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Enzo Loiodice : « La solution, c’est que je parte »

Propos recueillis par Alexis Billebault, à Dijon
7 minutes
Enzo Loiodice : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La solution, c’est que je parte<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Depuis un peu plus d’un an, Enzo Loiodice (19 ans) ne joue guère. Lancé en Ligue 1 à 17 ans par Olivier Dall’Oglio, le milieu de terrain du DFCO a manifesté sa volonté de quitter son club formateur lors du mercato hivernal. Mais avant de boucler sa valise, probablement en prêt, le milieu de terrain a certaines choses à dire.

L’heure du départ semble approcher… Vous voulez vraiment partir de Dijon ?Oui. J’ai besoin de jouer, de prouver mes qualités. J’ai un temps de jeu très limité au DFCO depuis un an, même si, cette saison, j’ai un peu plus eu l’occasion de l’exprimer (cinq matchs de Ligue 1 dont deux comme titulaire, et une apparition en Coupe de la Ligue, N.D.L.R.). Les deux parties sont d’accord pour que je parte, probablement en prêt.

Avez-vous une préférence, quant à votre future destination ? On parle notamment des Pays-Bas, de l’Angleterre et de l’Italie.

L’essentiel pour moi, c’est de jouer. Si je reste à Dijon jusqu’à la fin de la saison, je sais que ce ne sera pas beaucoup le cas.

J’ai des sollicitations en France, mais aussi à l’étranger. Et j’avoue que je suis assez tenté par une expérience hors de France, pour relever des défis : connaître une nouvelle culture, une nouvelle façon de travailler. Je me sens prêt. Je sais que si je pars à l’étranger, je vais arriver dans un vestiaire déjà constitué et que ça ne sera pas simple, mais ce type de défi ne me fait absolument pas peur. Moi, je veux retrouver le plaisir de jouer.

Les Pays-Bas, ça ne serait peut-être pas un mauvais choix : c’est un bon championnat, offensif. Et les Néerlandais, formateurs dans l’âme, ont tendance à faire confiance aux jeunes.C’est vrai, et cela fait partie de ma réflexion. L’essentiel pour moi, c’est de jouer. Si je reste à Dijon jusqu’à la fin de la saison, je sais que ce ne sera pas beaucoup le cas. Des choix sont faits par le coach Stéphane Jobard, il faut les respecter. Ce n’est pas en jouant aussi peu que je vais progresser, m’épanouir.

Je ne suis pas quelqu’un d’anxieux, je suis comme tout le monde et il m’arrive parfois de me poser des questions. D’ailleurs, si j’étais si anxieux que ça, je ne serais pas prêt à aller jouer à l’étranger.

Je viens aux entraînements toujours avec plaisir, car finalement, il ne me reste presque que cela. J’adore le foot, donc venir tous les matins pour travailler et retrouver le groupe, j’adore ça. Pour garder le rythme au cas où on fasse appel à moi et parce que j’aime jouer, je demande aussi régulièrement à évoluer avec l’équipe réserve en National 3.

Vous n’êtes jamais un peu découragé ?Non. Évidemment, quand on joue aussi peu, on est en droit de se poser des questions. Il y a des moments où c’est un peu plus difficile qu’à d’autres. Alors, on se rapproche un peu plus de la famille et des amis. Mais jamais je ne suis venu à l’entraînement en faisant la gueule.

Vous êtes victime de la concurrence, avec Didier Ndong notamment.Oui. Encore une fois, ce sont les choix du coach. Il y a des joueurs en place qui font leurs matchs et dans ce cas, c’est difficile d’aller leur prendre. Je sais que même si j’en fait dix fois plus à l’entraînement, mes chances de jouer resteront faibles.

Récemment, lors d’une conférence de presse, Stéphane Jobard a évoqué votre cas. Il a notamment dit que vous aviez toujours évolué dans un cocon. Que vous étiez un peu privilégié, un peu anxieux, cérébral… Qu’en pensez-vous ?J’ai lu ça, oui… Je ne suis pas vraiment d’accord. On a eu une discussion à ce propos, je lui ai dit ce que j’en pensais. Cela reste entre lui et moi, mais je n’ai pas vraiment l’impression d’être privilégié ou anxieux.

Je savais que l’arrivée d’Antoine Kombouaré redistribuerait les cartes, mais comme je suis quelqu’un d’assez intuitif, j’ai assez vite compris que je ne faisais pas vraiment partie de ses plans.

Si j’ai joué en Ligue 1 à 17 ans, c’est parce que le coach Dall’Oglio estimait que j’avais les qualités. Pour jouer en Ligue 1, il faut beaucoup travailler. Je ne suis pas quelqu’un d’anxieux, je suis comme tout le monde, et il m’arrive parfois de me poser des questions. D’ailleurs, si j’étais si anxieux que ça, je ne serais pas prêt à aller jouer à l’étranger. Mais je ne veux pas trop en dire sur ce que le coach a déclaré.

Lors d’une de vos deux titularisations face à Rennes le 23 novembre, vous êtes sorti en deuxième période sous les sifflets d’une partie du Parc des Sports. Comment l’avez-vous vécu ?Pas très bien, forcément. Il s’agissait des premiers sifflets de ma carrière, à Dijon. Ce n’est guère agréable, comme sensation. D’autant plus que je n’avais pas eu l’impression d’avoir fait un si mauvais match avec une première période correcte, même s’il est vrai que j’ai manqué trois passes avant de sortir. Mais comme souvent, les gens ont tendance à ne retenir que le négatif.

On était quand même loin de vos débuts en Ligue 1, au printemps 2018. Non ?À l’époque, Dijon était maintenu, et les circonstances pour débuter en Ligue 1 étaient plutôt favorables. J’étais entré en jeu à Bordeaux, contre Guingamp, à Lille. Et Olivier Dall’Oglio m’avait titularisé contre Angers au Parc des Sports, pour la dernière journée. C’est quelqu’un avec qui je parlais, qui me rassurait.

Je ne suis peut-être pas un joueur hyper physique, mais je pense que je n’hésite pas à aller au contact.

Car jouer en L1 à 17 ans, ce n’est pas si courant. Ensuite, une nouvelle saison a débuté. Tout était remis à plat et j’ai joué dix matchs en tant que titulaire, cela prouve bien que j’ai le potentiel pour évoluer à ce niveau. Je ne me suis jamais enflammé et je n’avais pas d’autre objectif que de progresser, d’apprendre.

Seulement, Dall’Oglio a été viré en décembre 2018. L’arrivée d’Antoine Kombouaré a tout changé, pour vous ?Je savais que l’arrivée d’un nouveau coach redistribuerait les cartes, mais comme je suis quelqu’un d’assez intuitif, j’ai assez vite compris que je ne faisais pas vraiment partie de ses plans. Il avait une mission à remplir, maintenir l’équipe. Pour cela, il voulait s’appuyer sur des joueurs expérimentés.

Quelle attitude avait-il, avec vous ?Assez distante, il ne me parlait pas beaucoup. Il me reprochait de ne pas être assez présent dans les duels, de ne pas assez aller au contact. Je ne suis peut-être pas un joueur hyper physique, mais je pense que je n’hésite pas à aller au contact. Du coup, je n’ai quasiment pas joué : cinq minutes à Nantes, en mai.

Je savais très bien que ça ne pourrait pas toujours durer, qu’il y aurait des moments plus difficiles. Dans le foot, c’est presque toujours comme ça.

Pourtant, je travaillais beaucoup à l’entraînement, mais Antoine Kombouaré avait décidé de faire des choix sportifs. Moi, outre le DFCO, j’avais comme objectif la Coupe du monde des moins de vingt ans en Pologne. En ne jouant pas en Ligue 1, cela devenait un peu plus difficile. Mais comme je m’entraînais bien et que je faisais mes matchs lorsque j’étais convoqué en sélection, j’ai pu y participer. Quand vous avez débuté en L1, est-ce que vous aviez dans un coin de votre tête le scénario que vous vivez actuellement ?Oui, bien sûr. Je savais très bien que ça ne pourrait pas toujours durer comme ça, qu’il y aurait des moments plus difficiles. Dans le foot, c’est presque toujours comme ça. On s’y prépare toujours un peu. En tout cas, moi, je pensais à cette éventualité. Maintenant, j’y suis, cela fait un an que je joue peu. Je prends ma part de responsabilité, mais je veux retrouver le plaisir d’être sur un terrain. Aujourd’hui, j’ai envie que cette situation change. Et pour moi, cela passe par un départ dès cet hiver…

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