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Demetrio Albertini le pieux

Par Valentin Pauluzzi
Demetrio Albertini le pieux

Battu à la présidentielle de la fédé italienne, Demetrio Albertini a décidé de faire une pause spirituelle. L'ancien milieu de terrain du Milan AC est le seul ancien joueur italien à avoir réellement entrepris une carrière de dirigeant fédéral.

D’un côté, Carlo Tavecchio, président de la Fédération italienne (FIGC) depuis août dernier et suspendu coup sur coup par l’UEFA puis la FIFA pour des propos à caractère raciste. De l’autre, Demetro Albertini, son adversaire battu à plate couture et désormais libre de toute fonction officielle. Cela suffirait pour résumer la situation actuelle du football italien. Au sortir d’un Mondial calamiteux, l’Italie avait l’occasion de mettre à sa tête un ancien grand joueur doté d’une excellente image que ce soit sur ou en dehors du terrain. Elle a préféré choisir un croisement entre Bob Hoskins et Danny De Vito, dans les coulisses depuis 40 ans et à la communication calamiteuse. Le résultat ne fut pas non plus surprenant, Albertini est allé au charbon et savait qu’il ne pouvait rien faire devant le troupeau d’éléphants qui soutenaient son adversaire, même après le dérapage sur « Opti Pobà le mangeur de bananes » .

Retraité et dirigeant précoce

C’est très tôt que ce bon Demetrio a entrepris la carrière de dirigeant. Retraite sportive en mai 2005 sur un énième titre, celui de champion d’Espagne avec le Barça où il était parti faire une pige de six mois pour dépanner son ancien coéquipier Rijkaard. Mars 2006, splendide jubilé à San Siro avec une tête plongeante de Van Basten sur un centre au cordeau d’Evani. En juin de la même année, il est propulsé à la vice-présidence de la Fédé italienne de foot. Précisément vice-commissaire extraordinaire de la FIGC. Rien à voir avec Moulin ou Maigret, juste que l’Italie est alors en plein Calciopoli, affaire qui a provoqué les démissions d’à peu près tout le monde dans les hautes sphères du football italien. Il fallait donc quelqu’un pour assurer l’intérim. Ce furent Guido Rossi et lui. Le temps de nommer son pote Donadoni comme successeur de Lippi et le voilà officiellement vice-président. Il n’a alors que 35 ans. À cet âge, ses coéquipiers historiques du Milan, Costacurta et Maldini, continuaient de fouler les pelouses et engranger les trophées, et ce, jusqu’à 40 balais.

Cela dit, on n’était pas surpris de voir Albertini entreprendre cette voie, il a la tête et le physique pour. Diplomate, propre sur lui. Un rôle qui lui sied parfaitement. Cependant, il a été légitimement tenu co-responsable de la forte régression du football italien sous le double mandat du président Abete et du sien. C’est aussi pour cela que sa candidature (forcée certes) n’a pas soulevé les foules. Déjà tardive et articulée autour du hashtag #Pallaalcentro (la balle au centre). Récemment revenu sur cet événement pour Sportitalia, il a également abordé un autre aspect. « Peut-être que j’aurais dû faire un peu plus de politique auparavant pour m’accaparer quelques votes, c’est peut-être une erreur » a-t-il affirmé. Le soutien des joueurs, entraîneurs, arbitres et quelques équipes de Serie A n’ont pas suffi. Et même pas du Milan, son club de toujours. « Non, Galliani ne m’a pas soutenu. »

Un pèlerinage et ça repart !

Albertini était de toute façon certain d’être battu. Ce revers n’a fait qu’accélérer sa sortie des instances, il a même démissionné de son poste à l’AIC, le syndicat des joueurs professionnels italiens. Besoin d’un break et de fuir ce milieu qui a donc élu Tavecchio, 71 ans, pantin mené par des dirigeants de clubs omnipotents tels Claudio Lotito (Lazio) et Adriano Galliani (Milan). Très pieux (c’est de famille, son frère Don Alessio est prêtre), Demetrio avait envie de se ressourcer. D’où ce périple spirituel à Saint-Jacques de Compostelle. Parti avec son pote Roberto, il a parcouru les 800 km qui séparent Saint-Jean-Pied-de-Port et la célèbre ville espagnole, 26 à pied, 774 à vélo, 11 jours pour boucler le tout. « Pratiquement que sur des chemins de terre, mais je n’ai rien fait d’extraordinaire, il y avait des personnes âgées qui le faisaient à pied, j’ai même croisé un Coréen qui avait 4000 bornes dans les pattes, alors moi à côté… » a-t-il confié à la Gazzetta dello Sport.

Santo Domingo de la Calzada, Burgos, Leon et d’autres lieux cultes du christianisme, et puis évidemment quelques autochtones qui le reconnaissent, lui qui a porté les maillots du Barça et de l’Atlético Madrid. « Le gardien d’une cathédrale étaitcolchoneroet m’a fait entrer pour la visiter même si un mariage était en train d’être célébré. » Périple que l’on pouvait d’ailleurs suivre sur son second compte Twitter très peu exposé, l’autre plus suivi étant réservé à sa campagne politique estivale. De retour en Italie les jambes lourdes mais le cœur léger, Albertini n’a pas encore pris de décision sur son avenir proche. Probablement va-t-il analyser de loin le parcours de son ex-adversaire, sans pour autant lui rentrer dedans. En effet, ses critiques sont toujours constructives, dans le pur style « albertinien » , personne distinguée et raffinée. Peut-être même un peu trop pour la jungle du football italien.

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Par Valentin Pauluzzi

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