Message posté par Jez
Non je n'ai pas fait ma présentation sur le topic dédié mais certains des membres ici me connaissent déjà, donc je pense que ça serait une formalité inutile. ;)
Ne pas vous réduire à de simple macho abrutis? Mais nous ne demandons que ça! En même temps, pensez vous vraiment (je m'adresse à tout le monde ici) que vous nous avez donné autre chose à voir?
Encore une fois, tenez compte du fait que la position féministe dans la vie courante équivaut à s'en prendre plein la gueule par des gens qui ne nous comprennent pas, n'ont pas envie de faire l'effort de le faire et ont de toutes façons décidé que nous étions des extrémistes hystériques (ce qui permet de nous décridibiliser et à leur yeuxs at à ceux des autres). Nous avons donc à lutter au quotidien contre les clichés, faut-il que nos espaces sûres (safe spaces) se retrouvent être des leiux où nous vibons la même chose?
Vous nous dite extrémistes et hystériques, pourtant, ne vous avons nous pas accueilli comme n'importe quel-le membre lorsque que vous êtes venus vous inscrire? Est-ce qu'on vous a hurler dessus, rembarré, insulté? Non content de nous envahir pour vous foutre de nous, il faudrait encore qu'on le prenne à la rigolade et avec le sourire, s'il vous plait. Ce que vous ne réalisea pas c'est que c'est typiquement l'attitude que nos sociétés attendent des femmes en général: calme, sourire, voix posée. Surtout ne pas faire de vague, ne pas s'enerver, ne pas récriminer. Toujours être gentille et effacée même quand on serait en droit de se plaindre.
Vous nous dites extémistes mais vous ne savez rien de ce que nous vivons en tant que femmes. Iriez vous discuter avec un-e noir-e, un-e juif-ve un-e handicapé-e des opressions qu'il/elle subit et lui dire qu'il/elle se trompe alors que c'est pourtant cette personne qui a vécu cette situation.
Vous ne pensez pas qu'on est épuisées de s'entendre toujours la même chose, à savoir comment mener nos luttes d'émancipation par des gens qui ne vivent pas notre oppression?
vous trouvez le "mademoiselle" ridicule, un combat d'arrière-garde. Soit. Savez vous seulement pourquoi nous nous élevons contre? Pensez vous, d'ailleurs, que le féminisme se résume à cette seule action? Et enfin, en tant que catégorie dominée, ne pensez vous pas que nous sommes en droit de définir ce qui relève de notre oppression ou non?
Où sont les abus du féminisme? Les féministes sont elles responsables de la mort de personnes? En revanche les comportement machistes le sont, eux.
De plus, je vous invite également à vous renseigner sur les dynamiques de pouvoir et d'opression entre dominant-es et dominé-es, ce la vous permettrait de mieux nous comprendre plutôt que de nous balayer du revers de la main ainsi que vous le fait et ce faisant nous méprisant.
Encore une fois, notre réaction (et celle des féministes en général) est elle si illégitime? Vraiment, vous pouvez l'affirmer sans être de mauvaise foi?
Moi je te ne connaissais pas, et je n'ose aller me renseigner sur ton profil. Je crains que ma copine ne me voie sur feminisme-bb.com et qu'elle ne se fasse des idées sur mes centres d'intérêt. Elle risque de ne plus me cuisiner ses bons petits plats:.
"Bah comme t'es féministe, t'as qu'à faire la cuinine, et apporte moi une bière tiens!" (<- second degré hilarant).
Ensuite tu n'as pas compris ce que nous avons fait. Tu dis que nous t'avons donné à voir que nous ne sommes que des machos abrutis ? Je veux bien que Jean-Louis (qui m'a fait poiler), ou Bernard le père de famille t'aient donné cette impression. Malheureusement ils n'existent pas (comme j'aurais aimé les connaître !), ce sont des personnages imaginaires. Tout comme Kim ou aBi Scan. Personnellement Kimberley m'a touché, et si tu connaissais le personnage qui est derrière, tu verrais que nous ne moquons nullement le transexuels. Nous nous mettons à leur plâce. Cela permet quelque part de les comprendre.
Quand Molière crée Dom Juan (puisque tu aimes les références), prône-t-il son comportement libertin et impie? Le défend-il? En fait-il un modèle de vertu? Non. Et pourtant c'est lui qui joue Sganarelle, le fieffé serviteur. De même pour Tartuffe, ou Monsieur Jourdain. Il défonce proprement ces représentants de l'hypocrisie, de la bourgeoisie, de l'égocentrisme.
Tu as pris notre intrusion comme une entreprise destructrice. Moi je la dirais révélatrice. Le féminisme tel que la société le voit est castrateur et pas autre chose. C'est ce qu'on en perçoit. Quand on me parle de féministes, je pense à l'hystérique Alonzo, je pense aux FEMEN, je pense aux intégristes qui veulent que la femme et l'homme soient indiscernables.
Et c'est bien triste. Car il y a un vrai combat à mener, et bien qu'il y ait eu du progrès, tout n'est pas fini. Ne devriez vous pas vous poser des questions quand des personnes intelligentes (nous) ne voient dans votre mouvement que l’extrémisme qui le compose? Comme l'islamisme résume l'islam pour beaucoup de français (20% aux dernières nouvelles).
Un forum féministe nous semblait pulluler de ces acharné(e)s, et c'est bien pour cela qu'on a voulu aller vous taquiner. Ce qui en plus d'être drôle, fut utile et révélateur. J'ai pu observer de nombreux messages ridicules et masturbations intellectuelles en tout genres. Je ne critique pas car je pratique assidûment la sodomie de drosophile.
Ce que nous ressentons (et ce dont nous avons peur), c'est que le féminisme ne détruise la féminité. Qu'une femme, pour avoir les même droits qu'un homme, ne devienne un homme ! Ceci nous fait peur. En effet nous avons des couilles, une fierté, de la testostérone. Nous avons des instincs animaliers. D'ailleurs je suis un animal (un cétacé). Et quand vos revendications touchent à des choses aussi ancrées dans la société que le mot "Mademoiselle", cela nous fait craindre un monde ou les femmes ne mettent plus de jupe, ne se maquillent plus, ne se font plus inviter au resto. Un monde sans galanterie (la pire engeance du machisme). Si c'est ce monde aseptisé que vous voulez, libre à vous, mais ne comptez pas sur nous pour vous soutenir.
Enfin je sais bien qu'un autre féminisme existe. J'avais vu une interview de la directrice de rédaction de Elle au petit journal. Une femme qui arrivait magnifiquement à concilier le féminisme et la féminité, qui ne réduisait pas le féminisme à un combat, à une guerre entre des "classes" comme tu dis.
Votre défi c'est celui ci : rester femme. Ne cherchez pas à devenir exactement comme nous. Car ce serait la fin d'une diversité qui fait le bonheur de la vie.