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Everton, la vie sans Moyes

Par Romain Duchâteau
Everton, la vie sans Moyes

Il n’y a pas que Manchester United qui est entré dans une nouvelle ère. Everton a, lui aussi, commencé un nouveau chapitre avec la venue de Roberto Martínez en lieu et place de David Moyes. Avec de bons résultats en poche, les premiers pas de l’Espagnol prennent des allures idylliques et font fantasmer tous les supporters. Peut-être un peu trop, surtout quand on connaît les errements passés des Toffees. Entre véritable changement ou simple continuité, l’autre club de Liverpool est peut-être à l’aube d’un tournant majeur de son histoire.

D’un bord à l’autre de la Mersey, Liverpool a décidément de la suite dans les idées. Que ce soit du côté de la ville arborant le rouge ou l’autre le bleu, le changement présente des vertus insoupçonnées. Du moins, c’est ce que la tendance actuelle laisse entendre. Chez les Reds de Liverpool, le grand chambardement est venu de Brendan Rodgers. Perdu dans la nostalgie après le retour de « King » Kenny Dalglish, Anfield a remis son destin entre les mains du technicien nord-irlandais. Jusqu’ici, sans avoir eu à le regretter une seule fois. C’est sur ce même Rodgers que se sont rabattus, à l’été 2012, John W. Henry et Tom Werner, les deux propriétaires américains de Liverpool, après avoir essuyé le refus en tête à tête de son prédécesseur à Swansea, Roberto Martínez. Ironie de l’histoire, presque un an jour pour jour après, c’est chez le rival intime d’Everton que l’Espagnol a posé ses valises et ses souliers marrons. Une arrivée qui, déjà saluée à l’unisson, vient tourner une page longue de onze années chez les Toffees.

Bob l’éponge enfin lancé dans le grand bain

Car la love story unissant David Moyes et Everton a pris fin. Vouant une fidélité indéfectible depuis plus de dix ans au club, l’Écossais n’a pas résisté à l’appel du pied de Ferguson pour prendre sa relève à United. Et les larmes versées par le président evertonian, Bill Kenwright, à l’annonce du départ de Moyes pour les Red Devils le 9 mai dernier, en disaient long sur l’inquiétude qui régnait au sein de l’autre club de Liverpool. Alors, quand celui-ci débauche Roberto « Bob » Martínez, personne n’est surpris. Pour cause, l’Espagnol est un entraîneur qui, à l’instar de son homologue britannique, a plusieurs fois réussi à bâtir quelque chose à partir de rien. Ou quasiment. À Swansea (2007-2009), il a véritablement exhumé le club gallois, l’emmenant de la D4 à la D2 anglaise en à peine deux ans. De 2009 à 2013, c’est à Wigan, ville portuaire du Nord du Royaume et plus portée historiquement vers le rugby, qu’il a exercé ses talents. Toujours avec brio, s’offrant ainsi le luxe de taper parfois United, Liverpool, Arsenal ou encore Chelsea.

Mais avec, aussi, une idée bien précise du football qu’il tenait à inculquer à ses équipes. « Je suis arrivé en Angleterre avec cette idée que plus tu as le ballon, plus tu peux te créer des occasions, alors qu’ici, eux pensaient que plus tu envoies le ballon dans la surface de réparation, et plus tu as l’occasion de marquer » , étayait, en mai dernier, dans le numéro 106 de So Foot, celui qui a été élu meilleur joueur de l’histoire des Latics. Cette conception à la connotation forcément espagnole, l’Angleterre l’a surtout découverte lors de ses saisons à la tête de Wigan. Avec, notamment, une audacieuse formation en 3-4-3, basée sur la possession et un jeu résolument offensif qui a permis au club de glaner la FA Cup la saison dernière. Mais qui a aussi précipité sa chute en Championship en raison d’une défense en bois (pire défense de Premier League avec 72 pions concédés en 2012/2013 !), d’où le scepticisme au départ des supporters d’Everton. « Les fans étaient au début dubitatifs car ils ne savaient pas quel entraîneur ils prenaient. Est-ce qu’on prenait un coach qui a relégué une équipe ou un qui a gagné la Coupe d’Angleterre? » , confirme Ric George, consultant à Canal + et fin connaisseur des Toffees. Des doutes que le principal concerné a vite dissipé.

Vrai novateur ou simple bénéficiaire du travail de Moyes ?

Pendant que son prédécesseur s’évertue tant bien que mal à cohabiter avec l’ombre de Ferguson, l’homme aux cheveux gominés de Balaguer n’a pas tardé à s’acclimater à ses nouvelles fonctions. Tranquillement. Au point d’afficher un bilan prometteur en ce début de saison (5 victoires, 3 nuls et 1 défaite contre… Manchester City en championnat), alors qu’Everton avait pris la fâcheuse habitude de mal entamer ces championnats. Mais ce n’est pas le seul changement notable à mettre au compte de « Bob » . En gardant la rigueur défensive, l’engagement physique et le tempérament fougueux de l’équipe, il y a ajouté son style. Déjà perceptible lors des premières rencontres. « Avec peu de renforts, on peut dire que c’est son équipe maintenant. Everton pose le jeu dorénavant, beaucoup plus qu’avant. Ils jouent beaucoup plus au sol, comme c’était déjà le cas à Wigan. Les joueurs ont eu du mal à s’adapter à cette façon de jouer durant les matchs de préparation. Mais, peu à peu, ils s’adaptent au jeu à la Martínez, constate avec enthousiasme George. On voit, notamment, que les défenseurs prennent plus de risques désormais. Au lieu de balancer en cas de difficulté, ils essaient de dégager proprement en s’appuyant sur les défenseurs centraux et les milieux défensifs. C’est assez nouveau pour eux. Et pour l’instant, ça marche. »

Pour bien imprégner son style, Martínez a bien pris le soin d’embarquer avec lui trois joueurs passés par Wigan (Koné, Alcaraz et Robles). Histoire de mettre au parfum ses nouveaux poulains. La force du coach espagnol est d’avoir également bénéficié d’un travail de longue haleine réalisé par David Moyes. D’un club au bord de la relégation en 2002, le club de la Mersey est devenu un invité régulier du Top 6, capable qui plus est d’emmerder les grosses cylindrées. Tout cela avec des moyens dérisoires. Et l’un des éléments prépondérants de la réussite des Toffees continue d’être perpétué : le prêt de joueurs. Romelu Lukaku et Gary Barry, déjà indispensables, puis la perle catalane Deulofeu ont rallié Goodison Park. Sans oublier, aussi, un effectif stable et cohérent, saupoudré de folie avec Ross Barkley, produit fait maison et lancé la saison dernière. Toutefois, se reposer sur les acquis ne fait pas partie de la mentalité du moderne et très novateur Martínez.

« C’est comme ça, c’est Everton »

Ce dernier reste un bonhomme ambitieux, sans être dénué de pragmatisme. Objectif fixé sous Moyes, la Champions League ne constitue encore qu’un doux rêve pour le peuple evertonian. « Si vous me donnez les moyens financiers d’affronter la concurrence, cela pourrait alors devenir un objectif immédiat (une participation en C1, ndlr) » , rappelait-il le jour de sa présentation à Everton. Un discours pour mieux jouer l’effet de surprise ? Ric George n’y croit pas. « On vit chaque saison comme elle vient, malheureusement. Vous ne pouvez planifier quand vous êtes entraîneur d’Everton car vous n’avez pas les ressources, les finances pour établir un projet sur le long terme. Everton reste imprévisible, peut battre Manchester United et perdre contre Crystal Palace. Contre Newcastle, ils ont pratiqué un superbe football en première mi-temps, puis ont été lamentables en seconde. Et c’est le même match ! C’est comme ça, c’est Everton. Mais c’est ce qui me fait vivre… » Les supporters des Toffees, aussi. En espérant, tout de même, que « Bob » ne boive jamais la tasse et leur ramène un trophée. Ce que son prédécesseur n’a jamais réussi. Et là, sans doute, le nom de Martínez sera alors à jamais synonyme de changement.

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