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Fernando Gago, la fin du calvaire ?

Par Pablo Garcia-Fons
Fernando Gago, la fin du calvaire ?

Star à 20 ans, déclaré mort à 23, ressuscité l'année dernière avec la Roma, le milieu maudit vient de s'engager avec Valence en priant pour avoir enfin droit à sa vraie deuxième chance. Sur les traces de celui qui reçut en cadeau un diamant de la main du dieu Diego, avant de couler.

En Argentine, le petit Fernando Gago débute au Club Parque, sorte d’antichambre de Boca Juniors pour footballeurs en couches-culottes qui a vu, entre autres, grandir des petits bouts de chou comme Diego Armando Maradona, Juan Roman Riquelme et Carlos Tévez. Un jour, Ramon Maddoni, coach emblématique du petit club, se rend compte que le petit Gago n’arrête pas de recoiffer sa longue tignasse au beau milieu des actions de jeu. Le vieil entraîneur lui gueule alors : « Pintita, arrête de te peigner toutes les deux minutes, bordel, et joue un peu ! » De cette anecdote, Gago gagne le surnom de « Pintita » — en VF, celui qui fait attention à son apparence, qui est précieux — un métrosexuel avant l’heure en somme. Un surnom que l’Argentin va porter comme un fardeau toute sa carrière. Gago, c’est l’esthétique plutôt que l’efficacité, la beauté plutôt que la réussite. Histoire d’un rendez-vous manqué.
Une longue descente aux enfers
Pourtant, la vie de footballeur du natif du Ciudadela, banlieue de Buenos Aires, commence sur les chapeaux de roues. Après Club Parque, le gamin débarque à Boca Juniors où il est rapidement considéré comme une future star. En 2005, à 19 ans, le gamin fait ses débuts avec l’équipe première des pensionnaires de la Bombonera. Une poignée de bons matchs plus tard, il est sacré champion du monde des moins de 20 ans aux côtés de Messi, Agüero et Zabaleta. À cette époque, « Pintita » est le nouvel enfant prodige du ballon argentin. Maradona le prend sous son aile et lui offre même un diamant que le gars porte encore aujourd’hui à l’oreille. Une réputation qui vaut au joueur d’être recruté par le Real Madrid à l’été 2006. Montant de l’opération : 20 millions d’euros, soit sept de plus qu’un certain Gonzalo Higuaín arrivé au même moment dans les couloirs de la Casa Blanca en provenance de l’ennemi River Plate. Au Real, Gago est présenté comme le nouveau Fernando Redondo. Même poste, même nationalité, même prénom. Une grosse pression quoi.
À Madrid pourtant, le garçon n’a jamais vraiment pu ou su exploiter les qualités qu’on lui prêtait. Ses débuts sont cependant plutôt honorables. Lors de ses deux premières saisons, Fernando a souvent sa place dans le onze de départ de Bernd Schuster, puis de Juande Ramos. La situation se dégrade ensuite tout doucement, mais très sûrement. D’abord du fait des arrivées de Xabi Alonso et Lassana Diarra. En sus de la concurrence, à chaque apparition, l’Argentin semble lent, pataud balle au pied, à contre-courant du jeu. Le tout étant accompagné de quelques petites blessures à répétition, Gago passe progressivement du statut de petit jeune un peu tendre à celui d’ex-espoir médiocre. Avec l’arrivée de Manuel Pellegrini, le beau gosse n’est plus que le troisième choix à son poste, derrière Xabi Alonso et Lass. Le mec commence alors à sérieusement déprimer. « Le problème de Gago, c’est qu’il s’auto-estime en fonction du temps de jeu qu’on lui offre. Quand un joueur fait dépendre son amour propre d’un critère aussi variable que le temps de jeu, il est difficile pour lui de sortir du cercle vicieux. Fernando a raté le train à un moment et ne s’en est jamais remis » , explique un membre du staff madrilène dans les colonnes d’El Pais.
« Comme si Fernando avait la gale »
Pas du genre à provoquer un scandale, Gago demande néanmoins à être transféré — prêté au moins —, histoire de faire quelque chose de ses journées. Les dirigeants du Real ne la jouent alors pas hyper réglo, déclarant que le milieu de terrain est un « remplaçant important » . Un remplaçant important… L’affaire est entendue, Fernando ne quittera pas le club, à moins qu’une offre propre et nette ne parvienne sur le bureau des gros bonnets de la direction. Alors que tout espoir semble perdu, Manchester City se présente aux derniers instants du mercato d’hiver 2010 avec 18 millions d’euros dans les poches. Pas de bol, l’opération capote faute de temps. Alors que « Pipita » Higuaín enfile les buts comme des perles, « Pintita » Gago a beau tout tenter, doubles séances d’entraînement, coach particulier — même un passage sous la tondeuse —, rien n’y fait. Pire, à force de cirer la banquette, le garçon est oublié par Maradona au moment où ce dernier concocte sa liste pour le Mondial sud-africain. Dur. Quand Mourinho débarque à l’été 2010, Gago se prend à espérer un retour en grâce. Un espoir de courte durée, puisque le bonhomme n’a droit qu’à 95 minutes de football toutes compétitions confondues lors de l’exercice 2010-2011. Sur un an, c’est maigrelet. Le « Mou » ne lui laisse même pas ramasser les gourdes sur le bord du terrain.
À cette époque, Marcelo Lombilla, agent et mentor du loser, sort de ses gonds et fustige l’attitude du Special One. « Durant ces derniers temps au Real, c’est comme si Fernando avait la gale. Si j’avais été à sa place, j’aurais tout envoyé balader, mais Gago est un grand professionnel. Mourinho lui a clairement manqué de respect » , s’énerve le papa-poule. Un coup de gueule qui a le mérite de débloquer la situation de son poulain, puisque Gago est prêté à l’été 2011 à l’AS Roma de Luis Enrique. Avec la Louve, l’homme au diamant retrouve ce qu’il avait perdu depuis trop longtemps : du temps de jeu. Sans être éblouissant, Fernando enchaîne les matchs et retrouve un semblant de condition physique. Une performance honorable, mais pas suffisante pour convaincre les dirigeants romains de lever l’option d’achat de 8 millions d’euros. La poisse, toujours la poisse. Gago, le cœur gros, retourne en traînant les pieds vers le club de ses cauchemars. C’est alors que Manuel Llorente, président du FC Valence, décide de se porter au secours du pauvre homme en appelant son pote Florentino Pérez. « Pintita » accepte de baisser son salaire pour porter la tunique des Chés et parle de « nouveau départ » . Vraiment ?

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Par Pablo Garcia-Fons

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