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Alisson Becker, pour définitivement oublier Karius

Par Mathieu Rollinger
Alisson Becker, pour définitivement oublier Karius

Planté par Loris Karius l'an passé, Liverpool a corrigé le tir cette saison en ajoutant Alisson Becker à son collectif. Ne reste plus qu'à le prouver ce samedi contre Tottenham.

Une finale peut être un prétexte suffisant pour qu’un gardien se voit affublé d’une épitaphe. Alisson Becker en a bien conscience, avant de disputer « le match le plus important de [sa]vie » , puisqu’il sait ce qui est arrivé à son prédécesseur dans les bois de Liverpool. Le 25 mai 2018 à Kiev, Loris Karius s’était troué par deux fois face au Real Madrid (une relance à la main envoyée directement dans les pieds de Benzema et des mains molles sur une frappe lointaine de Bale), escamotant ainsi les chances des Reds de soulever une sixième Ligue des champions. Une mésaventure qui trouvera ensuite un élément d’explication, avec la commotion cérébrale provoquée par le coup de coude de Sergio Ramos.

Si l’Allemand fait aujourd’hui pénitence en prêt à Beşiktaş, son remplaçant sait qu’il ne faut pas l’accabler. « J’ai souffert en voyant ce qui s’est passé à Kiev, affirmait Alisson à Four Four Two en janvier dernier. Ça aurait pu arriver à n’importe qui. Quand mon équipe marque après une erreur du gardien adverse, je ne fête pas ce but comme les autres, j’ai un sentiment étrange. Je sais ce que ressent un gardien à ce moment-là. » Cette mansuétude est d’autant plus de rigueur quand un an plus tard, c’est lui qui se retrouve au front. « Je ne pense pas qu’on puisse mettre toutes les responsabilités sur les épaules d’un gars. Nous sommes onze dans une équipe, continuait-il pour ESPN. Ce n’est pas Karius qui a perdu ce match, c’est Liverpool. Cette année, nous avons une nouvelle opportunité. »

Chacun sa croix

Le club du Merseyside sait qu’en un an, il a gagné au change en enrôlant le Brésilien. Et il a mis le paquet pour ça, avec une enveloppe de 62,5 millions d’euros déposée l’été dernier sur le bureau de la Roma. Un prix qui ne fait crisser personne dix mois plus tard. « Si j’avais su qu’Alisson était si bon, j’aurais payé le double » , jubilait Jürgen Klopp. Car Alisson Becker n’est pas du genre à enchaîner les bourdes. Et quand il en commet une, c’est généralement parce qu’il est en phase d’adaptation. La preuve lors de ses première semaines en Italie, alors qu’il débarquait de son club formateur de l’Internacional. Interrogé lors d’un talk-show sur ses connaissances sur les injures en italien, Alisson choque une bonne partie de la Botte conservatrice et catholique. « J’ai dit quelque chose de terrible sans me rendre compte de la gravité, s’excusait-il. Une fois que j’ai eu compris ce que j’avais fait, il était trop tard. » En effet, ses propos étaient en réalité un blasphème impliquant Dieu et la Vierge Marie, que l’on peut entendre sur un terrain de Serie A, mais pas sur un plateau télé à une heure de grande écoute. Un comble pour un homme dont la Bible est le livre de chevet.

Lors de ses débuts en Angleterre, c’est aussi à une erreur d’interprétation à laquelle il a été confronté, cette fois-ci sur les terrains. Lors d’un déplacement à Leicester en septembre, le portier tentait de relancer au pied, mais se faisait bousculer par Kelechi Iheanacho qui n’avait plus qu’à servir Rachid Ghezzal face au but déserté. Pas de grosse incidence, car Liverpool s’imposera 2-1, mais une bonne leçon pour s’adapter à la Premier League. « Ce fut un véritable tournant dans mon apprentissage de ce championnat, reconnaissait-il face au Guardian. Ici, les arbitres ne siffleront peut-être pas les fautes que vous pensez obtenir dans les autres ligues. Le secret du sage est d’apprendre des erreurs des autres. Malheureusement, dans le match de Leicester, c’était mon erreur. Aujourd’hui, je prendrai moins de risques et lorsque je suis sans solution, je ferai disparaître le ballon dans les tribunes. »

Woody Wood Becker

Force est de constater que la mayonnaise a rapidement pris avec Alisson Becker. Le travail a vite payé et les séances physiques avec les sacs de plaquage de rugby à Melwood lui ont permis de se familiariser avec l’exigence physique des surfaces anglaises. Si bien que l’international auriverde était le dernier rempart de la meilleure défense du championnat (22 buts encaissés) et est le gardien ayant signé le plus de clean-sheets (21, soit un de plus que son compatriote de Manchester City, Ederson Moraes). Une régularité dans la performance qui colle à son style. « Si vous regardez mon parcours professionnel en tant que gardien de but, je ne suis pas quelqu’un qui fait beaucoup d’erreurs, assurait-il au Guardian. Mon jeu est caractérisé par la cohérence et c’est ce qui m’a amené à Liverpool et m’a aidé à progresser. J’aime faire des arrêts simples. Je ne fais pas d’arrêts pour la caméra. » Pas étonnant quand on est un gardien dont les modèles sont Claudio Taffarel d’un côté et Manuel Neuer de l’autre. Et aujourd’hui, ses pairs n’hésitent pas à en faire une des références à ce poste. « C’est le gardien le plus complet au monde, je n’ai jamais vu cela durant ma carrière. Il est si calme » , admirait sa doublure Simon Mignolet, quand Gianluigi Buffon affirmait qu’ « Alisson a tout du gardien moderne » et le plaçait dans le top 3 mondial, « à l’aise avec ses pieds, excellent sur sa ligne et en plus il donne de la confiance à sa défense » .

Un destin qui ne doit finalement rien au hasard. S’il trimbale sa belle gueule entre trois montants plutôt que sur un podium — il a refusé une carrière dans le mannequinat pour se concentrer sur le football —, il ne fait que suivre la tradition familiale. Son arrière-grand-père gardait les bois de la petite équipe amateur de Novo Hamburgo, quand ses parents étaient respectivement gardiens de football et de handball. En plus de ça, le petit Alisson ne pouvait pas jouer sur le champ face aux amis de son grand frère Muriel et était d’office désigné comme gardien. Dix ans plus tard, les frères Becker se disputaient le poste de gardien titulaire à l’Internacional. Et le cadet a supplanté l’aîné, aujourd’hui portier de l’équipe de Beleneses au Portugal. « Mon père dit que si nous avons choisi ce rôle, c’est parce que nous le regardions jouer quand nous étions enfants, racontait-il à la Gazzetta dello Sport. Il était fou au but, il se jetait la tête la première sur le ballon. » La vocation était à portée de main, il n’y avait plus qu’à confirmer tout ça en Europe.

Alisson au pays des merveilles

À 26 ans, Alisson a aujourd’hui l’occasion de finaliser son adoption à Liverpool. Un club, un peuple et un stade dont il était déjà tombé sous le charme la saison dernière lorsque l’AS Roma était venue s’écrouler en demi-finale de Ligue des champions (2-5). « Une expérience très influente et significative » malgré tout, que sont venus confirmer les conseils de son compatriote Philippe Coutinho. « Philippe m’a dit qu’il n’y avait pas de vanité dans cette équipe, mais qu’elle était très ambitieuse avec un fort désir de gagner. » Avec les Reds, c’est un état d’esprit qu’il partage. De Rome, il a tout de même emporté dans ses bagages un passif qu’il a pu ressortir cette saison dans sa nouvelle écurie : une remontada dont il a été acteur contre le Barça. En 2019 comme en 2018, il a été un des fossoyeurs des rêves blaugrana. Avant de disputer la finale contre Tottenham, ce musicien confirmé connaît sa partition par cœur. Il faudra être dans le ton pour faire danser les supporters de Liverpool dans les rues de Madrid, et ne surtout pas faire de fausse note.

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