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Gareth Bale, home sweet home

Par Robin Delorme, à Madrid
Gareth Bale, home sweet home

Recruté à prix d'or par le Real Madrid, le Gallois a rapidement été élevé au rang de superstar. Un statut approuvé par ses pions décisifs, mais pas par son rendement dans le jeu. Plus que son talent discuté, le problème de Gareth est peut-être dû au mal du pays.

« Les oreilles à la Dumbo. » Jeune, Gareth Bale récoltait sur sa route quelques quolibets et ce surnom peu glorieux. La faute à des organes auditifs proéminents et un caractère plutôt taiseux. Las de ces remarques récoltées, le Gallois s’est défait de cette comparaison. C’était à l’été 2012, et l’opération esthétique promettait la fin de sa période Calimero. Sans le savoir, son parcours allait, deux ans plus tard, croiser d’autres grandes oreilles. Un pied de nez à l’histoire qui se retrouve aujourd’hui remis en question. Des questions qui sont, jour après jour, de plus en plus persistantes quant à l’intégration de l’homme qui valait 100 millions dans la capitale espagnole. « Ce soir, le Real joue à dix » , lâche ainsi Roy Keane au soir de la demie aller de cette Ligue des champions. Les oreilles sifflent de nouveau, et ce ne sont pas les déclarations d’un agent mauvais communiquant qui étoufferont l’affaire : « Le Real doit travailler avec Gareth et plus lui passer le ballon. Donnez-lui plus le ballon et laissez-le montrer à tout le monde qu’il est bon. » Bon, mais sans doute pas taillé pour le monstre de Chamartin.

Florentino, ce gênant lobbyiste

Le sourire forcé, les dents brillantes, le smoking ajusté. Gareth Bale s’est mis sur son trente et un pour ce premier jour de septembre. Entouré de toute sa famille, passablement rougie par la chaleur madrilène, il ne lâche pas d’une semelle Florentino Pérez. Si ce n’est l’inverse. Transfert le plus onéreux de l’histoire du football, le Gallois aux cent millions d’euros relève du dernier caprice en date du big boss madrilène et se révèle un casse-tête pour Carlo Ancelotti. De cette dualité entre vœu du président et problème tactique pour l’entraîneur, l’intéressé s’octroie des vacances prolongées, la faute à une préparation inexistante et un dos cabossé. Alors que la nébuleuse s’impatiente, lui se morfond dans un silence assourdissant. « J’essaye de ne pas être en lien avec la presse, raconte-t-il dans une interview rare sur les ondes de la Cadena Ser. En étant au Real Madrid, je sais qu’il y une énorme pression médiatique et qu’il faut vivre avec cela. » Avec un totem d’immunité en main pour son premier exercice, il fait taire toutes les critiques par des buts ô combien importants.

À son rush fantastique face à Bartra en finale de Coupe du Roi répond en Ligue des champions le but de l’avantage définitif face à l’Atlético Madrid. Les problèmes tactiques qu’impose sa présence sont, un temps, passés sous silence. « C’est un joueur très puissant, très véloce. Avec de l’espace dans son dos, il atteint la plénitude de son jeu. Mais ici, il n’en trouve pas, juge Francisco Pavon. Chaque équipe qui joue le Real Madrid reste compacte, en bloc, et ne laisse que très peu d’espace. » Son année d’intégration terminée, il se sait attendu au tournant. Bien aidé par la dynamique positive du Real durant l’automne, il passe une nouvelle fois à travers les mailles du filet. Mieux, son but en finale du Mondial des clubs doit lui redonner le fameux totem. Raté, et dans les grandes largeurs. En mars, dans une conférence de presse improvisée, Florentino Pérez se mue en ardent défenseur de son protégé et offre du grain à moudre aux omnipotents médias madridistas : « Désormais, on dit qu’il faut changer de système pour que Gareth ne joue pas. Cela nous fait énormément de mal. » La sonnette d’alarme est tirée.

L’agent « qui parle trop »

L’imbroglio gallois ne remet pas en cause les qualités intrinsèques du joueur. Dans une équipe construite autour et pour Cristiano Ronaldo, Gareth Bale ne jouit pas du statut d’intouchable dévolu au seul Portugais. Ses obligations ne restent pas qu’offensives. Que ce soit en 4-4-2 ou en 4-3-3, sa contribution défensive s’avère décisive et permet au XI porté vers l’avant de Carlo de conserver son équilibre. C’est là que le bât blesse. Critiqué en interne pour son manque d’investissement, il préfère, par la voix de son agent, se contenter de renvoyer ces attaques. « L’agent de Bale parle, mais il n’a jamais assisté à l’une de nos sessions d’entraînement, il ne connaît pas l’ambiance, il parle depuis l’extérieur » , s’exaspère Carlo Ancelotti. Cette ambiance, justement, Gareth ne s’y est jamais fait. Loin d’avoir une vie de patachon, il lui manque bien plus que « ce chocolat anglais, le thé et les Nando’s » . Toujours incapable de dialoguer en castillan, sans ami dans le vestiaire mis à part Modrić, un retour au pays lui redonnerait le sourire. Sinon, Gareth doit être prêt à se boucher une nouvelle fois les oreilles.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Robin Delorme, à Madrid

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