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Freddy à bout

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Freddy à bout

A 21 ans, Freddy Adu a déjà parcouru le monde et beaucoup d'états. De celui de star, il est devenu tocard. L'attaquant de Benfica cherche aujourd'hui un club...

Mercredi 29 décembre. Toujours à la recherche de l’enfant prodige. Coup de fil en Grèce. Ricardo Faty : « Allo ? Je suis dans le vestiaire, l’entraînement va commencer, là. Freddy Adu ? Il n’est plus au club depuis la reprise. Je crois qu’il a quelques soucis avec l’Aris. Il a été renvoyé à Benfica » . Le mercato n’est pourtant même pas encore (officiellement) lancé mais déjà Freddy Adu ne reprendra pas la saison avec l’Aris Salonique. Prêté par les Aigles, l’attaquant américain attend toujours que sa carrière prenne son envol.

« Ma vie n’était pas normale »

A 14 ans, Freddy devenait le plus jeune joueur professionnel de l’histoire du football. Du soccer. Puisque c’est aux USA que ce Ghanéen de naissance se fera un nom. Au DC United puis au Real Salt Lake. La sélection américaine lui ouvre très vite ses portes, en grand. Fredua Koranteng Adu, en VO, est plus qu’un espoir : un symbole de réussite au pays de la démesure. Freddy est adoubé. Et il raconte : « Beaucoup estiment que tout est allé trop vite mais je me sentais préparé pour être pro et pouvoir aider ma mère financièrement. Elle avait deux emplois et, en plus, elle devait s’occuper des gamins toute seule. J’ai dû grandir vite, très tôt. Ma vie n’était pas normale. Aucun gamin de 14 ans n’est professionnel avec autant d’argent » . Une enfance sans père et non loin de la misère. C’est aussi très tôt que l’attaquant de poche prendra sa première claque. En 2006, Bruce Arena l’oublie pour le Mondial et lui préfère les vieux briscards.

« Ce n’était pas grand un bosseur »

Benfica profite alors de la décote pour l’enrôler à un prix bradé, en 2007. 1,5M€ c’est que dalle, pense-t-on à Lisbonne. Le jeune Freddy met un pied sur le Vieux Contient. Mais à la Luz, Freddy va connaitre la lose. Jamais il ne sera aligné titulaire en championnat. Au final, le garçon s’en sort plutôt pas mal avec cinq pions en une vingtaine de bouts de matches. Mais à Benfica, les entraîneurs valsent et Freddy déchante. Le défenseur benfiquiste, Marc André Zoro, se souvient : « Il n’était pas aidé. Le foot européen n’a rien à voir tactiquement avec ce qu’il a connu aux USA et on ne lui pas laissé le temps » . A Lisbonne, le joueur peine à s’adapter. Zoro confirme : « Il découvrait un nouveau pays, un nouveau football. En plus, ce n’était pas un grand bosseur. Je lui disais : ‘‘Ici, il faut travailler. » Il ne comptait que sur ses qualités. Et des qualités, il en avait… » .

La chute du rocher

C’est alors que Monaco pense flairer le bon coup à son tour. Adu est prêté au club du Rocher. Mais jamais il n’en descendra. Neuf rencontres plus tard, il repart pour le Portugal sans que l’ASM ne daigne lever l’option d’achat. Frustré, en pleine saison, il déclare : « Je ne joue pas mais le coach [Ricardo] m’encourage et me dit que j’y suis presque. Le problème, c’est que je n’ai pas été convoqué pour la sélection, et ça, ça me tue » . L’anonymat guette l’ex-héros de la MLS. En 2009, il est cédé au voisin lisboète de Belenenses. Conscient mais ambitieux, il annonce : « C’est peut-être l’année la plus importante de ma carrière parce que je veux faire partie de la sélection des États-Unis qui sera au Mondial. En plus, c’est en Afrique du Sud… » . Mais à Belém, dans l’ombre de la Luz, Adu saute encore son tour et se fait dégager par le nouvel entraîneur, Toni. Les Yankees feront encore sans lui.

« Il aime le foot »

Adu va donc –essayer de– se faire voir chez les Grecs. A l’Aris. Loin encore de ses meilleures stats (9 matches, 1 but), l’Américain ne s’y imposera jamais comme un incontournable. Arrivé en début de saison, Ricardo Faty a à peine eu le temps de connaître son nouveau coéquipier : « On parlait souvent vu qu’il est passé par Monaco. Il me disait que Ricardo ne lui avait pas donné sa chance. Ça l’a un peu mis dans le trou » . A force de collectionner les clubs, Adu se forge une réputation de coureur. Pourtant à en croire Faty, c’est un lover : « Il aime le foot. Ça se sent. Le problème, c’est qu’il a tellement tout connu si jeune qu’il est blasé. Là, il a besoin d’un club où il puisse s’épanouir. Et surtout, où il n’aura pas la lourdeur d’être vu comme le messie » . A peine les crampons vissés, Freddy est comparé à Pelé. « C’était trop de pression, avoue-t-il. Mais personne ne deviendra Pelé, Pelé est unique. La seule chose que je peux faire, c’est de travailler pour progresser. Au final, la question se résume au travail » . Freddy s’est adouci. Faty acquiesce : « Maintenant, c’est un joueur qui est rentré dans le rang. Mais il a le niveau. Je suis même étonné qu’il ne joue pas plus ici » .

Retour donc à la case départ : Benfica… où personne ne l’attend… Freddy va enchaîner les essais. Comme l’été dernier : le FC Sion l’a recalé et il s’est fait botter par les Randers FC, au Danemark. Après avoir embrassé les lauriers, il se bouffe des râteaux et à 21 ans, Adu touche le fond. Déjà.

Nicolas Vilas

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