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Frédéric Mendy : « Il ne faut pas aller en Grèce »

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Frédéric Mendy : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Il ne faut pas aller en Grèce<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Fredéric Mendy vient de débarquer à Laval (L2) après une saison noire à Kavala (D1 grecque). L'occasion de constater l'immense bordel régnant dans le championnat hellénique.

La dernière fois qu’on t’a vu , c’était l’été dernier à Kavala (cf le reportage « Les grandes vacances » , So Foot n°69, octobre 2009) et tu avais l’air plutôt bien. Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ?

Bah, ça ne s’est pas très bien passé. On est resté deux mois sans que le président nous paie. Moi je lui ai dit « j’ai signé mon contrat pour que tu me paies chaque mois, là ça fait deux mois, qu’est-ce qu’il se passe ? » . Comme j’ai vu qu’il ne payait toujours pas, je lui ai dit que je ne pouvais pas travailler dans ces conditions, « donc voilà, je vais résilier mon contrat, tu me donnes mes deux mois et je me barre » . Il y avait déjà deux joueurs qui l’avaient fait avant donc je me suis dit que c’était bon. Je ne peux pas travailler sans qu’on me paie. On a trouvé un accord, j’ai résilié mon contrat à la mi-mars, il m’a donné mes deux mois et je suis rentré en France.

Et tu jouais ou tu étais sur le banc ?

Si, si, je jouais. Bon, à la fin je ne jouais pas parce que je préparais mes affaires pour partir. C’est pas une question de jouer. Tu joues, tu t’entraines et on ne te paie pas, moi j’peux pas. Pourtant le début s’est très bien passé, l’accueil, tout, mais après c’est la fin. Ils ont cette réputation : au début ils te donnent tout mais après ils commencent à faire leur chi-chi.

Les dirigeants du club (Stavros et Makis Psomiadis, respectivement fils et père, ndlr) sont réputés pour avoir des méthodes expéditives. Tu n’as pas eu de problèmes, de menaces ?

Non, pas de problème. Au début ça se passait bien puis au mois de janvier-février, je sais pas ce qui est arrivé, je sais pas si c’est la crise économique ou je ne sais pas quoi…

Et les autres joueurs de Ligue 1 (Pierre Ducrocq, Charles Itandje, Wilson Oruma, Douglao), ils n’ont pas eu de souci ?

Ah bah si, personne n’était payé durant cette période. Deux mois c’est trop. Après, les autres font ce qu’ils veulent, mais moi je ne peux pas. En plus, il ne restait pas beaucoup de matchs pour que la saison se termine.

Du coup, l’ambiance devait s’en ressentir, non ?

Ah bah c’était pas terrible, hein. Tous les jours ça parlait dans le vestiaire. « Le président, qu’est-ce qu’il fait ? Il ne vient plus nous voir à l’entrainement. Qu’est-ce qu’il a ? Il est toujours en train de faire la navette Kavala-Athènes. » Que ce soit le fils ou le père, on ne les voyait pas. Ça sentait mauvais parce que d’habitude ils venaient nous voir à l’entrainement et là ils ne venaient plus.

Mais Makis Psomiadis a eu des problèmes judiciaires (le 29 septembre 2009, il a été condamné à quatre ans de prison pour des malversations financières remontant à l’époque où il était propriétaire de l’AEK Athènes, ndlr).

Oui, j’ai entendu parler de ça, mais moi ça ne me regarde pas, ce n’est pas mon problème. L’essentiel, c’est de faire mes matchs et qu’on me paie chaque mois.

Tu te rappelles de Guillaume Rippert, qui avait signé au club avant de se faire virer dans des circonstances un peu troubles ?

Oui, ça a commencé par lui. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec le président… Mais je l’ai eu au téléphone, quand j’étais là-bas on s’appelait, je lui disais que ça se passait bien. Et puis quand je suis rentré en France, je l’ai appelé aussi et je lui ai raconté, il m’a dit « de toute façon, les Grecs, ils sont tous comme ça, c’est des connards. Au début ils te paient et puis après ils ne te paient plus » .

T’avais combien d’années de contrat ?

Deux ans. Ils voulaient que je signe pour trois ans, mais déjà, avec la réputation qu’ils ont, je me suis dit que j’allais commencer par deux…

Et les autres joueurs ont fini par être payés ?

J’ai appelé là-bas, on m’a dit qu’il avait payé un mois. Donc il leur doit encore un mois. C’est pas mon problème, mais c’est pas sérieux. Là, depuis que le championnat est fini, je n’ai plus de nouvelles. J’ai essayé d’appeler un pote mais je n’arrive pas à l’avoir au téléphone.

Et la vie, là-bas, pas trop chiante (Kavala est une petite station balnéaire dans le nord de la Grèce, ndlr) ?

C’est sur qu’en hiver, c’est pas ça. Mais l’été il y a beaucoup de touristes, et tout…

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On avait pu constater que Makis n’était pas trop chaud pour que les joueurs sortent (le renvoi de Guillaume Rippert nous avait été présenté comme une sanction pour une sortie trop tardive, ndlr).

(rires) Oui, oui, oui. On est arrivé, on nous l’a dit directement. Guillaume Rippert a eu ce problème. Il y a un gars qui l’a pris en photo et l’a montré au président. Le président est venu à l’entrainement, a montré la photo à tout le monde et a dit « on est en pleine préparation, on n’est pas là pour aller en boite » . Le président, c’est un fou, là-bas il a des gens qu’il connait et… Personne n’allait en boite. C’est clair, il ne fallait pas sortir (rires). Après, tu fais un mauvais match et ça y est, c’est fini. Il met des gars dans les boites et dans les pubs pour voir s’il y a des joueurs qui y vont.

Comment tu t’es retrouvé à Laval après ça ?

Le club était au courant que j’avais résilié mon contrat. J’ai eu beaucoup de propositions mais ici il y avait un entraineur qui m’avait eu quand j’étais au centre de formation de Saint-Etienne. Il m’a fait savoir qu’il me voulait coûte que coûte. C’est un club qui joue bien au football et qui a des ambitions. L’objectif, c’est clairement la montée cette année.

T’es pas déçu de ne pas avoir réussi ta première expérience à l’étranger ?

Non, là-bas ça ne me dit plus rien d’y retourner, de toute façon. On m’a dit que ça se passait comme ça dans tous les clubs, que ce soit l’Olympiakos, le Panathinaïkos,… Il vaut mieux ne pas aller dans un pays comme ça. Chypre et la Grèce, il ne faut pas aller là-bas.

C’est bizarre, parce que plein de joueurs y vont en ce moment, justement…

Ils verront bien… Parce qu’il n’y a pas que Kavala. On a recruté un gars au mois de décembre, Serge Dié, qui a joué à Nice et tout ça, avant. Il arrivait de l’Iraklis Salonique et il nous disait que là-bas, ils étaient restés cinq mois sans salaire. Je lui ai dit « comment tu peux rester comme ça ? Moi je ne pourrais pas » , il me répondait « bah ils sont comme ça, ici » . Voilà…

Ça doit être plus calme à Laval.

Ouais, mais ici c’est la France. Il n’y a pas de problème pour payer. Ici, c’est réglo.

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