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Football’s coming home

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Football’s coming home

A défaut de pouvoir conquérir le monde, l'Angleterre l'invite chez elle pour «sa» Coupe du monde qu'elle conquiert enfin même si la manière, entre chance et trucage, laisse un goût bizarre. Une coupe du monde régressive ? Non, visionnaire en vérité. Après des tournois ultra offensifs depuis l'après-guerre, cette World Cup annonce l'ère de la fermeture à triple tour que même le sursaut festif de 1970 ne suffira pas à contrarier.

Au pays du fair-play… ?

Dieu protège la Reine et Stanley Rous l’équipe d’Angleterre. Faut pas se mentir, le meilleur Anglais de la Coupe du monde 1966 est bel et bien le président de la Fifa qui laisse le pays hôte, et accessoirement sa patrie, se concocter des règles aux petits oignons. Au choix : tous les matches à Wembley, arbitrage maison, non-assistance à Pelé et insultes à l’adversaire (Sir Alf Ramsey à propos des Argentins « They are animals ! » ) : du bel ouvrage ! C’est con parce que l’Histoire ne rend finalement pas hommage à la sélection aux Trois Lions, une vraie grande équipe avec une colonne vertébrale de classe mondiale : Banks, Moore, Charlton et Hurst. Ce dernier est d’ailleurs le seul à avoir inscrit un triplé en finale. Enfin, un triplé, officiellement hein, car on peut bien le dire : son second but n’a jamais franchi la ligne. Qui a dit que c’était toujours les Allemands les méchants ?

Un Kaiser encore vierge

Beau, racé et ambitieux, Franz Beckenbauer annonce du haut de ses vingt ans les trente glorieuses du football allemand. Jeune milieu défensif aussi doué que discipliné, la jeune star du Bayern Munich est la grande révélation du tournoi, quatre buts au compteur. Surtout, en finale, Beckenbauer s’occupe personnellement du cas de Bobby Charlton qu’il neutralise durant toute la finale, comme une répétition de la méthode qui permettra à Berti Vogts de coincer Johan Cruyff huit ans plus tard. Seulement voilà, Vogts n’était rien d’autre qu’un chien de garde. Et du coup, on se demande : et si en assignant Beckenbauer au strict marquage de Charlton, la Mannschaft ne s’était pas en fait privée de son meilleur joueur ?

Décapiter le Roi pour combler la Reine

Si la consécration anglaise a été possible, c’est aussi (et avant tout ?) grâce à la mise hors combat de Pelé. Quatre ans plus tôt, le Brésil a été sacré sans son joyau. Alors avec lui… Il faut donc utiliser les grands moyens. Le génie du dribble goûte au double contact : le Bulgare Dobromir Zhetchev le désosse une première fois lors de l’entrée en lice des doubles champions du monde avant que le Portugais Morais ne le finisse à coups de tatane lors de la défaite fatale des Auriverde en poule. Devant sa téloche, Rous se frotte les mains : la voie est libre pour l’Angleterre. Mais on aurait dû s’en douter, cette World Cup sentait l’embrouille. En effet, quelques jours avant le coup d’envoi, le trophée Jules Rimet disparaît lors d’une expo. C’est un chien, Pickles, qui le retrouve dans un buisson de Londres. Ouais, ça sentait l’embrouille…

L’Italie vomit la chic Corée

La Squadra débarque outre-Manche tranquillou avec dans son onze deux génies du ballon : Sandro Mazzola et Gianni Rivera. Soit un de trop. D’autant que les deux jeunes stars évoluent toutes les deux à Milan, le premier à l’Inter, l’autre chez les Rossoneri. On devine l’ambiance… Après une entrée en matière sans histoires face au Chili, l’Italie part en quenouille face à l’URSS (0-1) et surtout face à la Corée du Nord (0-1), première sélection asiatique à atteindre les quarts d’un Mondial. Humiliés, les Ritaux retiennent la leçon : quatre ans plus tard, ce sera fromage ou dessert. Traduisez : Mazzola ou Rivera mais pas les deux au coup d’envoi. Résultat, l’Italie ira en finale seulement battue par l’intouchable Brésil.

Eusebio dégradable

Après son exploit italien, l’histoire aurait pu être plus belle encore pour la Corée du Nord. En quart face au Portugal, Pak Doo-Ik et ses potos partent comme des fusées et mènent 3-0 au bout de 25 minutes de jeu. Mais voilà, si Pelé est rentré se faire recoudre au Brésil, il a laissé en Angleterre son cousin le plus ressemblant. Eusebio n’a pas le génie du Roi mais possède une vitesse foudroyante, des prises de balle de classe mondiale et surtout une frappe à vous passer l’envie d’être gardien. L’attaquant de Benfica ratiboise quatre fois les latex du pauvre Lee (on ne se marre pas, c’est son vrai nom) mais pèche un peu par individualisme en demie face à l’Angleterre (1-2). A la fin du match, Eusebio (meilleur buteur du tournoi avec 9 pions) refuse de quitter le terrain, comme la bande-annonce de la finale de la C1 deux ans plus tard toujours à Wembley perdue en prolongation face à Manchester (1-4). De quoi souffler à LKJ les paroles de son tube “Ingland is a bitch”.

Afrique, année zéro

Heureusement pour Eusebio, le Portugal s’accroche comme un damné à ses colonies, dont le Mozambique. Sans quoi, le Ballon d’Or 1965 aurait regardé la World Cup à la télé. En effet, furax que la Fifa impose un match de barrage au vainqueur des qualifications de la zone Afrique, les sélections africaines boycottent tout simplement la joute planétaire. Le souffle d’émancipation des sixties n’a pas encore fait son œuvre dans l’establishment et il faut attendre le Mundial 70 au Mexique pour que la CAF bénéficie enfin d’un représentant (le Maroc en l’occurrence), le premier depuis la Seconde Guerre Mondiale.

1966 c’est aussi…

La première mascotte pour une Coupe du monde, les naissances de Cantona, Arthur et Dieudonné, la mort de Buster Keaton et Walt Disney, le coup d’Etat de Bokassa, la construction du World Trade Center, l’arrivée au pouvoir d’Indira Gandhi, le dernier concert des Beatles, et la première atomique française dans le Pacifique. 1966, une belle saloperie quand on y pense.

Veretout, leader à tout faire

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