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Frédéric Tatarian : « Je suis un mec du Sud »

Propos recueillis par Benjamin Asseraf et Kevin Charnay
Frédéric Tatarian : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je suis un mec du Sud<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ce dimanche à 17h, l'OM reçoit Nice pour le compte de la 13e journée. Frédéric Tatarian, marseillais avé l'accent, a multiplié les allers-retours entre les deux villes. L'occasion de ressortir l'album souvenir et de faire le point sur les deux clubs qui ont marqué sa carrière.

Tu es passé par les deux clubs, qu’est-ce qui les différencie ?

Marseille, c’est le premier club de France. C’est ça qui différencie l’OM de Nice et de tous les autres clubs français. La ferveur, la Ligue des champions… Après, Nice, c’est chaud aussi, mais ça n’a rien à voir. Ils sont pas mal, mais l’OM, ça reste le numéro 1. Je suis supporter des deux clubs, mais Marseille, c’est ma ville. Après, je regarde les résultats de Nice, mes deux fils sont niçois, j’ai gagné la Coupe de France là-bas. Ce week-end, je vois Marseille gagner.

Qu’est-ce que ça t’a fait la première fois que tu as porté le maillot marseillais ?

J’ai joué là-bas depuis tout petit. Le premier match que j’ai fait en pro, c’était un OM-Le Mans. On gagnait 3-2 avec un triplé de Cascarino. Quand je suis entré sur la pelouse, je pensais aux amis, à la famille… Il m’a fallu un petit quart d’heure pour m’adapter, c’est vrai. Quand t’es marseillais, tu joues pour ton club, pour ta ville, donc ça te fait toujours des sensations… Tu penses à tout le monde, mais tu n’as pas le temps parce que les joueurs en face, ils ne sont pas là pour te laisser profiter.

C’est qui le meilleur joueur avec qui tu as eu la chance de jouer ?

(Il réfléchit) Je n’ai pas vraiment joué avec lui, mais je dirais Enzo Francescoli. J’étais stagiaire pro et, les deux dernières années, je m’entraînais avec les pros. Il avait quelque chose de plus techniquement. Son toucher de balle était impressionnant. Il te disait « Je mets le ballon là » , il le mettait là. Point. Il y en a plein qui le disent et qui ne le font jamais (rires).

Et celui qui t’a fait le plus souffrir au milieu de terrain ?

Je jouais avec Nice contre Paris. C’était Rai. Pour lui prendre le ballon, on se mettait à trois et encore, des fois, on n’y arrivait toujours pas. Rai, c’était le capitaine du Brésil, grand, élégant, puissant… C’était un grand joueur. Tu voyais la différence avec les autres. Vraiment.

C’est quoi le plus beau : jouer avec l’OM en tant que marseillais ou gagner une Coupe de France avec Nice ?

Les deux. Je n’ai pas de choix à faire parce que j’ai le souvenir de la remontée avec Marseille et j’ai celui de la Coupe de France avec Nice. Pour moi, c’est des moments forts. Mais bon, l’OM, c’est dans le sang, et même si j’ai vécu pas mal de choses avec Nice, il y a peut-être un petit penchant pour l’OM.

D’ailleurs, ça t’a pas fait bizarre de quitter Marseille pour Nice ? Tu l’as fait deux fois en plus.

Non. Je suis parti à Nice, l’OM m’a racheté à Nice, je suis revenu. On a fait la montée, je me suis disputé avec Gérard Gili et il fallait que je reparte, que je joue. Je ne serais pas resté à l’OM sans jouer. Puisque Nice me voulait à nouveau, je suis reparti.

Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Gérard Gili ?

Lors de OM/Valence au Vélodrome, je jouais milieu droit et Manuel Amoros arrière droit. Il nous a sortis tous les deux à la mi-temps et on est partis voir le match ailleurs. Pour Manu, c’est passé comme une lettre à la poste, parce que c’était Amoros. Moi, en revanche, ça n’est pas passé, alors les problèmes ont commencé.

Apparemment, ton départ de Nice a également été compliqué en 2000. Pourquoi ça ?

Le président m’a demandé de reprendre l’équipe. Il voulait que je remplace Guy David. Et moi, je ne voulais pas prendre la place de celui qui m’avait fait venir. Donc il y a eu rupture de contrat, parce que je n’ai pas accepté de faire ce qu’il voulait.

Tu gardes quand même un bon souvenir du club ?

Oui, bien sûr. Je suis arrivé en 1994 et je suis parti définitivement en 2000, avec des allers-retours entre-temps. En 5-6 ans, mes enfants sont nés à Nice. J’ai joué en première division, on a gagné la Coupe de France, j’avais des bons rapports avec les supporters… Je n’ai que des bons souvenirs. Je me rappelle par exemple d’un contrôle antidopage bien marrant. Pour pisser plus vite, on avait des bières à disposition. Un coéquipier, dont je tairais le nom (rires), en a bu une, deux, trois, quatre, cinq. Bref, pas moyen de pisser. Mais au moins, il était bien joyeux. À la fin du match, on avait quand même droit à une palette de bière.

En 2000, tu pars à Créteil, puis tu reviens vite à Martigues, puis Cannes, deux ans plus tard. Ça te manquait tant que ça, le Sud ?

C’est sûr que je suis un mec du Sud. Quand j’étais à Créteil, ça manquait surtout à ma famille. Je ne suis plus jamais reparti ensuite, j’aurais pu aller à Montpellier ou en Corse, mais même ça, c’était trop loin de chez moi. Donc, ça a été Cannes pour terminer.

Maintenant que tu as terminé ta carrière de joueur, tu restes un fou de foot ou ta passion s’est un peu estompé avec le temps ?

Ah… Ça dépend des périodes. Des fois, je vais regarder tous le matchs, des fois rien du tout. Je vais quand même très souvent au Vélodrome avec mes enfants. À la fin de ma carrière, j’avais complètement coupé, j’avais besoin de ça. Quand t’es là-dedans, tu en as un peu marre de voir du foot toute la journée. Je ne pense pas avoir été le seul à faire ça. Même maintenant, quand je regarde trop, après je coupe un peu. Après, mes enfants ont grandi et j’étais bien obligé de les emmener au stade…

Quel est ton meilleur souvenir d’un Nice-Marseille en tant que joueur ?

C’était un match comme un autre finalement. Les supporters sont en folie des deux côtés, c’est sûr. J’étais surtout content de voir les anciens avec qui j’ai joué. Je me rappelle que j’ai failli marquer contre Andreas Köpke quand j’évoluais à Nice. J’avais eu une grosse occasion, j’avais essayé de le lober, mais je n’avais pas réussi. Après, on avait ri tous les deux parce qu’il m’avait dit que j’avais voulu le niquer (rires).

Tu étais milieu défensif, ça fait du bien de voir Lassana Diarra faire ce qu’il veut au milieu, non ?

Diarra, franchement, il fait un début de saison fantastique. Tu vois qu’il a un niveau au-dessus des autres. Quand tu vois ses prises de balles, ses enchaînements. Il joue simple, mais le plus dur dans le football, c’est de jouer simple. Il a un niveau supérieur à tous les joueurs de l’OM actuellement. C’est normal qu’il soit rappelé en équipe de France. Mais j’aimerais bien voir Diaby aussi. Je trouve que c’était un joueur extraordinaire pour le peu qu’il a eu le temps de montrer.

Comment t’aurais défendu sur Ben Arfa, toi ?

Rien de spécial. Il faut préparer son match de la même manière que d’habitude parce que lui, il n’a rien besoin de préparer. C’est à l’instinct. Il a un talent pur, tu ne sais pas s’il va dribbler ou passer. Il est totalement libre, il sait qu’il peut faire la différence à lui tout seul. Il ne faut pas regarder le joueur qu’on a en face. Je ne suis pas de l’avis de faire par rapport à untel ou untel. Faut préparer sa semaine comme il faut tout en sachant qu’on risque de se prendre quelques petits ponts.

Sinon, tu vois une belle saison pour l’OM et l’OGCN ?

Pour l’OM, c’est 50-50. Ça va surtout dépendre de ce qu’ils arrivent à produire au Vélodrome. Ils ont perdu des points, et normalement à domicile, il n’y a pas grand monde qui doit venir prendre des points. Donc j’espère que tout va rentrer dans l’ordre. Il faut mettre la pression sur les équipes adverses. Premier ou second, ça m’étonnerait. Mais pourquoi pas troisième ou quatrième. La différence se fera au Vélodrome. Pour Nice, je ne pense pas que ça dépassera le milieu de tableau. Je ne pense pas qu’ils puissent faire ça sur la durée. Parce que si Ben Arfa ou Germain marquent un peu moins, ils n’ont pas un énorme effectif. On parle d’eux pour la quatrième ou cinquième place, j’aimerais bien, mais ça m’étonnerait.
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