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- Match amical
- France / Japon (0-1)
Des Bleus saqués sur la fin
Calé à cinq jours du déplacement en Espagne, ce France-Japon tombait un peu comme un cheveu dans la soupe de Didier Deschamps. Pas mal en première mi-temps, les Bleus ont très vite remis la vitesse « match amical » et ont même trouvé le moyen de faire subir à leur sélectionneur sa première défaite (0-1).
France – Japon : 0-1
Buts : Kagawa (88e) pour le Japon
Le Japon ne connaît pas la crise de la presse. À l’heure où le moindre déplacement au-delà de la zone 2 doit être validé par votre directeur administratif et financier (le DAF quoi), le plumitif japonais débarque en surnombre à Saint-Denis. Il peut être content, il a vécu un moment historique. La première victoire contre l’équipe de France. Si un match amical au stade de France a pu faire des heureux, c’est déjà ça. Pour le reste, les Bleus ne sont pas plus avancés. Même, on s’y attendait un peu.
Poliment, ce France – Japon était qualifié de match répétition générale avant le rendez-vous de mardi à Vicente-Calderón. Sauf que Didier Deschamps ne dévoile pas son casting comme ça. Va donc pour le figurant Sissoko et quelques seconds rôles (Giroud, Matuidi et Clichy). Si répétition il y a, c’est bien pour la charnière Sakho-Koscielny. Mais un autre binôme a décidé de faire parler de lui en début de match. Vous savez, Giroud-Benzema, la paire fantasmagorique du dernier Euro. En l’espace de dix minutes, le duo manque par trois fois de punir la défense japonaise de ses largesses.
Benzema toujours en panne
Coucou, méga surprise, les Bleus mordent dans le ballon et ont plutôt une bonne gueule dans ce 4-1-2-3. Pressing haut, latéraux affamés et un Giroud facile à trouver, l’EDF prend le Japon à l’envie et au physique. Et à ce niveau-là, Sissoko a du muscle à proposer. Moussa éclipse même un Capoue en demi-teinte (une première de mémoire toulousaine depuis deux ans). Mais, pour facturer, il manque le Benzema des débuts avec Blanc. Celui qui plante. Le public du Stade de France, lui, ne déçoit pas, dans son genre, et pourrit Ménez à son premier dribble raté… Pour mieux l’acclamer cinq minutes et un sombrero réussi plus tard. Et le Japon ? Juste une frayeur à signaler avec cette tête de son Batave de Havenaar (17e). Kagawa ? Avenue Montaigne avec madame, peut-être. Ses potes avec lui. Les lapins Duracell annoncés sont à deux de tension.
Chantôme entre pour mieux sortir
Mais cette équipe de France n’en profite pas. À la pause, Guy Roux radote du côté des pissotières sur le cramponnage par pelouse humide ( « Ils veulent plus mettre les longs » ), Deschamps envoie, lui, Chantôme, Jallet et Valbuena se dégourdir les jambes. Exit Matuidi, Debuchy et Benzema. C’est qu’il y un « vrai » match à préparer. Les Bleus ont la tête à Madrid et les pieds dans le 93. Résultat, la rencontre s’équilibre par le bas, Lloris détourne à la Alonzo une frappe de Nakamura dans les pieds de Kagawa (54e). Pour contrer le début de torpeur, Ribéry fait tomber le bas de survêt (68e) et tente tout de suite de dynamiter tout ça.
Le léger hic, c’est que Giroud n’en touche plus une et que le milieu ne turbine plus vraiment. Blessé ou pas, Chantôme laisse sa place trente minutes après son entrée à Gomis. Le Lyonnais marque sur son premier ballon, mais l’arbitre assistant avait vu une de ses tresses hors-jeu. Sinon, Ribéry tente toujours la tête baissée et Sakho manque de peu de terminer la soirée par un CSC. Allez savoir pourquoi, les Bleus partent à l’abordage comme dans un 3e tour de Coupe de France. La suite, c’est un contre et Kagawa pour la punition(87e). Un peu con. Mais on va dire que l’essentiel est ailleurs. À Madrid, par exemple.
Par Alexandre Pedro, au stade de France