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Diarra : save the Lass dance

Par Swann Borsellino
Diarra : save the Lass dance

Il est le premier gros coup de poker du board marseillais depuis le début du mercato. Grand habitué du rebond, Lassana Diarra a essuyé les échecs, réussi au Real et s'est perdu en Russie avant de réapparaître à Marseille, à trois heures de train et quelques stations de métro de son Belleville natal, à Paris. Du côté du Vieux-Port, on a envie de croire à un dernier baroud d'honneur. Et on a raison.

En 2001, la sortie du métro Belleville, dans le 20e arrondissement de Paris, n’a guère mieux à offrir que le pire Quick de la capitale. Non loin des rats qui jonchent le carrelage de cet établissement franchisé, les puristes de la nourriture asiatique se régalent au Dong Huong ou au Lao Siam, tandis que les amoureux de l’huile et de la vie se délectent du casse-croûte tunisien qu’offre « Gabin » , figure emblématique d’un des boulevards les plus cosmopolites de la ville. À l’époque, la seule chose qui fleurit dans ce bastion du Nord-Est parisien sont les commerces chinois, et, bien qu’amoureux de son quartier, ce gamin de 16 ans se balade avec un goût amer dans la bouche : celui du remord. Un an après la sortie du classique Pas le temps pour les regrets, le petit Lassana de la rue Ramponeau vient de faire connaissance avec une vie lunatique. Blasé par le football, Diarra a l’âge d’être au lycée, mais a plus couru les essais que les jupons. À deux ans de la majorité, le gamin a vu du pays. Du pays de la Loire notamment, à Nantes, puis au Mans, deux centres de formations qui se sont intéressés au profil atypique d’un enfant « trop frêle pour réussir » , mais trop talentueux pour ne pas y arriver. Pas conservé à la Jonelière, puis dans la Sarthe, le gosse à la tête d’ampoule revient « au quartier » et se rappelle que son travailleur de père lui a un jour dit que « c’est dans la souffrance que l’on profite vraiment » . Des années plus tard, « Lass » se rappelle : « Ce n’est pas facile de rentrer dans son quartier quand tu as été dans deux centres de formation et que tu as déjà subi deux échecs. Tu n’as pas envie d’expliquer pourquoi ça n’a pas marché. » À cette époque de sa vie, Lassana pense même que ça ne va plus marcher. Dégoûté, l’enfant de la rue Ramponeau met le foot de côté. Miracle, un passage sans licence au Red Star lui redonnera le goût du ballon. Plus de dix ans après, le gamin de Paris est toujours à la relance. Ironie du sort, c’est à Marseille, loin de son Belleville que l’histoire continue. Un défi à la hauteur d’un homme (1m73) qui, de toute façon, n’a pas pour habitude de louper ses relances.

Les montagnes russes

Pour pouvoir se relever, il faut tomber. Au petit jeu de la chute, Lass est un as. Debout au Havre après être tombé à Nantes et au Mans, Diarra file à l’anglaise en 2005, à 20 ans et après une maigre saison de Ligue 2 dans les pattes. Intéressant à Chelsea où il côtoie et apprécie José Mourinho, le Parisien sombre deux ans plus tard à Arsenal au contact d’Arsène Wenger avec qui il « n’a rien appris. Ou seulement à douter de tout » . Appelé par Raymond Domenech malgré son faible temps de jeu chez les Gunners, Diarra évolue en régressant. Son départ pour Portsmouth est tellement bénéfique qu’il lui offre un ticket pour le Real Madrid. Et alors que les socios n’attendent pas plus de lui que de Julien Faubert, Diarra fait passer Gago pour Lady Gago et s’attache un statut de nouveau Makelele, plus technique, mais tout aussi efficace. Souvent soutenu par Mourinho en dépit d’une concurrence vive, le kid de la rue Ramponeau voit une nouvelle fois le ciel s’assombrir en 2012. Départ de la Maison Blanche par la petite porte, destination la Russie et l’éphémère projet de l’Anji. Lassana entre dans le brouillard pour ne plus le quitter. Lui dont la cote et le potentiel laissaient augurer le meilleur disparaît des radars et finit par ne plus jouer au football après un passage au Lokomotiv Moscou qui ne restera pas dans les mémoires. Après plus d’un an d’inactivité, la fusée Diarra réapparaît dans l’un des endroits les plus médiatiques de France : Marseille. Passer de numéro 10 du Real Madrid à coups de poker d’un grand club sans le sou ? Ça fait mal. Mais puisqu’il paraît que c’est dans la souffrance que l’on profite vraiment…

De l’or en barre pour l’OM ?

Ce serait mentir que de dire que Lassana Diarra ne s’est pas perdu. Entre malchance et mauvais choix, le milieu de poche n’est certainement pas devenu ce qu’il aurait dû être. Toujours est-il que la plupart des craintes à son égard demeurent injustifiées. S’il sera évidemment en manque de rythme malgré une reprise en main rapide du staff de Bielsa, Lassana Diarra a toujours été un bosseur invétéré et un athlète irréprochable. Partout où il est passé, on lui reconnaît l’une des qualités principales du sportif de haut niveau : le sérieux. Pas venu à Marseille pour faire du tourisme, le Parisien saura mettre toutes les chances de son côté pour être le couteau-suisse préféré de Marcelo Bielsa. Très propre techniquement, capable de se projeter vers l’avant, de briser les lignes et surtout de colmater les brèches, Lassana Diarra a ce qu’il faut pour faire beaucoup de bien à l’OM. Autre qualité non négligeable dans un effectif plutôt jeune, le récent trentenaire a vu du pays et a des heures de vol à revendre. Son expérience est un atout non négligeable dans le vestiaire, lui qui s’est fait des amis partout où il est passé (Gallas, Glen Johnson, Redknapp, Distin ou encore Abou Diaby, son futur partenaire (?)). Ancien coéquipier de Steve Mandanda au Havre, Diarra rêverait de l’Euro 2016. Un rêve pas si fou quand on sait qu’il y a quinze ans, un gamin errait dans la rue et rêvait de jouer au football. Quinze ans plus tard, le Parisien est plus qu’attendu à Marseille. Le Quick, lui, a fermé.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Swann Borsellino

Propos de Lassana Diarra recueillis dans le So Foot 71

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