Pogba, censé revenir à l’entraînement collectif avec Manchester United ce mardi, s’est également engagé à doubler la mise si la barre des 30 000 euros était atteinte. Joli geste, évidemment. Peut-être aussi le seul que le champion du monde 2018 va être autorisé à faire durant ce printemps : alors que Noël Le Graët avait avoué dimanche qu’il était « probable » que les « deux matchs de préparation des Bleus soient reportés » (un match contre l’Ukraine le 27, un autre contre la Finlande quatre jours plus tard), l’UEFA a annoncé mardi le report de l’Euro 2020 d’un an. Celui-ci se jouera ainsi entre le 11 juin et le 11 juillet 2021, et cette décision a évidemment de multiples conséquences, dont une directe : pour les Bleus, ce n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que ça.
La Ligue des nations à l’horizon
Pourquoi ? Pour ça : Antoine Griezmann traverse actuellement une saison plus que moyenne avec le Barça, Olivier Giroud peine à grappiller du temps de jeu à Chelsea, Paul Pogba n’a disputé que 610 minutes depuis l’été dernier, Blaise Matuidi traverse une belle période de méforme, Lucas Hernandez se remet encore doucement d’une rupture partielle du ligament interne de la cheville subie en octobre, N’Golo Kanté ne mange plus tout le monde, Samuel Umtiti se bat avec un genou, Corentin Tolisso ne joue plus beaucoup, Ousmane Dembélé était déjà forfait pour l’été entre copains... Ainsi, l’équipe de France faisait peur et se faisait peur, aussi, au fil des semaines, la rechute des uns succédant la majorité du temps à la méforme des autres, et ce, alors que le tirage au sort avait concocté pour les Bleus un menu un brin salé (des Allemands et des Portugais dans l’assiette).
Interrogé en septembre sur cette avalanche de pépins, Deschamps avait alors pointé « l’enchaînement des matchs et des saisons, avec des joueurs qui sont internationaux et qui finissent donc plus tard que les autres. Ils reprennent souvent tôt, avec une préparation en plus écourtée parce qu’il y a vite des matchs à jouer. Et quand vous répétez ça sur deux, trois, quatre saisons... » Eh bien ça pète, on le sait, mais le chef tricolore peut - il aurait aimé s’en passer - souffler : il ne reverra pas ses gars avant septembre 2020, date du début d’une Ligue des nations où l’on aura le droit à une revanche de la finale de l'Euro 2016 (France-Portugal), une revanche de la finale du Mondial 2018 (France-Croatie) et des retrouvailles avec la Suède. C’est le seul beau rendez-vous à l’horizon et il interviendra après plusieurs mois de sevrage : parfait. D’ici là, Dimitri Payet va pouvoir entretenir sa belle forme en enchaînant les tours du monde avec un rouleau de PQ. Ce n’est pas l’Euro, mais c’est toujours ça.
Par Maxime Brigand
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