Step by step
Tel un jeune prof qui connaît sa première affectation, c’est dans le 9-3, au Red Star, que Gaëtan Laborde pose ses valises en prêt, pour la saison 2013-2014. À l’Étoile rouge, qui évolue alors en National, le Montois peut compter sur la confiance du nouvel entraîneur Sébastien Robert qui, contrairement à son prédécesseur Laurent Fournier, débarqué après seulement trois mois de compétition, donne sa chance au jeune attaquant prêté. Le coach audonien a du pif, puisque avec ses quatorze buts inscrits en vingt-quatre matchs, le Landais réalise un exercice canon, qui fera dire à son entraîneur à l’issue de la saison : « C’était un prêt gagnant. » Le retour dans la région de Montaigne, Montesquieu et Obispo est de courte durée. À peine le temps de défaire ses bagages et le joueur est prêté au Stade brestois. Dans le Finistère, l’expérience se révèle moins concluante que chez les Vert et Blanc.
Peu utilisé par Alex Dupont, le joueur voit ses stats dégringoler et n’inscrit que deux buts en Ligue 2. Cette fois-ci, le retour au bercail est plus long. Mais abonné à l’équipe B bordelaise, l’attaquant ne convainc pas Willy Sagnol. Se sentant à l’étroit en CFA, il refait son sac direction Clermont. En Auvergne, sous les ordres de Corinne Diacre, l’éclosion est immédiate. Le joueur s’épanouit sous le maillot rouge et bleu : « Je ne m’attendais pas forcément à cette réussite, même si j’ai progressé ces six premiers mois. J’avais de bonnes sensations aux entraînements. Et puis, quand on a la confiance d’un coach, des coéquipiers et du public, ça se voit sur le pré. Je suis très content » , expliquait-il en avril dernier en conférence de presse. En seulement cinq mois et dix-huit matchs, Gaëtan Laborde se révèle aux yeux du public, des autres clubs et surtout de son club formateur.
S’imposer à Bordeaux
L’arrivée de Jocelyn Gourvennec dans la cité du vin ouvre à Gaëtan Laborde les portes de l’équipe pro. Convaincu par ses prestations clermontoises, le technicien breton compte sur lui en Gironde. L'attaquant touche enfin son objectif du doigt, celui de s’imposer dans le club de son cœur. Débutée en trombe avec un but lors de la première journée face à Saint-Étienne, cette saison est celle de l’apprentissage du haut niveau. Si le joueur est efficace lors des coupes nationales avec sept réalisations en cinq matchs, en championnat de France, le bât blesse. Ses quatre buts en vingt-six apparitions illustrent encore son manque de tranchant en Ligue 1. Mais l’attaquant bénéficie du soutien de son entraîneur, qui loue ses progrès et sa capacité de travail : « C’est normal, c’est un garçon qui progresse semaine après semaine. Il est capable de jouer avec beaucoup d’intensité tout le temps. C’est bien qu’on ait un jeune issu du club qui montre qu’on peut compter sur lui » , expliquait le coach bordelais, après le doublé du Landais en Coupe de France cette semaine.
Celui pour qui les Girondins de Bordeaux n’ont aucun secret (pas même le service compta où il a fait un stage plus jeune) apparaît comme l’une des révélations de cette saison bordelaise, et ne laisse pas insensible certaines formations. West Ham, Lyon, Saint-Étienne, Wolfsburg, c’est au total une dizaine de clubs qui se sont renseignés sur le joueur cet hiver. « Je n’ai jamais caché que j’étais heureux ici » , confiait-il en conférence de presse en janvier dernier. En pleine négociation pour une prolongation de contrat, il n’est plus question pour le natif de Lou Moun d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Par Maeva Alliche
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