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Et pendant ce temps-là, Nice file…

Par Régis Delanoë
9 minutes
Et pendant ce temps-là, Nice file…

Si le choc PSG-OM n’a pas tenu ses promesses, Nice s’est offert une nouvelle victoire logique et solide quelques heures auparavant, à Metz, pour conforter sa place de leader et emmagasiner encore un peu plus de confiance. Le classement s’étire derrière, avec Monaco à l’affût et le PSG qui va devoir cravacher plus que prévu. Mais sans Sylvain Ripoll, invité à rendre son tablier à Lorient.

L’enseignement : Nice prend six points d’avance sur le PSG

Nice nouveau Leicester ? Nice nouveau Montpellier ? Il est toujours tentant de chercher à comparer quand on est face à un phénomène imprévu. Certes, la montée en puissance de l’OGCN ne date pas de cette saison, mais cet été avait vu suffisamment de bouleversements chez les Aiglons (changement d’entraîneur, départ de Ben Arfa et de Mendy, respectivement leader offensif et capitaine) pour songer que la progression allait être stoppée, ou tout du moins freinée. Que nenni ! Elle s’est accélérée en fait, sous l’impulsion de son nouveau coach Lucien Favre, de sa jeunesse qui continue d’apprendre et de son ambitieux recrutement. Nice joue cette saison sur plusieurs tableaux, y compris sur la scène européenne, ce qui ne l’empêche pas de disputer tous les matchs pour les gagner grâce à un effectif cohérent à défaut d’être XXL. Dimanche comme jeudi à Salzbourg en C3, Alassane Pléa a parfaitement compensé l’absence de Balotelli et s’est offert un triplé pour valider la victoire des siens en terre messine, 4-2, avec un quatrième but signé Walter Cyprien. Trois jours plus tôt, c’était déjà Pléa qui inscrivait l’unique but de la partie en Autriche. En L1, Nice est toujours invaincu, a gagné huit fois en dix rencontres, reste sur cinq succès de rang et doit commencer à sérieusement faire flipper la concurrence, au premier rang desquels les Parisiens évidemment, relégués à six points tout de même. Ça commence à chiffrer. Les voisins azuréens de l’AS Monaco sont intercalés au second rang du classement, avec quatre longueurs de retard. Le tableau de la L1 s’étire, le championnat s’annonce décidément bien plus indécis et excitant que les saisons précédentes. En cela, déjà, merci Nice.

L’analyse définitive de la journée : Lyon est dans de jolis draps

Parmi les « gros » du championnat, il est intéressant de constater que les deux Olympiques, Lyon et Marseille, comptent désormais le même nombre de points, treize, pour occuper respectivement les 10e et 11e places provisoires. Oui oui, treize points, soit la moitié du total de Nice… Que l’OM se trouve dans le ventre mou après les remous des derniers mois n’a rien d’étonnant. Pour l’OL en revanche, c’était déjà bien plus difficile à pronostiquer. Avec leur fin de saison si brillante et leur été plutôt calme au cours duquel Aulas est parvenu à conserver les meilleurs éléments de l’effectif, les Lyonnais étaient programmés pour jouer les premiers rôles, rêver de nouveau au titre dans un stade qui ressemblait alors à un porte-bonheur. Lacazette et sa bande ont pourtant déjà subi huit défaites cette saison toutes compétitions confondues, cinq sur les six derniers matchs, dont celle de samedi après-midi à domicile face à Guingamp (1-3). Un bien drôle de match que celui face aux Bretons, avec une maîtrise globale – quoique peu brillante – en première période et puis une déliquescence totale par les bases arrières dès le retour des vestiaires. La fébrilité défensive n’est pas une nouveauté. Génésio peine toujours à trouver une charnière centrale solide et fiable sur la durée, à deux comme à trois éléments. Le joueur le plus applaudi de la rencontre a certainement été le Guingampais Jimmy Briand, l’ancien de la maison, l’ex-héros d’un derby face aux Verts, lors de sa sortie dans les arrêts de jeu après avoir signé deux nouvelles passes décisives pour les siens. Comme un air de nostalgie des années Gerland…

La polémique de la machine à café : y a-t-il eu un remake des minots au Parc ?

Oh le vilain Classico… Tout semblait réuni pour qu’il soit mémorable, pourtant : un OM revigoré par l’arrivée de son nouvel entraîneur Rudi Garcia, un PSG encore à la recherche de son match référence cette saison, le retour des ultras au Parc, de la pluie pour électriser les débats… Et finalement, rien ou presque à dire de ce match – on se gardera bien de le qualifier d’affiche ou de choc : une domination parisienne stérile et sans génie, à l’image de Di María, un adversaire qui s’est contenté de défendre à défaut de pouvoir prétendre à autre chose. Le dernier PSG-OM aussi moche devait être celui des minots il y a dix ans, quand Marseille avait décidé de faire jouer sa réserve en protestation à un problème de quotas de place allouées aux supporters olympiens. Hier soir, Sakai et Zambo Anguissa avaient des profils de minots appliqués, mais bien trop limités pour viser autre chose qu’un 0-0, là encore comme il y a dix ans. La feuille de statistiques est une insulte au football : trois tirs cadrés à zéro, six non cadrés à… zéro, 69-31 % de possession de balle… Tant que le PSG n’aura pas retrouvé sa flamboyance, tant que l’OM version McCourt ne pourra pas avoir d’autre ambition que d’annihiler le jeu adverse à défaut d’en produire, il faudra arrêter de survendre ce Classico.

Vous avez raté Monaco-Montpellier et vous n’auriez pas dû

Le premier match de cette dixième journée était aussi le plus spectaculaire et le plus prolifique : huit buts au total, dont six rien que pour Monaco, qui a déjà fait le coup du score fleuve cette saison en dézinguant Metz à Saint-Symphorien (0-7). Cette fois, c’est Montpellier qui a pris cher, malgré l’ouverture du score sur coup franc de Boudebouz. Jourdren n’était pas dans un grand soir, les Monégasques si. Le retour gagnant de Falcao est assurément une satisfaction pour Jardim, de même que la confirmation du talent de Kylian Mbappe, buteur, passeur et déjà remarquable d’activité sur son aile gauche à seulement dix-sept ans. Certains voient en lui le nouveau Thierry Henry, un Thierry Henry qui était l’une des révélations de la Coupe du monde 1998 à une époque où Mbappé n’était même pas né. En attendant, l’ASM conforte sa place sur le podium provisoire de la L1 et affiche un très joli bilan offensif avec vingt-neuf buts inscrits en dix matchs disputés. C’est dix de plus que le PSG.

Ils l’ont dit

« Cela devient très compliqué et problématique pour nous. » Pour toi surtout, Sylvain Ripoll. Cette déclaration d’après-match restera comme sa dernière en tant qu’entraîneur du FC Lorient. Après la défaite sur le fil subie par les Merlus à Dijon samedi (1-0), le coach aux yeux globuleux et à la nuque longue a été démis de ses fonctions. Pour le remplacer, la rumeur annonce notamment Courbis ou Le Guen. Le football autrement, version Loïc Féry. « Sans tir cadré, logiquement, on ne peut pas faire mieux que prendre un point, mais on a été capables de le prendre en faisant preuve de valeurs, d’abnégation.(…)C’est un bon point. » À l’inverse, voici les première déclarations d’après-match de Rudi Garcia en tant que nouvel entraîneur de l’OM. C’est bien, il a vite compris qu’il allait devoir se contenter de peu… « Comment fait-on pour perdre un match comme ça ? Je suis toujours gentil avec mes joueurs, mais, sur les deux buts qu’on prend, on a notre part de responsabilité. » René Girard, en colère après ses joueurs à la suite de la défaite 1-2 dans le derby face à Rennes et alors que son équipe menait à la pause. « Le groupe est en train de naître dans la difficulté. » Frédéric Antonetti, lui, semble au contraire plutôt soulagé de la réaction de son équipe lilloise, victorieuse 2-1 dans la douleur à domicile face à Bastia. « À la mi-temps, nous nous sommes dit que quitte à perdre, il valait mieux jouer. » Plutôt malin ça, Jimmy Briand, plutôt malin… « On a mis un but valable alors que l’adversaire a mis un but qui ne l’était pas. On a des regrets pour ça. Prendre un but non valable, c’est souvent le lot des équipes en bas de tableau. » Qu’est-ce qu’il manquait à la Ligue 1, Pablo Correa !

Le top 5

Ryad Boudebouz : OK, il perd pas mal de ballons, OK, son équipe s’est largement inclinée vendredi, mais il est cette saison l’un des rares joueurs de Montpellier au niveau de la Ligue 1. Le maintien passera par lui ou ne passera pas.

Marcus Coco : un doublé – dont un second but sur un exploit personnel – pour l’international espoir guingampais, qui s’est bien amusé de la défense lyonnaise samedi après-midi. Son entente avec le daron Jimmy Briand fait plaisir à voir.

Kamil Grosicki : l’international polonais est toujours meilleur en « supersub » . Gardé au chaud par Christian Gourcuff en première période lors du derby à Nantes, c’est lui qui renverse le scénario du match au retour des vestiaires en marquant les deux buts de la victoire, quasi identiques, chaque fois sur un service de Paul-Georges Ntep.

Alban Lafont : encore une grosse prestation pour le très jeune portier de Toulouse face à Angers. Et dire qu’il n’y a pas encore si longtemps, le poste de gardien était le point faible du TFC…

Loïc Perrin : victorieux de son déplacement à Caen dimanche après-midi, Saint-Étienne peut toujours compter sur son capitaine Loïc Perrin, comme souvent très rassurant. L’assise défensive reste la qualité première de ces Verts.

Le tweet

Le meilleur Paul-Georges Ntep, c’est le gamin chambreur qui adore se payer le grand rival. Double passeur décisif samedi à la Beaujoire pour Grosicki, Ntep les grosses cuisses a sûrement livré son meilleur match de la saison au bon moment et a multiplié les petites provocations à l’égard du public adverse, sur la pelouse comme sur les réseaux sociaux. Idéal pour se mettre ses supporters dans la poche…

La stat inutile

16. C’est le seizième match de L1 de suite pour Saint-Étienne sans trouver le chemin des filets en première période. Bon à savoir pour les supporters des Verts : avant de vous rendre au stade, vous pouvez prolonger l’apéro en débordant un peu après le coup d’envoi, il y a peu de chance que vous loupiez quelque chose.

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