- PL
- Manchester United/Stoke
Gagner moche
Seule formation de haut de tableau à jouer ce soir, Manchester United a l'occasion de creuser l'écart avec ses concurrents. Problème : MU, bien qu'invaincu, joue moche, et devra probablement se passer une nouvelle fois de l'indispensable Wayne Rooney. Rien n'indique donc que l'on va se régaler ce soir.
Quel est l’atout offensif numéro un des Red Devils cette saison ? Ben c’est Dimitar Berbatov, non ? Erreur, c’est évidemment Wayne Rooney. C’est en tout cas l’avis de Darren Fletcher : « Jouer aux côtés de Wayne a définitivement libéré Berba, explique l’Écossais sur le site de son club. Dimitar se trouve plus souvent dans la zone de vérité cette saison, mais il profite surtout des espaces laissés par Wayne et de ses passes géniales » . Mouais. Difficile d’y croire tant le Bulgare a sauvé les siens cette saison, marquant pléiade de buts de soliste, alors que le ratio de buts par match du numéro 10 mancunien n’a rien à voir avec celui qu’il affichait lors de l’exercice passé. Pourtant, si le milieu défensif hyperactif le prétend, c’est que ça doit être vrai. Après tout, il est sur le terrain et voit nécessairement des choses que l’œil du téléspectateur ne capte pas. Mais, plus surprenant, les stats lui donnent raison. Sur les quinze pions inscrits par l’actuel meilleur buteur du championnat, treize ont été marqués lorsqu’il avait Wayne Rooney à ses côtés. Pas mal quand on sait que ce dernier a manqué deux mois de compétition. Tout ça pour dire que Manchester United ne fera pas une grande saison sans un Rooney au top dans son squad.
Et malheureusement pour les actuels leaders de Premiership, leur star player est incertain pour le match face à Stoke ce soir. Victime de l’enchaînement surhumain des matchs pendant le rush de Noël, Shrek a terminé la rencontre face à West Brom samedi dernier en boitant bas, la faute à un tacle appuyé reçu sur la cheville en fin de match. Depuis, ni Ferguson ni personne n’a communiqué sur la durée de l’indisponibilité de Wazza. Ferguson prendra-t-il le pari de précipiter le retour de son joyau, quitte à risquer la rechute ? A vrai dire, le manager anobli l’a déjà fait, notamment en avril dernier face au Bayern à Old Trafford en quart retour Champions League. La suite, on la connaît : une fin de saison prématurée, une Coupe du Monde bâclée et une blessure s’éternisant au final jusqu’en novembre. Cependant, Stoke n’est pas le Bayern, même si le danger ne se limite plus aux touches longues distances de Rory Delap. Même sans Rooney, Manchester a largement de quoi battre les Potters, notamment à domicile où les Red Devils affichent un bilan quasi parfait (neuf victoires, un nul).
Seulement, le pourceau n’est pas le seul qui risque de manquer à l’appel : les participations de Nani et Evra s’inscrivent également en pointillé, et à ces incertitudes viennent s’ajouter les forfaits déjà entérinés de Scholes et Valencia ainsi que l’indisponibilité de Park, parti disputer la Coupe d’Asie avec la Corée du Sud. Au jeu des pronostics, on peut donc s’attendre à une nouvelle titularisation du surprotéiné Obertan et à une victoire finale des Mancuniens. Mais une victoire laborieuse, bien moche, acquise avec les “balls”, comme 80% de leurs succès jusque-là. Pour la régalade, il faudra sûrement attendre encore un peu. De toute façon, c’est une évidence, Manchester et Wayne Rooney ont été trop forts trop trop tôt l’an passé. Résultat : seule une Carling Cup était venue garnir l’escarcelle du club. Les amateurs de beau jeu pourront toujours se consoler avec Arsenal demain.
Par