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Giorgio Chinaglia raconté par son fils

Propos recueillis par Éric Maggiori
5 minutes
Giorgio Chinaglia raconté par son fils

Au cours de sa vie, Giorgio Chinaglia a eu cinq enfants avec deux femmes différentes : George, Stephany et Cynthia avec la première, Anthony et Donald avec la seconde. C'est George, ou Giorgio Jr, l’aîné et le plus « italien » des cinq, qui raconte à sofoot.com l'amour inconditionnel de son papa pour la Lazio.

Tu n’as pas grandi à Rome, mais aux États-Unis. À quel moment as-tu réalisé ce que représentait ton père pour les supporters de la Lazio ?J’ai compris très jeune à quel point mon père était important pour les supporters de la Lazio. Il me parlait tout le temps d’eux. Lorsque l’on venait à Rome, les gens voulaient toujours lui parler, lui faire signer des autographes, ou même juste le toucher. Cela arrivait tout le temps, et même avec des gens qui ne supportaient pas la Lazio. C’était vraiment incroyable, cette aura qu’il avait.

Quand tu étais enfant, est-ce qu’il te parlait souvent de la Lazio ?

Il était très fier d’avoir remporté le premier Scudetto de l’histoire du club et d’avoir été meilleur buteur du championnat la même année. Il s’en vantait tout le temps.

Oui. Il me racontait souvent ses exploits. Ce qu’il avait accompli avec la Lazio en tant qu’équipe, mais aussi d’un point de vue individuel. Il était très fier d’avoir remporté le premier Scudetto de l’histoire du club et d’avoir été meilleur buteur du championnat la même année. Il s’en vantait tout le temps (rires). Il me parlait également beaucoup de Maestrelli, à quel point le Mister l’avait aidé à s’accomplir. Il a été comme un père pour lui. Il l’aimait et lui faisait confiance.

Qu’est-ce que ce club représentait pour lui ?Pour mon père, la Lazio était sa vie. Il avait beaucoup bossé dans sa jeunesse pour devenir le joueur et l’homme qu’il est devenu. Le Scudetto 1974 était le point culminant de tout ce travail et de ses sacrifices. Quand il me racontait cette époque, il me disait toujours : « Tu ne peux pas faire mieux que ça. »

Lorsqu’il était à New York, est-ce qu’il réalisait déjà à quel point il avait été important pour les supporters laziali ? Oui bien sûr. Quand il a quitté Rome pour New York, il n’a jamais oublié ses fans. Jamais. Il a toujours su à quel point il était important pour eux et à quel point eux étaient importants pour lui.

Est-ce qu’il regardait les matchs de la Lazio à la télé ?À l’époque, c’était très compliqué. Les matchs italiens n’étaient pas diffusés à la télévision aux États-Unis. Ou alors très rarement. Il fallait trouver le bon copain italien qui avait réussi à avoir le satellite pour voir les images des matchs, la plupart du temps le lendemain. Mais je me souviens que le dimanche, jour de match en Italie, il était tout le temps au téléphone avec ses amis de Rome pour demander si la Lazio avait gagné ou non.

Est-ce que d’anciens joueurs de la Lazio venaient lui rendre visite aux USA ?Oui, je me souviens que plusieurs de ses anciens coéquipiers étaient venus nous rendre visite dans le New Jersey. Pino Wilson, évidemment, puisqu’il est même venu jouer aux Cosmos, mais aussi Giancarlo Oddi et Felice Pulici. Mon père était tellement heureux de les accueillir qu’il les recevait comme des rois (rires).

As-tu des souvenirs en particulier de la relation entre ton père et la Lazio ?En tant que joueur, non, car j’étais trop jeune. En revanche, j’ai beaucoup de souvenirs de la période où mon père est devenu président de la Lazio.

Les tifosi sont devenus fous quand il est revenu à Rome. C’était incroyable de voir autant d’amour pour lui.

Nous allions souvent à Rome pour voir des matchs au stadio Olimpico. Les tifosi sont devenus fous quand il est revenu à Rome. C’était incroyable de voir autant d’amour pour lui. Je me rappelle une grande fête et une conférence de presse avec toute ma famille. Toni Malco, l’homme qui a composé l’hymne de la Lazio, était là, et avec tous les anciens coéquipiers de mon père, ils se sont mis à lui chanter « Quando Giorgio tornerà » (quand Giorgio reviendra, ndlr). Mon père avait les larmes aux yeux, c’était très émouvant.

Tu es venu à Rome en 2012 juste après le décès ton père et tu as été accueilli comme un héros au stadio Olimpico. Qu’as-tu ressenti ?C’était une expérience incroyable. Même si les circonstances étaient terribles, car je venais de perdre mon père, cela a été très important et cela m’a procuré beaucoup d’émotions. C’est véritablement la première fois que j’étais moi-même témoin direct de l’amour des fans pour mon père. Il y a un respect immense pour lui. J’ai aussi revu des anciens joueurs de la Lazio 1974 que je n’avais plus vu depuis que j’étais enfant, donc beaucoup de souvenirs, de sourires et de larmes.

Est-ce que tu réalises à quel point Giorgio était aimé par les tifosi laziali ? Bien sûr. Au cours des années, les fans de la Lazio ont clairement fait comprendre une chose : mon père a été une pièce maîtresse de leur histoire. Quand j’étais à Rome en 2012, certains tifosi sont venus me voir et m’ont dit : « Giorgio a permis à la Lazio de devenir un club important. » Cela dépasse même le football. Il leur a donné confiance. Ils pouvaient être fiers de leur équipe, car ils avaient Chinaglia.

Nous l’avons classé premier du Top 50 des joueurs ayant écrit l’histoire de la Lazio. Mérité, selon toi ?

Si tu interroges les fans de la Lazio, ils te diront que personne n’a fait ce qu’a fait mon père à la Lazio. Ni avant ni après.

Pour moi, c’est mérité, oui. La Lazio a eu beaucoup de très grands joueurs. Re Cecconi, Piola, Giordano, Nedvěd, Nesta… Mais ce qu’a accompli mon père à la Lazio est exceptionnel, car personne ne l’avait fait avant lui. Si tu interroges les fans de la Lazio, ils te diront que personne n’a fait ce qu’a fait mon père à la Lazio. Ni avant ni après. Il était unique.

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Edoardo Bove : et maintenant ?
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Propos recueillis par Éric Maggiori

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