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Et si Di Matteo gagnait la Ligue des champions avec Schalke ?

Par Charles Alf Lafon
4 minutes
Et si Di Matteo gagnait la Ligue des champions avec Schalke ?

Nommé hier à la tête du club de Gelsenkirchen en remplacement de Jens Keller, l'Italien né en Suisse et à tête d'Asiatique récupère les rênes d'une équipe au maillot bleu et blanc talentueuse sur le papier, mais en difficulté. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle de Chelsea en 2012.

Le 4 mars 2012, André Villas-Boas, autrefois annoncé comme le New One, finit par se faire virer de Chelsea après s’être mis plus ou moins tout le vestiaire à dos. Perdre contre Naples 3-1 en huitième de finale aller de Ligue des champions était déjà néfaste, alors une défaite contre West Bromwich Albion en Premier League ne pouvait que sonner le glas de son éphémère règne « révolutionnaire » . Pour lui succéder, les dirigeants des Blues ne font pas dans le ronflant et choisissent l’adjoint d’AVB, un certain Roberto Di Matteo. L’homme a des arguments : six années au club en tant que joueur à la fin des années 1990, apprécié des supporters, facilement dégageable.

Parce que bon, l’homme n’a pour l’instant entraîné que deux clubs, Milton Keynes Dons et WBA (ironie quand tu nous tiens), et s’est fait licencier à chaque fois au bout de plus ou moins une saison. Un pedigree parfait pour finir cette saison en roue libre, perdue pour perdue, et de repartir à l’été avec un top coach. Sauf que contre toute attente, Di Matteo réussit là où tous les autres, Mourinho, Grant, Scolari, Hiddink, Ancelotti, ont failli. Ivanović élimine Naples lors d’une folle prolongation, Benfica est tranquillement avalé. Barcelone rate la remuntada malgré l’expulsion de Terry et un pénalty pour Messi (raté), à cause d’un bijou de Ramires et d’un coup de poignard de Torres (qui ne sera plus jamais aussi beau). En finale, Drogba égalise sur corner, puis concède un pénalty, mais Čech le sauve, tout comme ceux d’Olić et Schweinsteiger lors de la séance. Et Didier devient un héros.

Viser bas pour ne pas être déçu

Chelsea décroche enfin la tant attendue Ligue des champions, au moment où on s’y attendait le moins. Avec en prime une FA Cup pour l’histoire, et une pénible septième place en championnat. La formule de Di Matteo était simple : reculer la ligne de défense qu’AVB avait bêtement voulu remonter, mettre les briscards sur le terrain et les laisser se débrouiller. Finalement, la magie arrête d’opérer la saison suivante, et Benítez récupère la régence en attendant le retour de José. Depuis, Di Matteo attendait son moment. Il a fini par arriver. Malgré sa victoire lors du Revierderby, Jens Keller a pris la porte. Sur la corde raide depuis son intronisation en provenance des U17 en décembre 2012, l’Allemand ne devait son maintien qu’à des résultats à peu près satisfaisants. Avec seulement deux victoires en dix matchs cette saison, sa situation était devenue trop intenable. Entre donc Di Matteo, le troisième Italien à officier en Bundesliga, après Giovanni Trapattoni au Bayern et Nevio Scala au Borussia Dortmund. Schalke veut donc faire comme ses rivaux. Horst Heldt, le directeur sportif, est en tout cas persuadé de faire le bon choix : « Avec ce changement de coach, nous voulons donner une nouvelle impulsion. Nous sommes absolument convaincus que Roberto Di Matteo peut stabiliser l’équipe afin d’atteindre nos objectifs en Bundesliga et en Ligue des champions. »

L’odyssée des (Königs)blauen

Des objectifs finalement assez simples : décrocher un ticket pour la LDC et sortir de la phase de poules. En Buli, cela semble faisable. Le BVB est un point derrière, Leverkusen quatre devant et Mönchengladbach cinq. Pour ce qui est de la compétition reine, les Knappen facturent pour l’instant deux nuls en deux matchs, contre Chelsea et Maribor, et occupent la deuxième place du groupe, à égalité avec les Slovènes. L’histoire commencera donc le 25 novembre, date du retour face aux Blues. Longtemps mené, Schalke égalisera finalement dans la douleur sur corner. Puis ira chercher sa qualification en Slovénie. En huitièmes se dressera le Zénith, le nouveau club d’AVB. Abattu par un coup franc de Fuchs à la 92e du retour, alors que le score combiné était de 2-2. Le Portugais n’en réchappera pas. Viendra ensuite Porto, battu à l’aller et au retour, avec un très bon Max Meyer. La demi-finale contre le Real Madrid sera marquée du sceau de Klaas-Jan Huntelar, désireux de montrer à Pérez qu’il n’avait rien compris. Buteur à l’aller, transparent au retour, pas vraiment aidé par l’exclusion d’Höwedes qui força l’équipe à se recroqueviller, le Hollandais se contentera de crucifier Keylor Navas d’une sublime volée à l’heure de jeu, avant que Jefferson Farfán ne scelle la victoire des siens en toute fin de match.

Et que dire de cette finale 100% allemande face au Bayern, si ce n’est que Draxler sera remplaçant, que Boateng se battra avec Busquets (recruté au mercato hivernal), qu’Alaba, devenu numéro 10, ouvrira le score, que Felipe Santana égalisera en étant hors-jeu, avant de provoquer un pénalty que manquera CR7. Pizzaro et Schweinsteiger rateront leurs pénaltys, Neuer réussira le sien, mais Fährmann sera plus fort. Finalement, le héros de cette soirée s’appellera Raùl, revenu du Qatar dans son club de cœur en janvier. Dans la foulée, Pérez tente de recruter Huntelaar puis Di Matteo, en vain. Guardiola est viré malgré son titre en Bundesliga avec 100 points sur 102 possibles, et Di Matteo prolongé pour cinq ans, en dépit d’une huitième place en championnat. Avant de se faire virer en octobre, et remplacer par Benítez. Laroutourne.

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Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
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