Pour commencer, peux-tu nous dire quel est ton rapport au foot ?
Mon vrai rapport au foot, il commence avec le souvenir de la demi-finale France – Allemagne, en 1982. À ce moment-là, j’ai 11 ans, mais je me rappelle bien de ce match, et notamment de cette sortie incroyable de Schumacher sur Battiston. C’est un souvenir fort, car on était tous en famille, et tout le monde était vraiment à fond. Je revois encore Battiston s’effondrer, inconscient. Je me souviens avoir été marqué par l’esprit de vengeance qui s’était instauré chez tout le monde après ce match. D’ailleurs, après ça, j’ai évidemment eu envie de jouer au foot, peut-être pour, quelque part, essayer de venger les Français contre les vilains Allemands (rires). Malheureusement, j’ai vite dû me rentre à l’évidence sur mon niveau, car j’étais absolument nul. On essayait de me mettre gardien, mais même là c’était catastrophique. J’étais un peu le boulet, quoi. Donc voilà, je préfère maintenant me contenter de regarder les matchs à la télé et d’hurler devant mon écran, ou au stade quand j’ai l’occasion d’y aller.
Parle-nous justement de l’équipe qui te fait pousser ces cris.
Bah en tant que natif de la banlieue parisienne, je suis évidemment un grand supporter du PSG, même si je vais de moins en moins au stade, j’y allais de façon plus régulière avant, mais ça ne m’empêche pas de m’exciter devant ma télé quand Paris joue. Bon, et puis, même si en ce moment c’est un peu compliqué en championnat, c’est quand même fabuleux d’avoir l’équipe que l’on a. C’est une chance incroyable, quand on regarde les individualités, c’est juste superbe.
En tant que supporter d’un certain temps, tu te rappelles bien du PSG qui galérait ?
Oui, je m’en rappelle grave. Je n’ai pas oublié la fois où on a failli descendre en Ligue 2 et qu’on se sauve à la dernière journée. Mais j’aimais bien cette époque, hein. D’ailleurs, c’est la période où j’allais le plus au stade. Quand j’étais jeune, j’habitais à la Courneuve et il y avait le conseil régional d’Île-de-France qui filait beaucoup de places dans les collèges et les lycées, c’est comme ça que j’ai découvert le Parc des Princes. C’était l’époque où les rencontres entre le PSG et l’OM étaient super tendues, ça reste des bons souvenirs. J’ai également en mémoire tous les grands joueurs qui sont passés chez nous et qui m’ont marqué, comme Weah, Leonardo ou Rai. Mais celui pour lequel j’ai toujours eu un petit faible, c’est Jay-Jay Okocha. Ce n’était pas le plus régulier, mais il faisait des trucs magiques. Il avait tout, une puissance, une technique de dingue, j’adorais vraiment ce joueur.
Et quand t’étais gamin, c’était qui le mec qui te faisait vraiment rêver ?
J’ai envie de te dire Safet Sušić, à l’époque, au PSG, c’était un monument. Après, j’ai toujours eu un énorme faible pour les gardiens, donc j’adorais des mecs comme Joël Bats, puis un peu plus tard Bernard Lama.
Aujourd’hui, pour quel joueur tu as envie de payer ta place au stade ?
Si on parle du PSG, hormis Zlatan parce que c’est un peu simple, je dirais Blaise Matuidi. C’est un mec qui tombe une quantité de travail impressionnante, quand même. C’est un peu la besogne, tu vois. Après, à l’étranger, un mec comme Suárez, c’est impressionnant. C’est le genre de mec qui peut faire des choses folles comme mordre un type, mais à côté de ça, sur le terrain, il est capable de faire des choses absolument fabuleuses. Ouais, Suárez, c’est le genre de mec pour qui je paie volontiers ma place au stade. Pour son retour lors du Classico, tiens (rires).
Quelle est ta plus forte émotion liée au foot ?
Je ne vais pas être très original, mais il y a quand même la Coupe du monde 98. C’est juste fou. Je me rappelle que le soir-même, je présentais une émission à la radio et on essayait de commenter un peu les trucs, car on était en direct, mais on passait plus de temps à mater le match qu’à faire l’émission. On a dû laisser des blancs incroyables ce soir-là ! En sortant de l’émission, j’ai pris le métro et je me suis dit : « Putain, mais le métro va dérailler, quoi. » C’était incroyable, les gens sautaient comme des dingues, tout le monde faisait la fête. C’est là que tu réalises qu’il n’y a pas beaucoup d’autres trucs qui peuvent réunir les gens comme ça. C’était vraiment une belle soirée. En plus, j’avais ramené une Américaine chez moi, c’était la double victoire pour moi (rires).
Toi qui as côtoyé pas mal de rappeurs, quels footeux tu verrais bien en rappeur ?
Au niveau de ceux qui ont déjà essayé, on ne peut pas dire que c’est une grosse réussite. Benzema, quand il pose sur l’album de Rohff, c’est loin d’être extraordinaire. Honnêtement, je dirais Blaise Matuidi. Je pense qu’il a le truc, il pourrait faire un bon freestyle, d’ailleurs il est le bienvenu dans mon émission pour essayer. Je pense qu’il a l’attitude, la coupe, tout ce qu’il faut. Pogba aussi, ça pourrait le faire. D’ailleurs, on devrait peut-être tenter un duo de rap Pogba/Matuidi.
Il y a vraiment beaucoup de connexions entre le milieu du rap et celui du foot ?
Ouais, il y en a beaucoup. Ce sont deux mondes qui sont assez liés. Tu as même des rappeurs qui ont failli passer pro, c’est le cas notamment de Sefyu, qui était à Arsenal, mais il s’était cassé la jambe, et il m’a aussi avoué que, mentalement, c’était difficile. Il y a également Kool Shen qui était à deux doigts d’intégrer un centre de formation. Mais c’est normal, cette connexion, car les footeux sont assez jeunes et la bande son des jeunes d’aujourd’hui, bah c’est le rap, donc c’est logique finalement qu’il y ait une filiation entre les deux.
T’as déjà reçu des footballeurs, dans ton émission ?
Ouais, j’en ai reçu quelques-uns. Il y a Drogba qui était venu avec les Magic System. Il y a aussi Sammy Traoré que j’adore, qui venait régulièrement quand il était au PSG. Récemment, il y a Ménez qui est passé pour le Planète Rap de L.E.C.K, c’était l’an dernier avant qu’il ne parte pour Milan. Il y a Jimmy Briand qui est venu aussi, un mec adorable d’ailleurs, vraiment super sympa.
Est-ce que tu en sais plus sur cette folle histoire d’Eto’o qui aurait payé la caution de Rohff ?
C’est un truc de fou, ça. Après, honnêtement, j’en sais pas plus que toi. J’ai vu ça sur internet, comme tout le monde, c’est tout. Mais c’est vrai que ça me paraît fou, cette histoire. Je n’ai pas encore vu Rohff depuis qu’il est sorti de prison, mais je vais lui demander dès que je le vois. Ce sera une de mes premières questions, d’ailleurs (rires).