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Dupraz et les pensées de Pascal

À Annecy, Thomas Perotto
Dupraz et les pensées de Pascal

Homme du cru, Pascal Dupraz est la figure tutélaire d'Évian Thonon Gaillard depuis plus de dix ans. Entraîneur, puis directeur sportif, il est de nouveau entraîneur depuis septembre 2012. L'homme agace parfois. Sa com', ses déclas fracassantes en font un client parfait pour les journalistes. Où est la part de sincérité, de préparation, d'improvisation dans le verbe du Haut-Savoyard ? On a tenté d'y voir plus clair.

Le 28 septembre dernier, Parc des Sports d’Annecy. L’ETG vient de concéder le nul face à Bordeaux (1-1). Juste avant le match, la presse locale et nationale avait fait écho de dissensions entre Franck Riboud (PDG de Danone, sponsor principal du club) et Patrick Trotignon, président de l’ETG, vis-à-vis de Pascal Dupraz, l’entraîneur haut-savoyard. La caution locale du club est directement visée par les hautes sphères qui auraient vu d’un bon œil son éviction. À la fin du match, on voit Pascal Dupraz s’avancer vers le rond central, les mains dans les poches. Pensif. Le speaker réclame alors les applaudissements du public pour l’entraîneur. Bingo ! Dupraz a visé juste. Il est acclamé par les supporters hauts-savoyards qui scandent son nom. Pascal Dupraz est venu chercher ce qu’il voulait : le soutien du public. Une manière de montrer aux dirigeants qu’il est « intouchable » . En conférence de presse, il n’ira pas par quatre chemins. « Ce sont tous des frères » , lâche Dupraz, ému. Aujourd’hui, il explique que « c’est aussi parce que j’ai la fibre. Là où je peux peut-être me différencier des autres entraîneurs, c’est qu’ici, je me sens chez moi. Je n’ai pas l’impression d’être de passage. »

Un homme qui sait parler

L’entraîneur de l’ETG est le bon client dont raffolent les médias. Jamais avare d’un bon mot, d’une déclaration surprenante ou ironique. « Ce n’est pas ce que je cherche, explique pourtant Dupraz. Les journalistes, c’est un passage obligé. Ça fait partie du métier. L’objectif, c’est d’être le plus sincère possible. Je ne m’embarrasse pas avec les règles ou ce qui peut paraître convenable. » « Il a toujours été un très bon client, assure Julien Babaud, qui suit le club pour Le Dauphiné Libéré depuis 2006. Avec lui, cinq questions et ça dure trois quarts d’heure. Il a toujours bien aimé cet exercice. » Mercredi soir, dans les rues d’Annecy, un journaliste de L’Équipe validait : « Quand on me parle de l’ETG, c’est pour Pascal Dupraz, c’est sûr. Soit on me dit, « l’ETG, c’est un club en bois » , soit on me parle de son entraîneur. » Johan Honnet, qui travaille pour Canal+ et notamment La Grande Surface, est venu plusieurs fois en Haute-Savoie et n’a jamais été déçu. Encore moins mercredi soir lorsque Dupraz a lâché : « J’ai tremblé tout au long de la partie, c’est pour ça que je porte un slip marron ce soir. »

L’avantage, avec lui, c’est aussi la surprise. Quand l’ETG a fait tomber le PSG, on s’attendait à voir un Dupraz en furie. Nada. Il a préféré le contre-pied. « C’est une soirée mitigée, car lorsque notre équipe manque de constance, cela ajoute à ma colère et quand je la vois livrer un tel match, je me dis que mes joueurs sont pénibles. » Jeudi dernier, il nous confiait que pour le coup, sa sortie était préparée. Qu’il avait imaginé que l’ETG allait l’emporter, et qu’il se devait de rappeler à ses joueurs que la constance était mère de stabilité pour le club.

Le tacle de Triaud

Avec tout ça, normal qu’il agace. On a en mémoire les prises de becs avec Christian Gourcuff. Ou plus récemment, le sévère recadrage de Jean-Louis Triaud, le président de Bordeaux, après la polémique sur la taxe à 75% et la grève. Toujours est-il que l’image que dégage Dupraz lui vaut quelques inimitiés chez certains coachs/joueurs de Ligue 1. « Ouais, mais alors ça, je m’en fous. Je ne suis pas là pour plaire à mes collègues entraîneurs » , pose celui qui vient de fêter son 50e match en Ligue 1. Lorsqu’il a un message à faire passer, Dupraz se sert de la tribune médiatique. L’an dernier, en fin de saison, il a maintes fois complimenté son staff. Un staff où certains éléments étaient en fin de contrat. Là aussi, la mission sera couronnée de succès, puisque Jean-Yves Hours (entraîneur des gardiens) et José Martinez (adjoint) seront prolongés après le maintien du club en Ligue 1. Au-delà de sa sincérité, il y a aussi une part de préparation dans ses déclarations. Dupraz maîtrise sa communication et s’en sert à bon escient. « Je ne l’utilise pas pour me faire bien voir ou faire l’intéressant » , coupe l’intéressé.

Du CFA à la Ligue 1, Dupraz a été contraint de mieux gérer l’outil com’. « Mieux le maîtriser, je suis obligé, car il s’est amplifié. Mais je ne vais pas perdre mon naturel pour autant » , jure-t-il. Pour l’anecdote, Julien Babaud se souvient : « En 2008, Besançon avait Romain Hamouma. Les Croix de Savoie avaient fait 0-0 là-bas et Pascal avait été interviewé par la web-TV de Besançon. Il avait dit :« Ce qui est dommage à Besançon, c’est que vous avez un joueur qui est à mon sens absolument fabuleux (Hamouma, donc),mais le problème, c’est qu’il est mal utilisé. »Il avait ensuite essayé de le prendre l’année d’après ou deux ans après. »

Sortir « des discours plein de convenance »

Il y a chez l’entraîneur de l’ETG quelque chose que les autres n’ont pas. Sa pensée va plus loin que le football. Les images qu’il choisit dépassent le cadre du terrain. Il tente de sortir « des discours plein de convenance » . On sent chez lui une culture générale supérieure à la moyenne des autres coachs. Il s’intéresse à tout, lit beaucoup. Dort peu. « Peut-être quatre ou cinq heures par nuit. Il regarde tous les matchs, cogite et réfléchit à ce qu’il pourrait faire » , raconte un journaliste qu’il le connaît bien. Le verbe haut, la phrase chaloupée, Pascal Dupraz manie la langue et les propos avec aisance. Entre sincérité et com’ maîtrisée, l’entraîneur haut-savoyard fait parler de son club dans les médias nationaux. Quitte à agacer. « Tous autant que nous sommes dans ce métier, on jure qu’on ne lit pas la presse, mais on la lit, qu’on ne fait pas attention aux médias, alors qu’on y prête une attention énorme » , ironise le coach, qui porte des bonnets de toutes les couleurs quand arrive l’hiver. Pour faire exister son club, il sait qu’il doit user de formules bien senties. Et pour tout dire, il le fait plutôt bien.

Ivan Toney, pari gagnant

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