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Elle est vraiment faible, cette Ligue 1 ?

Par Eric Maggiori
7 minutes
Elle est vraiment faible, cette Ligue 1 ?

Matchs un peu moisis, leader qui ne compte que 22 points sur 30 possibles, équipes irregardables… Le début de cette Ligue 1 peut soulever des débats, surtout avec les expectatives suscitées par le PSG pendant l’été. Alors, vraiment faible, cette Ligue 1 ?

Non, car il y a tout de même de belles surprises et de beaux matchs

Faiblarde, cette Ligue 1 ? Tu parles. Il faut ne pas avoir regardé un seul match pour affirmer une telle chose. De fait, des équipes régalent, avec du beau jeu, des beaux joueurs et du beau football. En tête de lice : Saint-Étienne. Les Verts sont invaincus depuis la mi-septembre, viennent de taper le PSG au Parc et frappent à la porte de l’Europe. L’épopée des Verts, putain. Mais ils ne sont pas les seuls. Depuis quelques journées, on s’émerveille sur les prestations de Valenciennes. Mais si, le fameux « Barça du Nord » . Même maillot, et quasiment même toqué. Mêmes joueurs, aussi. Puyol, Pujol, Alexis Sánchez, Carlos Sánchez, au fond, c’est pareil. Les Valenciennois en ont passé quatre à l’OM, six à Lorient (qui étaient tous deux invaincus), et trois à Sochaux lors de la dernière journée. Le trio Kadir-Pujol-Le Tallec a tout pour faire vibrer le Stade du Hainaut. On pourrait également citer Toulouse qui, avant les deux dernières sorties ratées (Lille en CDL et Bordeaux), avait convaincu les observateurs avec un Ben Yedder en feu. « En feu » , c’est d’ailleurs le terme qui pourrait correspondre au début de saison de l’OM, que l’on attendait dans le ventre mou du classement, et qui se retrouve actuellement en tête. Le Mage Élie Baup.

Non, car le PSG

Un championnat ne peut pas être faible lorsqu’une équipe compte dans ses rangs des joueurs qui se nomment Ibrahimović, Lavezzi, Thiago Silva, Ménez, Sirigu, Alex, Pastore, Maxwell, Verratti, et même Gameiro, tiens. Le PSG a dépensé 86 millions d’euros en 2011 et 127 en 2012. Sortez les calculettes, cela fait 213 millions déboursés pour construire une équipe. A l’heure actuelle, aucune autre équipe en Europe ne peut se permettre de débourser autant, même pas Manchester City, ni Chelsea, ni même le Real Madrid. Alors, oui, on pourra toujours critiquer en affirmant que le jeu du PSG laisse encore à désirer, peut-être parce que tout le monde s’attendait à ce que l’équipe remporte tous ses matchs de championnat 5-0. Mais une équipe ne se construit pas en un an, même avec tous les millions que l’on veut. Après l’arrivée d’Abramovich, Chelsea a mis deux ans avant de remporter le titre, et neuf ans pour soulever la Champions. Les cheikhs de Manchester City ont dû patienter quatre années avant de voir leur club gagner la Premier League et ainsi justifier les millions dépensés. Laissons donc le temps à Paris. D’accord, on est moins patient lorsque de telles sommes ont été déboursées. Mais grâce à cela, la Ligue 1 a déjà gagné en notoriété, puisque les autres pays (Angleterre, Italie, Espagne) daignent enfin jeter un œil à ce qu’il se passe de l’autre côté des Alpes, des Pyrénées, ou de la Manche.

Oui et non, parce que d’un côté oui, et de l’autre non

Pendant de longues années, le 0-0 a été la hantise de tout spectateur de Ligue 1. Un score qui, comme par hasard, sortait souvent du chapeau pour le match du dimanche soir sur Canal. Cette saison, la tendance est à la baisse. Depuis le début de la saison, le 0-0 n’est sorti que cinq fois et la moyenne de buts tourne à 2,64 par match, ce qui place la France derrière la Bundesliga (2,86), la Liga (2,85), la Premier League (2,83) mais devant l’Italie (2,60). Du spectacle, oui, sur certaines pelouses, mais non, sur d’autres. En effet, depuis le début de la saison, certaines équipes se distinguent par leur faiblesse. Évidemment, impossible de ne pas citer Nancy et ses 4 buts marqués en 11 journées. Certainement l’équipe la plus triste de Ligue 1 depuis Arles-Avignon. Un autre relégable, Évian TG, a récemment offert des prestations très très dures, comme le 0-4 contre Toulouse. Les joueurs, eux-mêmes, ont eu honte de ce (non) spectacle. Impossible de ne pas être déçu par Montpellier. Championne la saison dernière, l’équipe de René Girard est en grande difficulté et n’arrive pas à aligner les résultats. Cela va un brin mieux qu’en début de saison, mais cela reste difficile. Reste une donnée intéressante : la moyenne de points des deux actuels leaders de Ligue 1 est la plus faible de tous les grands championnats européens : 2 points par match, contre les 2,8 du Barça, les 2,7 du Bayern, les 2,5 de la Juve, Porto, Benfica et Twente ou les 2,4 de Manchester United.

Oui, car, au fond, on sait très bien qui va être champion

Ne soyons pas dupes. L’an dernier, déjà, le PSG aurait dû être sacré champion. Les Parisiens terminent deuxièmes avec 79 points, alors que les saisons précédentes, Lille était champion avec 76 unités, et Marseille avec 78. Bref, il a fallu un Montpellier en surrégime et en état de grâce pour empêcher Paris de décrocher le titre. Cette saison, avec Montpellier qui est redescendu sur terre, personne ne semble vraiment en mesure d’aller titiller les Parisiens. Pas de véritable concurrence. Samedi dernier, la France entière s’est réjouie de la première défaite des Parisiens, contre Saint-Étienne. D’accord, mais cela va profiter à qui ? A l’OM ? A l’heure actuelle, quelqu’un croit-il sincèrement que les Marseillais vont conserver ce rythme jusqu’au bout, et aller chercher le titre ? Difficile à croire, même pour le plus fervent des supporters. Il y a bien Lyon. Oui, peut-être Lyon. Mais là aussi, sur le long terme, les hommes de Rémi Garde seront-ils capables de tenir le pas du PSG? A voir… Et les autres ? Lille est dans les choux, Montpellier n’en parlons pas, Bordeaux n’ira pas chercher le titre en faisant tout le temps des matchs nuls, et les « surprises » déjà citées plus haut resteront des surprises. L’une d’elles (Saint-Étienne ?) accrochera peut-être un tour préliminaire de Ligue des champions. Mais plus, cela paraît compliqué. Paris seul au monde ? Pas encore. Mais en fait, si, déjà un peu seul au monde.

Oui, car les résultats en Europe le prouvent

Juger un championnat sur ses résultats européens est un raisonnement un peu simpliste. Pourtant, il s’avère parfois diablement juste. Or, cette saison, les résultats des clubs français en Coupes d’Europe prouvent que la Ligue 1 a encore du chemin à parcourir. Lille vient de se prendre une fessée sur la pelouse de Bayern Munich, comme un vulgaire club moldave. Montpellier s’est pris deux baffes contre l’Olympiakos (l’Olympiakos, hein, pas le Real Madrid) et a déjà dit adieu à la compétition. Seul Paris sauve la mise, dans un groupe plus simple, certes, mais le boulot est fait (même si, face à Porto, Paris a eu beaucoup de mal). Et en Europa League ? Bah, ce n’est pas folichon non plus. Lyon porte haut les couleurs tricolores, avec une première place de poule méritée qui confirme que l’expérience européenne s’acquiert avec les années. Marseille, après un bon début, n’a pris qu’un seul point lors de sa double confrontation avec le Borussia Mönchengladbach (on parle du 11e de Bundesliga) tandis que Bordeaux avait pris très cher dès qu’il a fallu affronter un club costaud, à savoir Newcastle (on parle du 10e de Premier League). En gros, sur les six clubs engagés en Europe, trois ou quatre risquent de sauter dès le premier tour, ce qui est beaucoup trop pour un championnat qui se veut être au-dessus de la Russie, de l’Ukraine et des Pays-Bas au classement UEFA. En même temps, tant que les entraîneurs français continueront de mettre des équipes-bis en Europa League (à l’instar des coachs italiens), le ranking UEFA continuera de dégringoler plutôt que de grimper. Enfin, de toute façon, on s’en fout, puisque le monde disparaîtra en décembre.

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