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Distin : « Un jour ou l’autre, j’aimerais bien comprendre »

Propos recueillis par Romain Duchâteau
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Sylvain Distin, 36 ans, s'est forgé une belle réputation. De l'autre côté de la Manche, le Français est un défenseur respecté et reconnu par ses pairs. À Everton depuis 2009, l'ancien joueur du PSG, qui vient récemment de prolonger son contrat d'une saison, poursuit une jolie carrière où l'équipe de France ne lui aura jamais ouvert les portes.

Quel regard portez-vous sur votre première partie de saison avec Everton ?

Collectivement et personnellement, cela a été une très bonne première partie de saison. Ça se passe plutôt bien, on s’est bien adapté à notre nouvel entraîneur et son style de jeu. Et ça nous réussit jusqu’à maintenant.

À seulement quatre points de la 4e place synonyme de barrages pour la Ligue des champions, Everton aura-t-il toutefois assez d’armes pour jouer les trouble-fête jusqu’à la fin de saison ?

Je ne sais pas, il faudra faire les comptes en fin de saison. On a bien démarré, c’est le plus important. Il faut qu’on reste sur ce bon rythme. On n’a concédé que trois défaites, mais le problème est qu’on a beaucoup de matchs nuls (9 au total, ndlr). C’est ce qui fait que nous ne sommes pas dans les quatre premiers. Défensivement, on a eu de bonnes statistiques en début de saison. Offensivement, aussi, on n’est pas trop mal. À nous de continuer sur cette lancée. La seule différence entre nous et les équipes prétendantes à la Ligue des champions, c’est qu’elles possèdent des effectifs beaucoup plus étoffés que le nôtre. Ces clubs ont les moyens à chaque inter-saison et mercato de se renforcer avec deux ou trois joueurs. On le sait, il n’y a rien de nouveau, c’est comme ça depuis des années. On fait avec, mais ce n’est pas pour autant que l’on se sent inférieurs. Nous avons ce qu’il faut pour jouer les trouble-fête. Peut-être qu’on n’y arrivera pas, mais on fera tout pour.

Comment avez-vous vécu l’arrivée du nouveau manager Roberto Martínez l’été dernier à la place de David Moyes, présent au club depuis 2002 ?

Personnellement, je me suis adapté au nouvel entraîneur en fonction de mes propres caractéristiques. J’ai adapté mon jeu par rapport aux demandes de l’équipe et du coach. C’est simple, tu écoutes tout simplement les consignes de l’entraîneur. S’il te demande de jouer court, tu joues court. S’il te demande de jouer long, tu joues long. Et si ça ne te plaît pas, tu changes de club. Après, je reste moi-même aussi. Pour le moment, ça se passe plutôt bien. Il y a déjà la base de ce que David Moyes a pu apporter. Puis Roberto Martínez est arrivé et a changé deux-trois petites choses. Le jeu est désormais un peu plus basé sur la possession de balle qu’auparavant. L’entraîneur pose ses marques et c’est à nous de nous mettre au diapason.

Cette saison plus que jamais, la lutte pour le titre et l’Europe est très ouverte. Quelles raisons peuvent, selon vous, expliquer un tel nivellement vers le haut au fil des années ?

C’est vrai que cela a changé. Je me souviens que lorsque j’étais arrivé en Angleterre (en 2001, ndlr), tu savais que contre deux ou trois équipes, ça allait être très compliqué de s’imposer. Maintenant, même le premier contre le dernier, on n’est jamais sûr du résultat. Il y a beaucoup moins d’écart entre les cinq-six premiers et les cinq-six derniers. À cause ou grâce à quoi, je ne sais pas. C’est peut-être les moyens financiers. Il y a aussi de bons centres de formations où des supers joueurs sortent chaque année, que ce soit en Angleterre ou à l’étranger. Cela offre plus de ressources, plus de viviers et les clubs ont davantage de possibilités de recrutement qu’auparavant. La Premier League est aussi attrayante, donc beaucoup de joueurs veulent venir dans ce championnat. On se retrouve avec des joueurs qui ne sont pas forcément connus en Angleterre, mais qui sont connus dans leurs championnats respectifs et arrivent ici avec déjà un bon niveau.

Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre l’Angleterre si tôt et à y faire quasiment toute votre carrière ?

Je n’ai fait qu’une année à Gueugnon, en Ligue 2, et une saison et demie au PSG. À l’époque, on m’a fait comprendre que j’étais en surplus à Paris et qu’on ne comptait pas trop sur moi. Il y avait des possibilités en France, mais ils ne souhaitaient pas me laisser partir dans des clubs concurrents. Du coup, la seule possibilité qui s’offrait à moi, c’était l’Angleterre. C’était un prêt, je pensais vraiment revenir en France au bout d’un an. Puis, finalement, ça s’est très bien passé ici. J’avais de bonnes opportunités, je me sentais bien donc je suis resté. Depuis, le temps est passé… Ça fait douze ans maintenant.

Nicolas Anelka, que vous avez connu au PSG lors de vos débuts, a créé la polémique en Angleterre et en France avec son geste de la quenelle…

Je n’ai jamais vu ni entendu parler de ce signe auparavant. À l’heure actuelle, ce n’est toujours pas clair, ce qu’il signifie. Dans les journaux, tu as cinquante experts qui te donnent cinquante explications différentes. C’est difficile de porter un jugement sans savoir ce que signifie véritablement ce geste. Après, connaissant Nico que j’ai côtoyé il y a quinze ans au centre de formation du PSG, en équipe première et ensuite à Manchester City, ça me surprendrait si ce geste avait la signification que la presse veut lui faire passer.
J’ai fait toute ma carrière sans l’équipe de France, je n’ai pas de regrets

Vous êtes le Français qui a joué le plus de matchs dans l’histoire de la Premier League (431), vous vous êtes imposé à Newcastle, Manchester City, Porsmouth, puis Everton, mais ne comptez aucune sélection avec les Bleus. Est-ce un grand regret ou une incompréhension dans votre carrière ?

Ce n’est ni un regret ni une incompréhension. C’est plus une question. Je me demande simplement : pourquoi ? Il y a une période où la réponse était claire, puisque qu’il y avait une stabilité avec vraiment des joueurs qui s’étaient imposés et qui étaient en place. Ensuite, il y a une grosse période, ces six-sept dernières années, où il y a eu beaucoup de changements et d’essais en défense centrale. Énormément de joueurs sont passés et ont eu leur chance, que ça se passe bien ou non avec leur club. À ce moment-là, oui, je me suis demandé : « Pourquoi pas moi ? » Mais la vie continue, je fais mon petit bonhomme de chemin. Tout se passe bien pour moi en Angleterre. J’ai fait toute ma carrière sans l’équipe de France, je n’ai pas de regrets. Bien sûr que j’aimerais jouer pour la France, qui n’aimerait pas jouer pour son pays ? Mais un jour ou l’autre, peut-être, j’aimerais bien comprendre. Je ne pense pas que je comprendrai car il y a eu différents entraîneurs à différentes périodes. Je ne pense pas qu’un jour quelqu’un me donnera une explication concrète. La question, il faut plutôt la poser aux sélectionneurs respectifs. C’est eux qui doivent avoir la réponse.

En Angleterre, les gens comprennent ce manque de reconnaissance ?

On me pose souvent la question, que ce soient les journalistes, mes coéquipiers ou mes entraîneurs. On me demande car ils ne comprennent pas. Quand il y a les matchs internationaux, je ne pars jamais. Des joueurs me demandent si je ne suis pas blessé, combien de matchs j’ai joués. Quand je leur dis que je n’ai jamais été convoqué en équipe de France, il y a beaucoup d’étonnement, même jusqu’à l’heure actuelle. C’est comme ça. Ce qui me dérange un peu, c’est que je ne sois pas quoi répondre (rires). Je ne peux pas leur expliquer, donc ça coupe court à la discussion.

L’équipe de France, justement, à quelles ambitions peut-elle prétendre pour la prochaine Coupe du monde au Brésil ?

Ce ne serait pas vraiment réaliste de dire qu’elle peut nourrir de grandes ambitions. Mais ils doivent avoir confiance en eux. Au regard de leurs dernières prestations et de la façon dont ils se sont qualifiés, ce serait vraiment idiot d’affirmer qu’ils vont remporter la Coupe du monde. Il se sont qualifiés dans la douleur, mais ils se sont qualifiés, c’est le plus important. Maintenant, à eux de se remobiliser. Le dernier match contre l’Ukraine m’a fait plaisir. J’ai vu une équipe, des mecs soudés, de la cohésion et c’est ça qui manquait à la France. Même si parfois ils ont fait de bons matchs, tout cela manquait aux supporters. Sur ce match, j’ai rarement été aussi emballé. J’étais vraiment scotché, j’ai sauté au plafond comme tout le monde (rires). J’aimerais voir cela un plus souvent. Je ne m’attends pas à des miracles, mais je ne suis pas pessimiste non plus. S’ils gardent ce même état d’esprit dans l’équipe, il y a peut-être moyen de faire un coup.

À 36 ans, vous connaissez votre 15e saison en tant que professionnel. Quel est le secret de votre longévité au plus haut niveau ?

Je suis un joueur différent, vraiment basé sur le côté athlétique. Beckham, il devait faire 200 à 300 coups francs par semaine, moi je m’adonne à ce que mon physique tienne la route. Je fais ce qu’il faut pour garder ma puissance, ma vitesse, de bonnes conditions physiques. Je bosse et m’entraîne comme tout le monde. Quand j’ai fini de m’entraîner, je vais encore à la gym pour ne pas perdre mes qualités physiques. J’ai des semaines qui sont longues, je vais puiser dans mes réserves et mon corps souffre dans la semaine pour être performant le week-end. Après, chacun sa technique. Moi, ça me réussit, peut-être que ça ne réussirait pas du tout à d’autres. Avec le temps, j’ai appris à connaître mon corps, connaître mes besoins et je fais que ce qu’il faut pour. Je suis comme tout le monde. Il y a des moments où je sors, je m’éclate, d’autres moments où j’ai besoin de respirer et qu’il faut que je ralentisse un peu. Tous les jours il y a quelque chose à faire et je fais du rab. Je n’ai pas trop de jours de repos, mais j’ai trouvé ma formule. Il n’y a pas de raison que j’arrête.

Vous venez dernièrement de prolonger votre contrat avec Everton jusqu’en juin 2015. Quand pensez-vous mettre un terme à votre carrière ?

Ça se passe bien, je n’ai aucune intention d’arrêter pour le moment. Je me sens bien ici, le club et l’entraîneur sont satisfaits de mes prestations. Le président Bill Kenwright m’apprécie également. Même si j’ai 36 ans, pourquoi arrêterais-je ?
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