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Faut-il vraiment s’enflammer sur la Roma ?

Par Eric Maggiori
Faut-il vraiment s’enflammer sur la Roma ?

Six victoires, six matchs, beaucoup de buts marqués, un seul encaissé : la Roma de Rudi Gracia impressionne et est en train de frapper un grand coup sur la Serie A. Alors, vrai candidat au Scudetto ou simple feu de paille de fin d’été ?

Au Stadio Olimpico, on n’avait pas vu ça depuis longtemps. Un 5-0 infligé par la Roma à un adversaire, avec une prestation de très, très haute facture. Les annales assurent que la dernière fois que la Roma s’est imposée par 5 buts d’écart en championnat, c’était le 19 novembre 2006. Un 7-0 contre Catane. La Roma de Spalletti, celle qui allait, à plusieurs reprises, tutoyer le Scudetto. Aujourd’hui, Spalletti est en Russie. Sur le banc de la Roma, on trouve un Français, un certain Rudi Garcia, qui réalise un début de saison tout simplement idyllique. C’est simple : jamais, dans toute son histoire, la Roma n’avait débuté la saison par six victoires de rang. Six victoires, et un seul but encaissé : celui subi sur la pelouse de Parme, par le Français Biabiany. Les autres scores sont sans équivoque : 2-0, 3-0, 2-0, 2-0, 5-0. Impressionnant. Alors que tout le monde attendait la Juve, le Napoli et la Fiorentina (qui sont là aussi), c’est donc la Magica qui truste la première place du classement. Une première place à laquelle elle n’avait plus goûté depuis avril 2010. Ranieri était alors aux commandes, mais une sale défaite 2-1 à domicile contre la Sampdoria avait permis à l’Inter de repasser devant, et d’aller remporter un nouveau titre. Depuis, la Roma galère et n’arrive même plus à se qualifier pour l’Europe. Le point le plus bas, elle l’atteint le 26 mai 2013. Défaite en finale de Coupe d’Italie contre le rival honni, la Lazio. Une certaine image de la Roma meurt ce jour-là. Pour mieux renaître ? Peut-être. Rappelons que l’ère triomphale de Guardiola au Barça a commencé quelques semaines après une rouste, 4-1, encaissée à Bernabéu contre le Real Madrid.

12 tirs cadrés subis en 6 rencontres

Au cours de l’été, c’est donc Rudi Garcia qui est appelé au chevet de l’équipe romaine. Il faut pratiquement tout reconstruire. L’amour des tifosi est toujours là, immuable, mais il faut reconquérir un public qui vit déception sur déception depuis 2010. Garcia comprend, analyse et agit, sans faire de vagues. Au bout de six journées, son travail a déjà payé. La Roma compte 18 points. La saison dernière, avec Zeman sur le banc, elle avait dû attendre la 13e journée pour atteindre ce total de points. Et la saison précédente, avec Luis Enrique, la 15e journée. Et les statistiques sont dingues. La Roma vante déjà la meilleure attaque du championnat (17 buts marqués, près de trois par match), et la meilleure défense, avec un seul but encaissé. Autre fait dingue : l’équipe de Rudi Garcia n’a, pour le moment, subi que 12 tirs cadrés de la part de ses adversaires (2 par match), tandis qu’elle en a effectué 41. Autant dire que Morgan De Sanctis, le nouveau portier romain, n’a pas eu franchement besoin de salir ses gants. Certains joueurs semblent totalement régénérés, à l’instar de De Rossi et Gervinho. Le premier était à l’ouest depuis deux saisons, et est redevenu le De Rossi connu sous Spalletti et Ranieri. Gervinho, pour sa part, semble avoir oublié sa parenthèse londonienne, et a repris sa course lilloise (avoir Rudi Garcia, tiens donc). Benatia a apporté une incroyable assise défensive, Strootman semble connaître la Serie A depuis toujours, et Totti est, comme à son habitude, le leader incontesté de l’équipe.

Tout porte donc à une seule conclusion : la Roma est actuellement l’équipe la plus forte de Serie A, et peut donc, objectivement, viser le Scudetto, d’autant qu’elle n’a aucune compétition européenne à disputer, et qu’elle peut entièrement se consacrer au championnat. Des objections à ça ? Oui, sinon ce ne serait pas drôle. Déjà, le calendrier. Pour le moment, la Roma n’a pas encore affronté de grosse équipe. Il y a bien eu le derby romain, mais la Lazio connaît un début de saison difficile (le match nul 2-2 concédé face à Sassuolo, dernier du classement, n’en est que la confirmation) et les Giallorossi avaient en eux une véritable soif de revanche. Les autres matchs ont opposé la Roma au Hellas Vérone et à Livourne (deux équipes promues), à la Sampdoria et Bologne (deux équipes actuellement relégables) et à Parme, très modeste 14e du classement. Alors, certes, il ne faut pas minimiser la performance romaine. Ces matchs-là, aussi « abordables » soient-ils, il faut être en mesure de les gagner. Encore une fois, l’an dernier, la Roma s’était inclinée 3-2 à domicile contre cette même équipe de Bologne, et avait perdu sur la pelouse de Parme. Mais à titre comparatif, la Juve a déjà dû jouer contre la Lazio et l’Inter, le Napoli est allé gagner à San Siro contre le Milan AC et l’Inter a affronté la Juve et la Fiorentina. Forcément, on attend les premiers gros tests pour émettre un vrai jugement sur cette Roma.

Inter, Napoli et Udinese à l’horizon

Et ces tests, on ne va pas tarder à les avoir. Dimanche, la Roma se déplacera à San Siro, pour y affronter l’Inter de Walter Mazzarri. Deux semaines plus tard, après la trêve, elle recevra au Stadio Olimpico le Napoli, puis se déplacera sur la pelouse toujours hostile de l’Udinese. Trois vrais tests pour Rudi Garcia, qui réalise pour le moment un sans-faute et qui, forcément, est aidé par l’enthousiasme et l’euphorie. Car à Rome, le plus dur à supporter, c’est la pression populaire. Une défaite, passons. Mais deux ou trois défaites consécutives, et c’est immédiatement le procès de la part des médias et des tifosi. C’est souvent là que l’on voit comment un entraîneur peut répondre à cette pression. Luis Enrique avait été incapable d’y répondre, et avait rapidement été dépassé lui-même par les évènements. Rudi Garcia n’a pas encore été confronté au problème, c’est également là que l’on verra si l’ancien technicien du LOSC a les épaules pour amener la Roma le plus haut possible.

Pour ce qui est de s’enflammer pour la Roma, donc, encore un peu de patience. Indéniablement, la Louve réalise un début de saison au-delà de toutes les expectatives. Même le supporter le plus optimiste n’aurait pas imaginé être en tête après six tours, avec, qui plus est, huit points d’avance sur la Lazio. Mais gare à ne pas transformer trop tôt cette ferveur en faux espoirs. L’Inter peut en témoigner : l’an dernier, de septembre à novembre, l’équipe de Stramaccioni avait aligné 7 victoires consécutives (en battant Milan, la Fiorentina et la Juve), pour finalement terminer… à la 9e place. Or, comme l’Inter la saison passée, la Roma n’a pas été construite pour jouer le Scudetto. Ça, les tifosi ne doivent pas l’oublier. L’objectif premier, c’est de retrouver l’Europe, et plus précisément la C1. Deuxième ou troisième serait déjà une énorme performance compte tenu des saisons précédentes. Maintenant, la Roma va affronter trois gros tests, dont celui face au Napoli qui, lui, est un candidat autoproclamé au Scudetto. Si l’équipe giallorossa passe ces trois tests sans perdre, et parvient à prendre 5, 7 ou 9 points sur ces trois rencontres, alors, là, oui, on pourra clairement parler d’un sérieux candidat au titre et les supporters pourront rêver à juste titre. Même si la saison est longue, et que la Juve n’a pas franchement l’intention de lâcher aussi facilement sa couronne.

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Par Eric Maggiori

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