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Eric Carrière: « Je commence à me dire que consultant c’est un métier »

Propos recueillis par Romain Duchâteau
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Sur un terrain, Éric Carrière conjuguait élégance et clairvoyance. Des qualités qu'il met aujourd'hui au service de Canal + en tant que consultant. Avant de commenter PSG-Montpellier, l'ancien de Nantes et Lyon évoque son nouveau métier et la Ligue 1.

Ton arrivée à Canal + en 2010 était-elle une évidence ?Je suis arrivé juste après la fin de ma carrière. C’était un petit peu une évidence puisque je connais très bien Dominique Armand (Journaliste à Canal +, ndlr). Il m’avait déjà dit quelques années auparavant que j’avais le profil pour devenir consultant chez eux. Ça s’est enchaîné grâce à cela par la suite, mais en toute liberté pour les deux parties. On s’est dit, on va voir si ça me plaît, si ça leur plaît. Puis cela a fonctionné. L’année dernière, Canal m’a proposé deux ans de contrat. On s’est mis d’accord pour un an avec Cyril Linette (directeur des sports du groupe Canal). Je le voyais plutôt comme une activité au début. Maintenant, je commence à dire que c’est un métier. Désormais, je ne me vois pas ailleurs.

Tu jongles entre les commentaires de matchs et l’émission « Les Spécialistes » où tu livres tes analyses. Dans quel exercice te sens-tu le plus à l’aise ?J’affectionne les deux. J’ai commencé par les matchs sur Foot +. Un exercice assez particulier parce qu’il y avait des séquences de matchs, notamment les grosses occasions et les buts, reprises par « Jour de Foot » . Donc il fallait se montrer très concis, ce qui était compliqué. Quand il y avait la première occasion d’une équipe, il fallait penser pendant le ralenti qu’il y avait le résumé de « Jour de Foot » et donner le fil de la rencontre à chaque occasion. Comme si c’était toi qui faisais un résumé. Un exercice qui m’a bien aidé à dire les choses très rapidement et de manière compréhensible. Foot + n’existant plus, c’est plus facile dorénavant de commenter un match sans avoir le résumé derrière. Quant aux « Spécialistes » , c’est une émission davantage consacrée aux passionnés de football, moins grand public, comme son nom l’indique. On peut entrer en détails sur des analyses, l’aspect tactique et les valeurs aussi. Ça permet d’avoir plus de temps et des débats avec des personnes qui ne sont pas forcément du même avis. J’ai également participé au Canal Football Club, où là encore, c’est également différent puisque c’est grand public. On a cette chance avec Canal de pouvoir s’adapter à un public spécifique. L’exercice est intéressant.

Cette liberté dont tu jouis à la chaîne cryptée, est-ce une volonté de ta part ?Je ne voulais pas dépasser les quatre ou cinq interventions par mois. J’en ai fait un peu plus sur le début d’année mais là, on rééquilibre un peu. J’essaie de lier cette activité avec d’autres activités et ma vie familiale. Partir tous les week-ends, je l’ai fait durant des années. Je n’ai pas très envie de le refaire. Avec Canal, on est très en phase là-dessus. S’ils ont besoin de moi sur un week-end et que je suis libre, il n’y a pas de problème. Et quand je leur dis que je ne peux pas, ils font en sorte que je sois libre. Même s’il y un contrat, on bénéficie de liberté des deux côtés. C’est ce que je souhaitais.

« J’ai une approche similaire à Raynald Denoueix dans les analyses »

On te considère comme l’opposé de Dugarry : plus posé, avec plus de recul. C’est le style que tu voulais imposer ?J’ai pas cherché un style. Je sais que j’ai une approche similaire à Raynald Denoueix dans les analyses, qui était mon consultant préféré. Ce n’est pas un rôle que tu joues, tu fais avec ta personnalité. Je me rappelle lorsque j’étais joueur de ne pas avoir été bon. Donc émettre une critique négative sur cela en tant que consultant m’est plus difficile. Alors que sur les valeurs, je peux être plus dur quand un joueur commet une grosse faute volontaire ou quand on se plaint de l’arbitrage.

La Ligue 1, clairement, c’est un peu ton dada ?C’est un championnat très intéressant. C’est très difficile de faire plusieurs championnats en même temps. Stéphane Guy, qui n’est pas consultant mais journaliste, s’occupe de l’Angleterre et de la France. Il faut que tu sois quasiment plongé tous les jours dans les matchs afin de tout maîtriser. Dans tout ce que je fais, j’aime bien avoir une bonne maîtrise sinon je ne suis pas à l’aise. Faire la Ligue 1, c’est déjà pas mal. Je connais d’ailleurs pas suffisamment tous les joueurs donc faire en plus l’étranger, ce serait trop complexe. Peut-être qu’un jour, je le ferai sur la Champions League ou autre, ce serait sympa. Mais, encore une fois, arriver à connaître tous les joueurs et toutes les équipes n’est pas évident.

D’ailleurs, ton avis sur le niveau du championnat ?J’ai un avis plutôt classique. Les championnats anglais et espagnol sont supérieurs au notre. L’Allemagne et l’Italie, légèrement derrière ces deux premiers. Et puis nous, qui arrivons en cinquième position au niveau européen. Je ne suis pas pour des actionnaires arrivant avec des millions d’euros parce que ça fausse l’équilibre qu’il peut y avoir. Mais, en même temps, cela amène de l’intérêt supplémentaire au championnat. Comme la venue des Qataris au PSG. Et si Monaco monte la saison prochaine, le club aura certainement aussi un budget important. Je reste idéaliste. Je préfère un club qui gagne en grandissant petit à petit.

Tu étais reconnu pour la qualité de ta vision de jeu sur le terrain. Un joueur dans lequel tu te retrouves ?Il y en a plusieurs. Je pense à Clément Grenier que j’aime bien. Un joueur pas très rapide, mais avec une bonne orientation du jeu, qui fait beaucoup jouer les autres notamment. J’apprécie également Martin, même s’il a plus de difficultés cette saison. Il a une qualité de passe à la fois dans le jeu court et le jeu long vraiment intéressante. Mais, dans le profil, je me reconnais plus dans Grenier.

Sinon, ton ancienne équipe Nantes cartonne en Ligue 2…C’est super, car c’est un club avec un potentiel public énorme. Puis la plupart des gens ont très envie de les retrouver en Ligue 1. J’ai l’impression qu’ils se sont davantage appuyés sur le centre de formation ces dernières années. En début de saison, je disais : « Ça sent meilleur pour Nantes parce que l’on parle moins d’eux » . Fini l’aspect médiatique où ils tentent de faire des coups en signant des joueurs, le club s’est recentré sur le jeu. Et c’est ce qu’il y avait de mieux à faire.

« Les entraîneurs ou présidents disent que c’est toujours la faute des arbitres »

Ta vision sur les mentalités actuelles dans le football ?Le milieu du football me pose de réels problèmes concernant les valeurs, tout simplement. Les entraîneurs ou présidents disent que c’est toujours la faute des arbitres. Il y a peu d’équipes capables de se remettre en question. C’est lié aux enjeux parce qu’il y en a de plus en plus. Mais malgré tout, Barcelone a énormément d’enjeux et y arrive. Ils y arrivent grâce à leur projet et philosophie de club mis en place. Ce que nous avons du mal à établir en France. J’ai eu la chance de le vivre au FC Nantes, où lorsque tu es joueur, tu sais que tu peux te rattacher à quelque chose. On avait au moins des repères. Un entraîneur est un éducateur. J’ai passé les diplômes donc je connais leur contenu et il est beaucoup question d’éducation, de montrer l’exemple.

Tu déplores notamment l’appât du gain qui a pris le dessus sur la passion…Certains se trompent de priorité. J’ai vu comment cela a pu évoluer entre le début et la fin de ma carrière. Il y avait beaucoup plus de joueurs passionnés par le football et le jeu à mes débuts qu’à la fin. Les jeunes, notamment, voulaient la même voiture que toi alors que tu étais pro depuis dix ans. Qu’il y ait énormément d’argent, ça ne me dérange pas. En revanche, qu’on se trompe de priorité, là oui.

Enfin, Carrière entraîneur ou manager, c’en est où ?La formation que j’ai entreprise dure deux années. J’espère être titulaire des diplômes en septembre prochain. J’ai eu le BE2. Mais, pour le moment, je ne désire pas rejoindre un club pour plusieurs raisons. Les raisons que je viens d’évoquer et pour des raisons familiales aussi. Puis, moralement, ce n’est pas un métier facile. Parce qu’être manager ou entraîneur signifie être investi à fond et accapare tout ton temps. Mais si je veux changer les choses, ce serait bien de m’y plonger.

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Propos recueillis par Romain Duchâteau

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