Pourquoi lui ?
Ce 27 avril donc, à trois journées de la fin, les Reds foncent vers le titre. Après deux défaites rageantes lors du Boxing Day face aux deux autres équipes de tête, City et Chelsea, Brendan Rodgers et ses hommes ont mis le bleu de chauffe. Le bilan en Premier League en 2014 parle pour eux : 14 victoires et deux nuls et une série de 11 succès de rang. Il reste la réception de Newcastle pour la dernière journée, un déplacement à Crystal Palace, déjà sauvé, et donc le retour à Anfield contre l'équipe de Mourinho. Techniquement encore en course pour le titre, le Portugais annonce avant la rencontre qu'il a la tête à la demi-finale de Ligue des champions et qu'il va faire tourner. Tout est relatif quand on voit le groupe de Chelsea, mais c'est donc une équipe bis qui se présente sur la route de Liverpool. L'Angleterre s'enflamme et y croit. Tout le monde est derrière eux. Parce qu'ils reviennent de loin, avec de jeunes Anglais, formés au club. Et puis parce que Steven Gerrard. L'homme de la finale de la Ligue des champions 2005 est sur le point de gagner le titre avec son équipe de cœur, pour sa seizième tentative. En 2009, son histoire de baston avec un DJ qui ne voulait pas passer du Phil Collins avait fait tache et vu United repasser devant. Mais là, comme pour vaincre le signe, il est allé s'imposer 3-0 à Old Trafford avec les copains. Repositionné sentinelle dans un milieu à trois, il a une seconde jeunesse à 33 ans, loin de son passage poussif avec Hodgson, puis Dalglish. Il ne peut plus rien lui arriver. Sauf qu'à la 44e minute contre les Blues, alors que Suárez devant n'a toujours pas trouvé la faille, Gerrard prend la place d'un de ses centraux pour mettre une bonne ouverture devant. Avant de recevoir le cuir, il réfléchit comme un quaterback. Et au moment où la balle arrive, il la laisse échapper. En voulant se rattraper, il glisse et voit le troisième attaquant dans la hiérarchie des Blues se transformer en Ronaldo pour aller crucifier Mignolet en force à toute vitesse. Fin.
Derrière, Liverpool perdra la rencontre et se fera remonter derrière trois buts à Crystal Palace, qui accrochera le nul. Dans le même temps, Everton, l'ennemi intime, se laissera gentiment piétiner à domicile contre City pour permettre à Manuel Pellegrini d'être enfin champion sur le sol européen. Gerrard devra encore attendre. Comme le lui ont rappelé les fans des Red Devils par le biais d'un message accroché à un avion qui est passé au-dessus de sa tête pour le dernier match, il en est toujours à zéro titre. Mais il est entré dans l'histoire et la légende de son sport pour certains...
Par Romain Canuti
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.