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Gabriel Paletta, stoppeur tranquille

Par Adrien Candau
5 minutes
Gabriel Paletta, stoppeur tranquille

À trente ans, Gabriel Paletta est devenu un rouage essentiel de la défense de l'AC Milan, un club qui avait pourtant initialement une confiance limitée en ses capacités. L’Italo-Argentin, patient, a su attendre calmement son heure pour s’imposer en Lombardie. Dans un style bien à lui, sobre, discret, mais remarquablement efficace.

Il y a les petits prodiges et puis il y a les autres. Ceux qui réussissent tout, tout de suite et ceux qui doivent apprendre à travailler dans l’ombre pour se faire lentement une place sous la lumière des projecteurs. Gabriel Paletta, qui a su gagner cette saison ses galons de titulaire au sein de la défense centrale de l’AC Milan, appartient sans aucun doute à la seconde catégorie. Pour s’en rendre pleinement compte, il faut s’étendre sur la carrière tortueuse et irrégulière d’un joueur qui a dû parfois revenir sur ses pas pour atteindre des hauteurs qui lui semblaient à première vue infranchissables.

Le destin de ce natif de la province de Buenos Aires ressemble pourtant d’abord à celui d’un jeune premier. Repéré très jeune par Banfield, Paletta fait ses débuts en première division argentine à dix-huit ans à peine, avant de remporter le Mondial des moins de vingt ans en 2005 aux cotés de Messi, Zabaleta et Agüero. Dans la foulée, il est repéré par Liverpool, qu’il rejoint à l’été 2006. Tout s’enchaîne alors à une vitesse folle pour le défenseur argentin, qui explique avoir été alors bien trop tendre pour parvenir à confirmer les espoirs placés en lui : « Tout est allé trop vite. En un clin d’œil, j’étais sur le toit du monde avec Messi, en ayant battu des équipes qui comprenaient des joueurs comme Llorente, Fàbregas, David Silva, Obi Mikel, Guarín, Falcao… Benítez m’a repéré, il venait de remporter la C1… On m’a couvert de compliments, mais je ne jouais jamais. J’aurais dû être plus patient… À Liverpool, je me sentais très mal, seul… »

À Parme, l’homme de base de Donadoni

Paletta opère donc un retour aux sources en Argentine, à Boca Juniors, où il brille dans l’axe central pendant trois saisons avant de tenter à nouveau de s’imposer en Europe, du côté de Parme. Essai joliment transformé cette fois-ci. L’Italie découvre un défenseur serein et puissant, impérial dans les airs, intraitable au marquage, simple et sobre balle au pied. Gabriel devient ainsi rapidement l’un des chouchous de l’entraîneur parmesan, Roberto Donadoni qui n’hésite pas à le décrire comme « un des tout meilleurs défenseurs du championnat. Il peut toujours progresser et pourrait s’imposer comme l’un des meilleurs centraux au monde » .

Pas fous, les deux clubs de Milan s’intéressent de très près au cas du défenseur à l’été 2013. Mais Gabriel a appris la patience. Parme lui va comme un gant et il compte bien y demeurer le plus longtemps possible : « Les fans peuvent être tranquilles, j’ai déjà affirmé à deux reprises au président que je resterais. » Chose promise, chose due. Paletta ne partira de Parme que quand le club, en proie à d’immenses problèmes financiers, le vendra à Milan au mercato d’hiver 2015. Mais Gabriel ne convainc initialement pas, et doit s’exiler un an en prêt à l’Atalanta Bergame. Avant de revenir pour devenir le complément idéal de Romagnoli en défense centrale cette saison.

Défenseur à l’ancienne

Un chemin sinueux, que Paletta a su arpenter avec la sérénité et la patience d’un joueur plus mature et mentalement plus performant que la plupart de ses homologues footballeurs. « À dix-huit ans, il jouait déjà comme un vétéran » , confiait à la Gazzetta dello Sport son entraîneur à Banfield, Julio César Falcioni. Il faut dire que Gabriel Paletta est un défenseur central à l’ancienne. Le genre de mec qui ne s’affole pas, se contente de défendre inlassablement et laisse les relances complexes et les arabesques de poètes aux autres. Son modèle ? Walter Samuel. Sa force principale ? « La tranquillité. J’ai toujours été serein sur le terrain… Ma première année en Serie A a été fondamentale dans ma carrière professionnelle et mon sang-froid m’a beaucoup aidé » , expliquait le joueur en 2011. « Tranquille. » C’est bien le mot qui revient le plus souvent dans les interviews de Gabriel Paletta. Un joueur qui présente un profil de mec sérieux et stable, qui ne déconne pas avec les choses qui comptent. Le genre de type qui fréquente la même compagne depuis dix ans, qui dit « détester les tatouages et les boucles d’oreilles » et qui ne plaisante pas non plus avec les symboles.

Issu d’une famille d’origine calabraise et sélectionné à trois reprises en équipe nationale, Gabriel a atteint l’un de ses objectifs majeurs en endossant le maillot de la Nazionale : « J’ai réalisé le rêve de mon grand-père. Il est parti d’Italie pour l’Argentine en voulant que ses descendants reviennent en Calabre des sous plein les poches. Enfiler le maillot de l’équipe nationale a, en un sens, réalisé son vœu. » Un maillot que Paletta n’a plus endossé depuis la Coupe du monde 2014, mais dont il pourrait bien revoir la couleur prochainement, s’il maintient le niveau de performance qui a été le sien depuis le début de la saison. Ce qui tomberait plutôt bien, puisque Gabriel est le genre de type à connaître par cœur l’hymne national : « Je l’ai étudié, je le chante. Je ne comprends pas comment certaines personnes disent ne pas l’aimer, c’est un texte magnifique. Surtout la fin :« Nous sommes prêts à mourir, l’Italie nous appelle. »Ça me donne des frissons à chaque fois. »

En attendant, Paletta se frottera samedi à la Juventus et à Gonzalo Higuaín, qui pourrait bien donner des sueurs froides à San Siro et la défense lombarde. Mais Gabriel, lui, reste imperturbable : « Pour moi, ça ne change rien de jouer contre Higuaín ou un autre. Je pense que je dois jouer de la même façon, quel que soit l’adversaire affronté. » Des paroles qui, dans la bouche de Gabriel Paletta, sont sans doute davantage que de la simple langue de bois d’avant-match. Et qui dessinent une fois de plus le profil d’un joueur qui n’a jamais été du genre à s’affoler. Un homme tranquille, en somme.

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Par Adrien Candau

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