- Ligue des champions
- 2e journée
- Ce qu'il faut retenir
Eliseu, le sniper de Málaga
Un doublé du Portugais de Málaga, les parades de Joe Hart, le doigt de René Girard, le coude de Puyol, la sensation Borisov. Bref, c'est vraiment n'importe quoi cette C1.
Le match : Manchester City – Borussia Dortmund
Le Borussia Dortmund peut se mordre la chique. Dans le Nord de l’Angleterre, les Allemands ont arrosé. Et pas qu’un peu : douze tirs cadrés, oui monsieur. Il aura d’ailleurs fallu un énorme Joe Hart pour que le suspense reste un peu. Le gardien anglais s’est interposé avec brio face aux assauts répétés de Mario Götze, Robert Lewandowski ou encore Reus. Mais sur une saloperie de relance ratée du jeune Rodwell, Hart doit s’incliner sur une énième tentative de Marco Reus. On se dit que les Citizens sont maudits et que la C1 est trop grande pour eux. C’était sans compter sur la folie de Mario Balotelli. Alors que l’Italien s’apprêtait à tirer le pénalty de la dernière chance, Weindenfeller, le portier de Dortmund, a tenté le coup de bluff en tapant la causette avec Super Mario. En vain. Le numéro 45 transforme l’offrande et demande, du bout des doigts, au portier de fermer sa gueule. Génie. Quoi qu’il en soit, l’intensité du match a été exceptionnelle. Ça allait beaucoup, mais beaucoup trop vite. Jouissif.
Le but
On aurait très bien pu filer l’Oscar du plus beau but au ciseau de Karim Benzema contre l’Ajax. Trop facile. Au lieu de ça, on a préféré récompenser le match d’Eliseu, le milieu portugais de Málaga qui s’est fendu d’un Scud dans la lunette du portier d’Anderlecht. Dire que le gaucher jouait les utilités lors de son passage à la Lazio. Sûrement le seul mec au monde à s’être fait bouffer sa place par Simone Del Nero. Depuis, il s’est bien rattrapé. Il a d’ailleurs claqué un doublé.
La perf’ : Bate Borisov
L’an dernier, l’équipe LOL s’appelait l’APOEL Nicosie. Cette année, c’est le BATE Borisov. Après s’être payé – par le jeu – les Lillois lors du premier match, les potes de Hleb ont scalpé le grand Bayern de Munich à la maison (3-1). Pourtant, personne n’avait encore réussi à arracher un seul point aux Bavarois depuis le début de la saison. C’est chose faite avec cette surprenante équipe qui envoie du jeu. Avec six points en six matchs, les Biélorusses sont logiquement leaders d’un groupe pourtant relevé (Lille, Munich et Valence).
Depuis, toute l’Europe s’arrache les petits mecs du BATE. Suffit de lire la presse du Vieux Continent pour comprendre : « Mauvaise surprise » (Kicker), « Borisov corrige le Bayern » (Bild), « BATE met le Bayern K.O. » (TZ) ou encore « La première panne du Bayern » (Süddeutsche Zeitung). Cette victoire est largement commentée dans le monde également ( « Le Bayern écrasé par le BATE » pour La Gazzetta dello Sport, « Le BATE prend l’un des scalps les plus prestigieux d’Europe » pour le Daily Mail, « La sensation BATE ruine le début de saison parfait du Bayern » pour O Globo). Elle était à combien, la cote du Borisov ?
Le joueur : Carles Puyol
Mardi soir, dans la chaleur de Lisbonne, Carles Puyol aurait pu entrer dans le Livre des records. En effet, il appartenait à une catégorie d’hommes uniques. À savoir ceux qui sont capables de se lécher le coude. À la sortie d’un duel aérien, le capitaine du Barça est retombé sur son coude et ce dernier s’est plié à 90 degrés. Mais dans le mauvais sens. À l’arrivée, ça donne une luxation du coude gauche et huit semaines d’arrêt maladie. Alors qu’il effectuait son retour – anticipé – en tant que titulaire en charnière centrale, aux cotés de Javier Mascherano, l’international espagnol n’a pas tenu le choc et regardera le Clásico de dimanche sur son canapé. Le bras en écharpe. Comme un vulgaire skieur qui aurait raté son virage.
Les Français :
Un nul, deux défaites, ouais, ce n’est pas terrible. Décidément, ce millésime 2012 s’annonce compliqué pour les équipes françaises. Lille a payé le prix fort à Mestalla en prenant le bouillon face à une belle équipe de Valence (0-2). Mickaël Landreau, pourtant expérimenté, n’a pas été à la fête. Les Dogues, encore trop brouillons, n’ont pas vraiment existé face au FC Valence. Ça fait deux défaites en deux journées. Ça fait beaucoup. De là à dire que la qualification est déjà compromise…
Autre coup de mou, moins prévisible celui-ci, c’est celui du PSG qui a terriblement souffert sur la pelouse de Porto. Cette courte, mais logique défaite (0-1) confirme que le PSG n’est pas encore taillé pour les joutes européennes. Tout l’inverse de son adversaire du soir, véritable rouleau compresseur expérimenté. Paris perd pour la première fois de la saison. Un mal pour un bien, sans doute. Si les Franciliens veulent se mettre à tutoyer l’Europe, le chemin est encore long. L’expérience ne s’achète pas à coups de millions.
Enfin, Montpellier a arraché ses premiers points en C1 en ramenant un nul miraculeux de Schalke, alors que les Héraultais ont joué à dix pendant très longtemps. Outre la solidarité, on retiendra la rage de René Girard qui, sur l’égalisation de Camara, n’a pas hésité à envoyer son majeur bien dressé en direction du banc de touche allemand. La classe à la française.
Par Mathieu Faure