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  • Euro 2012 – Groupe A – Grèce/République Tchèque

Groupe A : un de sorti, déjà ?

Par Régis Delanoë
4 minutes
Groupe A : un de sorti, déjà ?

Deuxième match du tournoi entre la Grèce, qui a terminé fort une partie bien mal embarquée vendredi face à la Pologne, et une République Tchèque qui a sombré à la fin face aux Russes, après une entame prometteuse. Entre les deux sélections, ça devrait se jouer sur des détails. Analyse des forces et faiblesses point par point.

Le potentiel collectif

Le système tactique grec se caractérise par un milieu de terrain bien compact, avec la présence de trois joueurs de profil plus besogneux que créateur : Konstantinos Katsouranis, Giannis Maniatis et Giorgios Karagounis. Le premier cité ayant plutôt bien dépanné vendredi en défense centrale après l’expulsion de Sokratis Papastathopoulos. Le trident offensif aligné au coup d’envoi par le sélectionneur Fernando Santos n’a, en revanche, pas totalement convaincu. Georgios Samaras s’est beaucoup battu sur son flanc gauche, mais il n’a pas toujours effectué les bons choix. Le prometteur Sotiris Ninis, côté droit, ne s’est jamais mis en évidence. En pointe, Theofanis Gekas a paru trop isolé. Heureusement, le coaching s’est avéré payant avec l’entrée en jeu de l’attaquant du PAOK Dimitrios Salpingidis en seconde période. Auteur de l’égalisation, c’est aussi lui qui a provoqué le pénalty et l’expulsion de Szczesny. Enfin, la défense est en chantier. Sokratis, suspendu, devrait être remplacé par Stelios Malezas (ou Katsouranis encore ?), tandis que Kyriakos Papadopoulos va devoir assurer, malgré son jeune âge, depuis le forfait d’Avraam Papadopoulos.

Du côté de la République Tchèque, le bilan collectif après la déroute face à la Russie (1-4) est sensiblement similaire. Si le travail a été plutôt correctement effectué en milieu de terrain (notamment Plašil), avec 51 % de possession de balle et un entrejeu densément peuplé, le rendement offensif a, en revanche, été largement insuffisant, Milan Baroš se trouvant trop seul en pointe et dépourvu de bons ballons à exploiter. Mais c’est encore la défense qui a le plus posé problème, à l’image de Roman Hubnik qui est apparu bien trop lent et mal positionné pour contrer les attaques adverses. On peut comprendre qu’avec un défenseur pareil, le Hertha Berlin soit relégué de Bundesliga en cette fin de saison…

Bilan : match nul

Les individualités

Au niveau du talent pur, la sélection tchèque semble, sur le papier, beaucoup plus fournie. Problème : son meilleur joyau, le petit Mozart Tomáš Rosický, a livré une prestation très décevante face aux Russes, avec un nombre incalculable de passes manquées. Il doit et peut largement faire mieux, tout comme Milan Baroš, qui est apparu hors de forme (il faut dire qu’il revenait tout juste d’une blessure à l’adducteur). Tomáš Pekhart et Tomáš Necid peuvent constituer des alternatives crédibles si l’ancien Lyonnais ne parvient pas à retrouver un niveau convenable. Il faudra surveiller également la prestation du petit Václav Pilař, buteur face à la Russie et très remuant sur son côté gauche.

Dans le camp d’en face, les individualités susceptibles de faire la différence sont plus rares. On l’a dit, le jeune Sotiris Ninis a déçu sur l’aile droite de l’attaque, tandis que Georgios Samaras, côté gauche, a beaucoup œuvré pour conserver le ballon, mais il n’a ni le talent ni le coup de rein pour créer le danger jusque dans la surface adverse. La Grèce devrait donc s’appuyer d’abord et avant tout sur sa défense, avec un Kyriakos Papadopoulos inexpérimenté, mais au gabarit et au potentiel impressionnants. Attention tout de même au flanc gauche, avec un José Halebas en grande difficulté vendredi.

Bilan : avantage République Tchèque

Le mental

C’est la grande force du football grec. Fernando Santos ne possède peut-être pas un effectif qualitativement impressionnant, mais il peut compter sur un esprit d’équipe remarquable. Exemple vendredi, avec ce retour au score face aux Polonais malgré une cruelle infériorité numérique. Le sentiment de révolte et d’injustice qui les a animés leur a permis de totalement renverser une situation pourtant bien mal embarquée. Au courage, ils restent en course pour une qualification pour les quarts de finale. À l’inverse, les Tchèques semblent bien friables dans les têtes. Menés au score en première période, vendredi, malgré une bonne entame, ils ne sont pas parvenus à se secouer assez pour bousculer l’équipe russe. Il manque de gueulards dans cette équipe, des mecs capables de sentir quand ça va moins bien et de réveiller des troupes endormies. La réduction du score peu après la pause n’a pas eu l’effet escompté, les Tchèques se sont trop laissés aller et n’ont pas fait ce qu’il fallait – mais en avaient-ils les moyens ? – pour aller chercher l’égalisation.

Bilan : avantage Grèce

Les précédents

Il y a eu trois confrontations entre les deux sélections par le passé. Deux en amical se sont soldées par un résultat nul 0-0, ce qui n’augure pas d’un grand spectacle ce soir… La troisième a eu lieu lors de l’Euro 2004, au stade des demi-finales. À Porto, la Grèce s’était difficilement qualifiée grâce à un but inscrit par Traianos Dellas dans la prolongation. Ils sont cinq à avoir disputé cette rencontre et à être présents ce soir à Wroclaw : Katsouranis et Karagounis côté grec, Čech, Rosický et Baroš côté tchèque. Tous les cinq devraient être titulaires ce soir. Psychologiquement, le souvenir de 2004 peut jouer.

Bilan : avantage Grèce

Au fait, c’est quoi cette Coupe intercontinentale ?

Par Régis Delanoë

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