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Deschamps : un zest de Zagallo et une pincée de Beckenbauer

Par Mathieu Faure
Deschamps : un zest de Zagallo et une pincée de Beckenbauer

Didier Deschamps a soulevé la Coupe du monde en tant que joueur en 1998, comme Franz Beckenbauer (1974) et Mario Zagallo (1958 et 1962). Le 13 juillet, en rêvant un peu, la Dèche peut imiter les deux anciens en réalisant le doublé en tant qu'entraîneur, imitant encore un peu plus le Brésilien (1970) et l'Allemand (1974). D'ailleurs, il y a un peu de Deschamps dans les deux monstres. Hasard ? Pas forcément.

Le devoir de sacrifice de Zagallo

La Coupe du monde a été faite pour Mario Zagallo. Sur le terrain, il en a gagné deux (1958 et 1962). Sur le banc, il en a aussi gagné deux : une comme adjoint (1994) et une autre comme grand patron (1970). Autant dire que le Z et le Mondial, c’est une affaire de cœur. Pourtant, tout avait mal commencé entre le jeune Brésilien et la Coupe du monde. Lors de la finale perdue de 1950 au Maracanã, Zagallo fait son service militaire et se retrouve appelé pour assurer la sécurité du stade. Douce ironie. Il prend sa revanche 8 ans plus tard avec la première victoire du Brésil, en Suède. Comme Didier Deschamps, Zagallo n’est pas la star de l’équipe. C’est un homme de devoir. Une pièce maîtresse qui agit dans l’ombre du milieu de terrain. Pourtant, au départ, le joueur est un pur attaquant, un dribbleur et passeur spontané. L’histoire raconte que l’entraîneur paraguayen de Flamengo, Fleitas Solich, sifflait coup franc contre lui à chaque fois qu’il tentait un dribble à l’entraînement. Son coach veut que Zagallo joue pour l’équipe, qu’il en soit le poumon, l’âme. Dès lors, Zagallo devient un soldat de l’ombre. Une plaque tournante. Il ne séduit pas les foules car son jeu est simple. Que ce soit à Flamengo, mais surtout en équipe du Brésil, Zagallo officie dans l’entrejeu avec simplicité et sacrifice. Pelé est dans la lumière. Pas lui. Le football change, lui aussi. Et son palmarès grossit. Sur le pré, l’homme comprend déjà les rouages du métier d’entraîneur. Pour gagner, il faut s’adapter.

Devenu patron du Brésil avant le millésime 1970, il comprend que le football est en train de changer. À partir de 1966, la condition physique est déterminante dans ce sport. Une fois coach du Brésil, il demande à la plus belle équipe de tous les temps de se dépasser durant les entraînements. Les séances sont lourdes et les joueurs privés de ballons. La victoire finale est logique et superbe, mais 1970 lui donne la grosse tête. Comme en 1974 où il sort de sa réserve sur le football hollandais : « Vous m’amusez beaucoup avec ce football hollandais qui, prétendument, a révolutionné le monde. Les Hollandais, ils ont des chaussures en bois. » Humilié par ses mêmes Hollandais, Zagallo est pris à partie après la Coupe du monde allemande alors que son équipe devait gérer la fin de toute une génération dorée (Pelé, Gerson, Tostao, Clodoaldo et Carlos Alberto ne sont plus là en RFA). Entre la Seleção et Zagallo, c’est une vraie histoire d’amour. En 1994, il revient en tant qu’assistant pour aider son poulain Carlos Alberto Parreira. Le Brésil l’emporte, au final. Quatre ans plus tard, il est seul aux commandes de l’équipe avec une seule envie : « Rendre au Brésil tout son romantisme. » Il échoue en finale contre les Bleus de… Didier Deschamps. En 2006, alors qu’il sort d’une grave maladie (il perd la moitié de son estomac, une partie du foie et la vésicule biliaire), il retente l’aventure avec Parreira. À 74 piges, le Brésilien ne craint absolument pas le Mondial de trop : « Dans mon cas, cela vaut mieux que le combat de moins » , dit-il avant la Coupe du monde. Une épreuve qu’il quittera en quart de finale sur un but de Thierry Henry. Un monsieur.

Le leadership du Kaiser

Beckenbauer a gagné une Coupe du monde en tant que capitaine (1974), une autre en tant que sélectionneur (1990), avant d’en organiser une dans son pays en tant que grand patron (2006). Un superbe destin. Tout ça, le Kaiser est allé le chercher avec son meilleur atout : son leadership naturel. Comme Didier Deschamps, l’homme dégageait quelque chose quand il fallait aller au combat. Toujours là au bon moment. La Coupe du monde, le Munichois en a toujours rêvé. Il voit le trophée pour la première fois en juillet 1954, quand à 9 neuf ans, sa mère l’emmène à pied, avec son frère Walter, jusqu’à la gare de Munich pour attendre l’arrivée des héros de Berne, cette RFA triomphante de la Hongrie de Puskás en finale de la Coupe du monde. C’est décidé, le petit Franz sera footballeur. Surtout, il sera un gagnant. Bizarrement, celui qui n’est pas encore le Kaiser débute sa carrière au poste d’attaquant de soutien ou milieu de terrain. Mais son coffre et sa capacité pulmonaire limités l’empêchent de performer. Bref, il est cramé après deux sprints. C’est son coach du Bayern, Zlatko Čajkovski, qui a la brillante idée de le faire jouer libéro pour qu’il puisse souffler de temps en temps. Une révolution. Tout part de là.

Entre son élégance naturelle, son flair et surtout son charisme, l’homme va devenir une légende. Beckenbauer est sans aucun doute le moins « allemand » des joueurs que l’Allemagne a sortis de son sein. Mais il a en lui cette abnégation très germanique. Notamment avec l’équipe nationale qui n’arrive plus à gagner une Coupe du monde. Il va se casser les dents en 1966, l’épaule en 1970, avant de soulever le trophée en 1974. Chez lui, à Munich. L’apothéose. Un joueur de cette intelligence ne pouvait pas faire autrement que de terminer sur le banc une fois les crampons raccrochés. Logiquement, il prend en main la RFA qui reste sur la finale perdue de 1982. Il va rester six ans à la tête de la sélection. Le temps qu’il faudra pour partir sur un succès. Comme Aimé Jacquet, un homme qui a compté dans la carrière de Deschamps. Avec la RFA, il lance Kohler, Illgner, Hässler ou encore Riedle et donne sa chance à toute une génération de jeunes joueurs. Au quotidien, c’est un vrai perfectionniste. Comme Deschamps, le coach est bourré d’ambition et d’exigence totale. L’échec de 1986, où la RFA perd en finale contre l’Argentine de Maradona, lui a servi pour gagner 1990. Par exemple, il ne commet plus l’erreur de loger dans le même hôtel que la presse allemande. Finalement, l’équipe de 1990 lui ressemble beaucoup plus que celle de 1986, proposant un visage plus délié avec une certaine inspiration. Un collectif au service d’un seule cause et non d’un individu. Comme les Bleus actuels. Ou presque. Au final, Deschamps n’a rien à envier aux CV de Zagallo et Beckenbauer sur le terrain. Sur le banc, la Dèche est-il capable d’égaler ces deux monstres ? Il en a en tout cas les ingrédients. Et puis avec lui tout est possible. On parle d’un mec qui avait fait de Julien Rodriguez et Gaël Givet la charnière la plus solide d’Europe en 2004.

Par Mathieu Faure

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