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Gastien : « Il y a une vraie philosophie de jeu à Niort»

Propos recueillis par Victor Le Grand
Gastien : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Il y a une vraie philosophie de jeu à Niort»

Fraichement débarqués de National et sixième au classement, les Chamois Niortais réussissent un début d’exercice assez surprenant. Avant toute enflammade, il était donc loyal de leur tendre le dictaphone à quelques heures d’un déplacement mystérieux à Laval. Porte-parole : Johan Gastien, 24 piges, timide mais ambitieux. Un milieu de terrain plutôt technique élevé et formé ici, sur les terres de la capitale des « mutuelles d’assurances française ».

Pour le moment invaincu, sixième au classement de Ligue 2 avec une jolie qualification en Coupe de la Ligue au passage : c’est ce que l’on appelle une rentrée réussie ?

On enchaine, on enchaine. Et c’est très agréable. Par rapport aux autres promus comme Nîmes ou Ajaccio, on a de meilleurs résultats. C’est un autre niveau que l’année dernière, (le club était l’an passé en National, Ndlr) du coup on prend plus de plaisir. Aussi.

Un bon début qui risque de ne pas durer, tu penses ?

Cela dépend de nous, honnêtement. Les dix premières places sont largement jouables. Si on continue à jouer comme on le fait actuellement, je ne vois pas pourquoi ça ne durerait pas. Je ne vois pas pourquoi non plus on jouerait le bas du tableau. Aucune raison.

Et tout cela grâce au « beau jeu » que la presse locale vous attribue depuis plusieurs mois déjà…

C’est vrai, il y a une vraie philosophie de jeu qui s’est installée au club depuis 3-4 ans.

Et ça ressemble à quoi le « jeu à la niortaise » ?

Un jeu en mouvement ! On ne va pas comparer ce qui est comparable mais c’est un peu comme le Barça en Espagne. Courir, courir : c’est ça le football ! Nous, les jeunes formés au club, je sais que l’on a toujours été habitués à cela. Après, je sais aussi qu’avant de descendre en CFA, avec Denis Troch (saison 2008-2009, Ndlr), c’était déjà plus compliqué…

C’est vrai que ton parcours et celui des Chamois Niortais est épique depuis 2008 : deux descentes consécutives pour un atterrissage douloureux en CFA (une première pour le club depuis 1970) puis, dans la foulée, deux remontées de suite jusqu’à la Ligue 2. Épuisant, non ?

Bah… on n’avait rien au niveau du jeu ! Et comme je te le dis, Denis Troch était une personne très particulière, qui prenait un peu les gens de haut et qui ne nous faisait pas répéter nos schémas à l’entrainement, des petites choses comme ça. Disons que quand tu commences ta carrière sur les bases tactiques que je viens d’évoquer, tu prends un sérieux coup au moral. Déjà que la saison fut longue psychologiquement, avec une seconde relégation d’affilée, alors à 20 ans, à peine, tu as l’impression de ne pas avoir appris grand-chose. Enfin, si, j’ai appris à perdre !

Depuis les années 1970, Niort est à l’origine de la création des mutuelles d’assurances et reste encore aujourd’hui l’une des places fortes de l’économie sociale française. Une ville assez riche au fond, et pourtant, son club de foot est pour ainsi dire fauché…

(Il coupe) Le problème à Niort, c’est que tu n’as pas un unique sponsor qui donne… tu en as énormément ! Alors certes, les assurances nous suivent un peu. Il me semble… Mais tu sais bien qu’à ce niveau, ce genre de boites pourraient mettre un peu plus aussi, hein. Elles se contentent du minimum. C’est donc très compliqué pour nous de suivre notre chemin, d’aller voir sponsor par sponsor, un par un, descente après descente, division par division, pour récolter de l’argent. De la Ligue 2 au National, les droits TV ne sont plus là ; du National à la CFA, les budgets baissent à nouveau, c’est encore pire. Tiens aujourd’hui, niveau budget, je crois que seuls Istres et Ajaccio sont derrière nous. C’est tout. On est donc relégables (rires).

Une ville qui se fout du football, tout simplement ?

Ah ça, ce n’est pas le nombre de supporters qui me fait vibrer (rires).

Tu as 24 ans, formé au club, fils de l’entraineur : un pur produit du sérail niortais. T’es un peu la star du côté de chez toi ?

Non pas du tout. Une star ? Je n’aimerais surement pas l’être. Je suis plus dans le style de Christophe Jallet, niortais lui aussi, qui fait tout pour ne pas se faire reconnaître dans la rue. Moins on me voit, mieux je me porte. C’est pour cette raison que l’on est bien à Niort : les gens nous laissent tranquilles !

Et pourtant, quand tu étais gamin, le slogan tapageur de la ville était très ambitieux : « Niort, la ville de tous les sports ! » . Ça en impose, non ?

Ce slogan m’a toujours fait marrer. Moi si j’étais un joueur extérieur, ce n’est pas dans notre bon vieux stade René Gaillard que je mettrais les pieds. Ce n’est pas possible, il doit freiner un peu quelques ardeurs ! Déjà que ce n’est pas la ruée vers l’or ici, il ne faut pas s’attendre à toucher 30 000 euros par mois, alors en plus si le stade n’est pas très flamboyant… Ça me fait rire : on n’en parlé tout à l’heure avec Nicolas Pallois, qui jouait à Laval l’année dernière et qui me disait que le stade, là-bas, c’est pire ! C’est pire mais ils n’ont pas de piste d’athlétisme, donc c’est kif-kif.

Tu sais qu’une polémique locale enfle depuis la diffusion d’un reportage du 13 heures de France 2, datant de mercredi et résumé par la journaliste comme ceci : « 15 août, jour férié en France ou tout est fermé, constat plus flagrant… à Niort » . C’est très dur pour l’image de la ville ?

Cette ville a une sale image, c’est vrai. C’est dommage parce qu’elle est magnifique : tu as le Marais Poitevin, des grandes villes comme Bordeaux et Nantes à côté, la plage et La Rochelle pas très loin… Tu as tout à proximité mais tu vas en centre-ville, c’est simple, tu n’as rien à faire. On s’ennuie vite.

Pourquoi tu ne pars pas ?

C’est sans doute ce qui va se passer. J’aime ce club, après je sais n’y resterai pas toute ma vie. Si ce n’est pas l’année prochaine, ce sera dans deux ans. Je veux voir plus haut. Ouais, plus haut, c’est évident. Et ailleurs aussi !

On sent surtout que cet interlude au niveau amateur t’a gonflé, non ?

Ah non mais moi, c’était la dernière année ! J’en avais parlé à mes proches, à tout le monde : première et dernière fois en National. Il y a trop d’équipes qui mettent la semelle, qui te harcèlent, t’agressent sans cesse… En CFA, tu le sens d’avantage, c’est incroyable. Tu joues un jour tranquillement contre Le Mans et deux ans après tu retrouves face à sa réserve. Et là, ça te met un gros coup ! Même quand on se déplaçait à Fontenay-Le Compte, une commune de Vendée, juste à côté de chez nous… Dis-toi qu’on a toujours été le club phare de la région, avec notre histoire, notre passé et trois voire quatre niveaux d’écart. Alors forcément, ça chambre ! C’était festif, on va dire…

Sinon, Pascal Gastien, ton père, est aussi ton entraineur en équipe première. Une situation quelque peu délicate…

Au début, ouais. Quand je jouais en réserve à l’âge de 17 ans, je vivais encore chez lui, je le voyais le matin à l’entrainement et le soir à la maison. C’était un peu bizarre. Trop même. Et quand on est descendus en CFA, certaines personnes dans les tribunes balançaient à ma copine et à ma mère que si je jouais, c’était uniquement grâce à mon père. Bref, j’ai appris avec le temps à vivre avec toutes ces conneries. Et si à 24 ans, côtoyer encore son père tous les jours, c’est parfois peu lourd, tout se passe très bien entre nous ! Vraiment. C’est aussi une illustration du confort niortais dont je parlais tout à l’heure. Et au final, l’essentiel préservé : on se chambre toujours sur le terrain.

Comment ? En l’appelant « papa » à l’entrainement ?

Les premières années, ça m’arrivait ouais. On était plus jeunes tu sais, ça ne choquait pas grand-monde. Le matin, quand j’arrive à l’entrainement, le mec va me chambrer en me demandant quel est le programme du jour. Je lui réponds : « mais j’en sais rien moi, pourquoi ? » . « Bah c’est ton père le coach, tu devrais savoir » . Et là tout le monde se marre… Des petits trucs comme ça.

J’ai cru comprendre qu’il s’entraine toujours avec vous ?

Bien sûr, de temps en temps. Il est assez lent… C’est donc le seul que j’arrive à prendre de vitesse ! Tu sais, ce qui est le plus marrant, c’est que deux Gastien ont réussi l’exploit de faire remonter le club de la CFA à la Ligue 2. Les gens nous le disent souvent. Et je trouve ça très beau.

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Propos recueillis par Victor Le Grand

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