- Community Shield – United/City
Des mancuniens diablement sereins
Il a un nom plus classe que le trophée des champions, n'a pas besoin d'être délocalisé et propose une affiche rare. Place au deuxième Man United/City de l'histoire des Community Shield.
Après les tournées tiroir-caisse aux States, l’Angleterre de l’élite du foot effectue sa rentrée sur l’île ce dimanche avec pour loupe médiatique ce Community Shield sympathique entre les deux clubs de Manchester, tous deux prétendants à la couronne.
Mancini : « 5 yards devant nous »
Côté United, la situation n’a rien d’inhabituel. La Premier League, on veut la gagner tous les ans. Le minimum syndical. Pour la dernière répétition avant l’ouverture du championnat, histoire de se mettre en confiance, MU arrive à Wembley invaincue dans sa préparation, avec un cinq sur cinq américain dont une victoire plaisir contre Barcelone. Il y a même eu un peu de fun avec une blague monégasque où l’OM aura eu l’occasion, la seule de sa vie sans doute, de mettre une dérouillée à un Man United de « gala » (les improbables M. Pokora, Yazid Mansouri ou Djimi Traoré….). Sans compter le set mis à une équipe du New York Cosmos à Old Trafford pour saluer l’œuvre de Paul Scholes. Le crew de Sir Alex est donc actuellement plutôt serein. Le recrutement est quasiment bouclé (De Gea, A. Young et Phil Jones sont arrivés, un meneur de jeu est espéré). Les seuls points noirs restent les indisponibilités de Carrick (tendon d’Achille), de Javier Hernandez (traumatisme crânien en souvenir de la tournée US) et Rafael.
De points noirs, les Citizens en ont un peu plus. Ils ont déjà le statut de petit boutonneux en Champions League, qu’ils vont découvrir cette saison, avec l’envie de faire mieux que Tottenham la saison dernière. Mais le plus gros furoncle reste la pression mise par le propriétaire d’Abu Dhabi. Dans un communiqué publié le 19 mai dernier, Khaldoon Al-Mubarak porte la parole du patron : « Le Sheikh Mansour a toujours pensé que la quatrième année était l’année où ils pourraient aller au bout. Finir quatrième c’est un bel accomplissement mais il faut aller plus loin. Nous voulons gagner le championnat » . Le problème dans tout ça est que Mancini freine des quatre fers, à l’image de sa toute dernière conférence de presse : « Manchester United, eux, ils sont au top. Ils ont gagné la dernière Premier League. Ils ont acheté de bons joueurs et actuellement, ils sont au-dessus de nous. Nous sommes très proche de United mais ils sont encore à 5 yards devant nous » .
Sneijder, objet de désir
Pour le moment, le coach italien a bien du mal à assumer l’objectif de cette saison, avec toujours United en valeur étalon : « Nous avons besoin de deux ou trois joueurs supplémentaires. Regardez United. Ils ont 29 joueurs professionnels, confirmés alors que nous, nous en avons 20. Pour être compétitif, il nous en faut plus. Nous n’en avons pas assez pour la saison entière et c’est un problème. Nous n’avons pas réussi à recruter tous les joueurs que nous voulions et c’est important pour nous de les signer dans les dix prochains jours » . Mancini occulte volontairement le clan des lofteurs, qui pourraient tout de même faire le nombre, mais dont il ne veut plus : Wayne Bridge, Adebayor, Bellamy, Santa Cruz et Onuoha. Il ne serait pas contre l’arrivée d’un Nasri, un échange Eto’o/Tévez, ou piquer sur la ligne Sneijder aux Mancuniens. Les proprios hésitent, eux qui ont sorti un gros chéquier pour récupérer Agüero, un plus petit pour Clichy, Savic et la nouvelle doublure de Joe Hart, Pantillimon qui prend le siège de Shay Given, parti à Villa.
Bref, avant cette générale à Wembley, les deux Manchester n’en sont pas du tout au même point. United avance sur un terrain connu, celui d’être attendu comme le favori à sa propre succession, un habitué du Community Shield aussi. City, de son côté, est attendu pour sa première dans les hautes sphères européennes modernes par le grand public, alors que le board citizen sera avant tout attentif aux performances en Premier League.
Ronan Boscher
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