- France
- Ligue 1
- 23e journée
- Caen/Saint-Étienne (1-0)
Féret, le porte Malherbe
Trop maladroit devant les buts adverses, Sainté repart avec une défaite de Normandie. La faute également à Julien Féret, auteur du but victorieux pour une équipe en pleine bourre.
J. Féret (40′) pour Caen
Peut-on tomber amoureux d’un homme en observant ses pieds ? Si les fétichistes répondront sans peine à cette question, Julien Féret se chargera de convaincre les plus réticents. Car Julien est beau. Un touché sensuel, de fines accélérations, une intelligence qui transpire au-delà des chaussettes : le milieu caennais est un excitant, doux quand il le faut, puissant quand le jeu l’exige. Alors, et même si le terrain de sa parade amoureuse s’est fait contrariant, Julien a fait chavirer les cœurs. D’une course dans l’entrejeu conclue par une frappe croisée dans le petit filet de Ruffier, le magnifique trentenaire ouvre le score, avec toute la classe qui anime ses ébats footballistiques. Un coup d’éclat suffisant pour satisfaire le stade D’Ornano qui en redemande semaine après semaine. Barbe poivre et sel, pieds de velours : qui n’en ferait pas autant ?
À contre-courant
Étincelant la semaine passée face à Rennes, Julien Féret n’est d’ailleurs pas étranger à la bonne forme normande. En enchaînant deux succès spectaculaires, l’équipe de Patrice Garande voit s’éloigner le spectre de la relégation tout en y mettant le style. Un challenge pour Saint-Étienne, qui vise le wagon de tête, mais lutte journée après journée pour s’y accrocher solidement. L’entame des Verts ne rassure pourtant pas sur la capacité à le faire. Débordés sur les ailes, les hommes de Galtier peinent à contenir la furia caennaise. Contenues, les offensives des locaux laissent place à l’impact stéphanois et aux manqués qui l’accompagnent. Van Wolfswinkel d’une frappe écrasée, Mollo sur la barre et surtout N’Guemo, d’un plat du pied loin d’être sécurité, échappent les opportunités nettes du peuple vert. Un threesome d’action stérile qui profite dans la foulée à l’homme du match. Profitant de l’appel de Privat, Féret dépose Baysse et dépose le cuir dans les buts de Sainté. Un avantage presque immérité, mais qui se pose en véritable plaidoyer contre l’inefficacité. Une tare dont les Stéphanois ne se départiront pas dans la rencontre.
Maladresses
Car si la maladresse a une couleur, elle porte sans aucun doute celle du Vert. Des occasions en pagaille, des frappes manquées, des pieds salvateurs : Saint-Étienne s’installe pendant près de 45 minutes dans la surface caennaise sans trouver la clé. Mais force est de constater qu’il manque un tueur à cette équipe, un buteur capable de maîtriser le cuir quand le cadre appelle. Ni Van Wolfswinkel, Hamouma ou l’entrant Saint-Maximin ne font mentir ce constat, qui enfonce peu à peu Sainté dans une course qu’il sait perdue. D’ailleurs, Nangis d’une frappe à droite du poteau, et surtout Sala, auteur du manqué de la journée, manquent de punir les Verts pour leur faillite aux avant-postes. Une faillite qui coûte, puisque Saint-Étienne pointe désormais à 7 points du podium. Loin, trop loin sans doute, pour espérer voler la vedette aux cadors du championnat. Des cadors qui peuvent remercier la vraie vedette de l’après-midi.
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Par Raphael Gaftarnik