre le premier but à Málaga. Murmures au Camp Nou. Sanchez est trop pudique pour s’effondrer, Thiago est trop jeune pour ne pas se révolter. Mais les mines sont gênées et les esprits préoccupés. 2-2. Le Barça a un pied hors de la Coupe du Roi. C’est beaucoup trop de drames dans la même journée.

Barcelone est en Bavière

Pep Guardiola est responsable du malaise au Camp Nou. Il allait s’installer à Munich pour y vivre son aventure bavaroise. Cette nouvelle est beaucoup trop dure à entendre pour les Culés parce que Guardiola n’est pas un ancien joueur, un ex entraîneur ou un vieil idéologue barbu. Guardiola est une allégorie du Barça moderne. Un jour sans doute, il aura droit à ses fresques et ses sculptures à l’entrée du futur stade. Son mythe a commencé dès son époque comme joueur. Patron du milieu de terrain des années Cruyff, Robson et Van Gaal, Guardiola est le garant du vestiaire et du jeu. Amoureux de sa petite nation, apôtre du cruyffisme et passionné de théâtre, Guardiola est un chêne au milieu de la tempête des années 1990. En 2008, son retour au club et son arrivée en équipe première est une révélation identitaire. Quand il part en mai dernier, Tito Vilanova n’est plus qu’un gestionnaire de l’héritage du chef. « Je perdrai dans toutes les comparaisons avec Pep » , dit-il le jour de sa présentation. Cette semaine, l’annonce de l’arrivée du Lider Maximo en Bavière a suffi à déséquilibrer une équipe à des milliers de kilomètres de là : 2-2 contre Málaga. Et un effectif : Valdés annonce qu’il ne prolongera pas. Guardiola n’est plus le symbole du Barça, il en est le symptôme.

La révolution dans tous les pays ?

Ferran Soriano et Txiki Beguiristain à Manchester City et Guardiola au Bayern : la révolution du jeu et de la formation s’étend aux autres pays. Abramovitch a proposé 22 millions à Pep pour prendre en main Chelsea. Guardiola aurait eu le double s’il l’avait voulu. Milan aurait rêvé de tout transformer juste pour s’offrir l’homme qui a remporté 14 compétitions sur 19 disputées. Se payer Guardiola, c’est se payer le Barça. Pourtant le club a mis vingt ans avant d’atteindre la plénitude actuelle. Pep n’est que le fruit d’une évolution longue et d’un alignement astral. Valdano pose la question Guardiola : « Il a donné une clarté idéologique à toutes les intuitions de Cruyff mais le processus a été très long et a pris forme grâce à une conjonction de facteurs. D’abord un type génial (Cruyff, ndrl), ensuite une mise en forme idéologique et entre les deux, une génération de joueurs impossible à reproduire. C’est très rare dans l’histoire du football que dans la même maison des joueurs comme Messi, Xavi et Iniesta puissent apparaître en même temps » .

Exporter le Barça ?

Voir Guardiola dans une autre Église, c’est comme si le Pape devenait musulman en admettant en fait s’être trompé de religion. Le destin de Guardiola au Bayern est une sorte d’expérience scientifique. Si Guardiola échoue, le Barça triomphe. Si Guardiola réussit, le Barça s’affaisse. Les angoisses ont donc ressurgi : et si la réussite du Barça de Messi, Xavi, Iniesta, Tito Vilanova n’était en réalité que la conséquence des décisions d’un entraîneur visionnaire ? Et si les succès récents catalans n’étaient dus qu’au génie d’un seul homme ? Et si le jeu du Barça n’était que l’héritage d’influences propres à Guardiola ? Et si ce modèle identitaire n’était qu’une chimère ? Après tout, Rijkaard n’a pas laissé beaucoup de souvenirs à Barcelone et Guardiola n’y a régné que quatre ans (la moitié de Cruyff). Son influence est certes importante, mais est-elle suffisante pour tout justifier ? L’identité d’un club dépend-elle d’un seul homme ? Ces questions sont celles d’une nouvelle ère, celle de la fin de l’autosatisfaction. Les patriciens ont quitté l’Empire et sont passés à l’ennemi. Barcelone ne règne plus seule. C’est le temps de la décadence.

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Par Thibaud Leplat

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