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Gento ou le patrimoine merengue

Par Robin Delorme
Gento ou le patrimoine merengue

Désormais officiellement président d’honneur du Real Madrid, Paco Gento prend la succession d’Alfredo Di Stéfano, son ami et ancien partenaire. Un titre honorifique qui rappelle que la Galerna del Cantabrico reste, encore aujourd’hui, le joueur le plus titré de l’histoire et la définition incarnée de la Maison-Blanche.

Lorsque Florentino Pérez, attablé à la table présidentielle, décide d’en venir au vote, aucun socio présent dans le gymnase de la Ciudad Real Madrid ne moufte. À l’unanimité, ils votent pour l’accession au trône de Fransisco Gento en tant que président d’honneur du club. Sans le moindre débat, sans aucune anicroche, la foule merengue porte en héros le successeur d’Alfredo Di Stéfano, nouveau symbole de la puissante histoire du Real Madrid. « Je ne suis que gratitude, tout comme le sont mes enfants et mes petits-enfants, invoque-t-il simplement à Marca. Je crois que le Madridismo m’aime car je n’ai jamais été vaniteux. J’aurais pu l’être, mais je ne suis pas comme ça, je suis quelqu’un du peuple qui aime y rester. Désormais, avec ce titre, on dirait que je rejoue. Tout le monde me salue et m’appelle président. » Plus encore que la fierté de sa progéniture, Paco Gento fait celle de tout un club, de tout un peuple. Dans une Casa Blanca qu’il habite depuis 1953 et son arrivée en provenance de son Santander natal, son nom fait figure de définition même des valeurs et de l’essence du club le plus titré de l’histoire.

Le Real Madrid, l’AC Milan et Paco Gento

Avares de dictons, les Castillans résument en une maxime la prépondérance de la Galerna del Cantabrico dans l’histoire plus que centenaire du Real Madrid : « Le palmarès de la Coupe d’Europe est mené par le Real Madrid avec dix titres, l’AC Milan avec sept, et Gento avec six. » Car de l’aveu même de son armoire à trophées, l’agile et technique ailier gauche compte plus de Coupes d’Europe que n’importe quel club, hormis son Real et les Rossoneri, donc. Idem, avec ses pas moins de douze breloques dorées en Liga, il devance tous les clubs d’Espagne qui ne renvoient pas à la couleur blanc immaculé ou à la liquette blaugrana. Avec pas moins de dix-huit saisons passées à défendre le maillot madridista, son parcours raconte la métamorphose d’un grand d’Espagne en la plus grande entité sportive au monde. Une mue qui porte également l’empreinte d’Alfredo Di Stéfano, Ferenc Puskás et Santiago Bernabéu, mais qui trouve en Paco Gento son plus grand ambassadeur. Porque ? Parce qu’en plus d’être un Espagnol de naissance – à la différence de Don Alfredo –, il ne fait aucune infidélité au Real Madrid dont il devient, depuis ce dimanche, le membre le plus éminent.

Preuve de son attachement au Santiago Bernabéu, Paco Gento offre, en avril dernier, tout son patrimoine historique sportif au club. Au total, pas moins de 1600 souvenirs de son époque de joueur, soit de 1953 à 1971, viennent garnir les armoires du musée madridista. « Ma femme pleurait quand je les ai donnés, soupire-t-il au micro de Marca. Mais je sais, au fond de moi, qu’ils sont mieux ici, car tout le monde va pouvoir les voir. Ce qui m’a fait le plus mal, c’est de donner la Laureada (insigne d’or du club, ndlr) du Real que m’avait remis Bernabéu » . Ce même président mythique des Merengues, dont le stade porte le nom, ne rend pourtant pas la vie facile à Gento, comme en attestent ses médiocres prémices madrilènes : désireux de le renvoyer dans son Racing Santander formateur, l’omnipotent Bernabéu reçoit le veto de Sa Majesté Di Stéfano, débarqué au club quelques jours après son acolyte de Cantabrie : « Il a la vitesse et frappe le ballon aussi fort qu’un boulet de canon. Cela ne s’apprend pas, c’est inné. Tout le reste, nous pouvons lui enseigner. » De fait, cette prise de position de la Saeta Rubia entérine l’avenir de Gento.

De Paco Gento à Marcos Llorente, une saga familiale merengue

Sa carrière, à la longévité qui s’étend sur trois décennies, raconte également les changements de style du club, mais aucunement sa philosophie basée sur la victoire à tout prix. Trait d’union entre l’époque dorée de Di Stéfano, Puskás et Kopa, et la génération des Yéyés, presque intégralement composée d’Espagnols, Paco Gento se veut le garant du señorio du Real Madrid – que Raúl, dans le So Foot #125, définissait ainsi : « C’est une certaine idée du fair-play : savoir gagner et savoir perdre en respectant toujours l’adversaire. » Une image noble qui, aujourd’hui encore, ne cesse de l’habiter, puisqu’il peut se targuer d’être l’un des seuls Madridistas à pouvoir se permettre des déclarations amicales envers l’Atlético ou le Barça. Mieux, la saga familiale des Gento ne semble pas se délier du Real Madrid. Alors qu’il partage, une saison durant, le vestiaire de l’équipe première avec ses frères Julio et Toñin, ses neveux Julio et Paco Llorente, basketteurs, connaissent également une carrière dans la section basket du Real. Désormais, c’est au tour de son petit-fils, Marcos Llorente, grand espoir de la Fabrica prêté à Alavés, de prendre la relève d’une famille dorée et, donc, merengue.

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