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Delamontagne : « Le foot devient du handball »

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Delamontagne : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le foot devient du handball<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À l'occasion du numéro anniversaire des 10 ans, So Foot est allé sur les routes de France, à la rencontre des « numéros 10 de province ». Ces footballeurs français chargés d'éclaircir le jeu des équipes de D1 dans les années 80-90. Carnot, Lachuer, Moreau, Dedebant et... Patrick Delamontagne. Dont voici quelques extraits de l'interview, non publiés dans le magazine. Au menu: Tapie, le Brésil 70 et les étangs de Mayenne.

Comment êtes-vous passé du foot aux agences immobilières ? Mon patron est originaire du même village que moi. C’est une grosse agence régionale. Je suis arrivé comme ça, y’a vingt ans après ma carrière. Il m’a dit : « Viens voir comment ça se passe chez nous » . Et puis voilà.

Vous arrêtez en 91, c’est le moment où le foot commence à changer ou pas encore ?Ça commençait mais ça allait encore. J’ai eu une bonne période. Quand on signait dans un club, on se disait pas : « Dans 6 mois je jouerai ailleurs. » J’arrivais d’un club amateur, à la campagne. Donc j’avais l’esprit terroir-club et c’était le plaisir de jouer qui comptait.

Le foot pour vous, ça démarre comment ?J’étais à la Bouëxière, mon village, à 20 km de Rennes. Tout jeune j’allais aux matchs à Rennes avec mon grand père et j’ai tout de suite voulu être professionnel. J’ai commencé à jouer en minimes puis en équipe première à 16 ans. C’est là que j’ai été en équipe de France junior avec Larios, Battiston, Zénier, enfin toute la bande. On avait une super équipe en 75. Puis voilà c’est parti comme ça.

Déjà en numéro 10 ?Ouais, je jouais 10. Après j’ai joué 8 mais aussi 7, 9, 11. Mais c’est vrai que j’étais un joueur offensif. Marquer des buts, faire marquer des buts, c’était plus ça. Quand je vois jouer Barcelone, c’est mon équipe préférée. Comme Nantes à l’époque. C’était le jeu quoi.

S’il y avait eu de l’argent, vous auriez pu faire toute votre carrière à Rennes ? C’était important l’ancrage breton ?Oui, oui. Je pense que je serais resté plus longtemps. Après, on ne résiste pas aux gros clubs. Mais à l’époque on ne partait pas à l’étranger. Ça a été un peu mon regret. Si j’avais eu la possibilité de partir deux ans en Angleterre, je l’aurais fait. Pour l’anglais, la langue. Puis le golf, ça aurait été bien pour mon fils (il est joueur de golf professionnel, Ndlr). Puis moi j’avais joué à Monaco et à Marseille, et j’avais pas envie d’aller dans le sud… Je vais plutôt vers le nord ou l’ouest.

Pourtant l’Angleterre en terme de beau jeu, c’est pas le Brésil 70 ?Ça aurait été pour vivre une expérience à l’étranger. Et puis les stades anglais c’est quand même sympa. Mais pour moi c’est toujours pareil hein. Ça joue en l’air. T’as quatre équipes et les autres savent pas jouer. C’est pour ça que les étrangers qui vont là bas mettent 20 buts, alors qu’ils les mettraient pas forcément en Espagne ou en Italie. Tout le monde dit que c’est le plus grand championnat européen. Pour moi, il est quatrième. La Ligue 1 est supérieure.

Qu’est ce que vous n’avez pas aimé dans le Sud ?La mentalité. Je suis un nordique. Ou de l’Ouest. Enfin pas du sud quoi. C’est un peu superficiel, et il n’y a pas trop de valeurs. Marseille c’est l’enfer. Le problème, c’est que quand vous êtes à Marseille, quand ça ne va pas, vous ne pouvez pas vous en sortir. Vous n’êtes pas tranquille une seule seconde. Donc à la fin vous êtes vidé nerveusement, vous ne pouvez pas jouer. Il y avait les dirigeants, Tapie, les supporters, les journalistes, c’était infernal. Ça manque de tranquillité quoi. Les Bretons en général ont du mal. Comme les Marseillais qui vont dans le nord hein… Courbis a dit : « Le Nord, plus jamais » .

Quelles relations aviez-vous avec Tapie ?Assez sympa. Bon il était à Paris toute la semaine. Tu sentais une pression mais il était assez sympa avec nous. Il était plus là pour m’aider qu’autre chose. Il me parlait : « Patrick, t’as pas été bon » . Je lui disais que je savais, que j’étais bloqué, que je pouvais pas jouer. Je peux pas me plaindre de lui. Il m’aidait, Hidalgo aussi. Les meilleurs matchs que je faisais, c’est quand Papin et Allofs partaient en sélection et que je jouais dans l’axe. Mais quand je retournais sur le côté droit, c’était fini. A la limite il aurait mieux valu que je sois relayeur que sur l’aile.

Finalement qu’est ce qui vous manque quand vous êtes loin de la Bretagne ?C’est peut être par rapport à mes loisirs qui sont plus adaptés à cette région. Les chevaux, mes amis, tout ça. Mais c’est pareil pour tout le monde. Quelqu’un qui vient de Nice et qui passe 5 ans en Bretagne, après sa carrière il va rentrer chez lui. C’est normal. Bon après, quand on vient de Strasbourg, quelque fois on a peut être envie de s’installer ailleurs, voir un peu la mer (rires).

Et pour vous, c’est important la mer, la nature ?La mer c’est surtout ma femme, moi c’est la nature. Mon rêve c’était d’aller vivre en Mayenne. Avoir une maison avec 15 hectares, un étang, une forêt et voilà. Tranquille.

Avec des chevaux ?Comme j’ai joué 5 ans là bas, avec des copains on a des trotteurs ensemble. Ça fait 30 ans qu’on a une patte ou deux de chevaux. Ils courent à Vincennes, etc. Y’a des hippodromes partout dans la région.

« Même Tigana et Giresse étaient meilleurs que Zidane »

Vous gagnez ?En 25 ans, on a du mal à équilibrer. Faut pas y aller pour gagner de l’argent. C’est à dire qu’il faut minimiser les frais.

Au niveau du jeu, qu’est ce qui a changé aujourd’hui ?Les entraîneurs aujourd’hui ont peur de perdre. Donc ils quadrillent. Puis les mecs dribblent plus. Ça devient du hand. A un contre un, ils ne dribblent pas, n’éliminent pas.

Vous aimiez bien vous, le un contre un ?Moi c’était la base mon jeu : créer une brèche pour donner un ballon de but ou marquer. C’est pour ça qu’avec Le Milinaire à Laval, Georges Huart à Nancy, j’ai eu de la chance, c’étaient que des mecs qui aiment le ballon. Le public est plus souple aujourd’hui, il vient pour voir son équipe gagner. A l’époque, il voulait voir du jeu, sinon ça gueulait dur.

(sa femme arrive accompagné de Valdo, leur chien)

Ah, Valdo ?Bah oui, le Brésilien. Quand on l’a eu, c’était la génération des V, mon pote Keruzoré m’a donné l’idée. Valdo j’aimais bien. Et puis le football pour moi c’est le Brésil. J’avais 13 ans quand j’ai vu le Brésil 70. J’ai pas vu mieux depuis. Le charisme des types… C’était extraordinaire cette équipe.

À Laval vous portiez le 10, on vous surnommait « le Platini de Le Basser » . C’était important le numéro que vous aviez dans le dos ?
Oui et non, c’était surtout comme ça à l’époque. On ne choisissait pas comme aujourd’hui. J’ai de l’admiration pour Platini. Même s’il était pas facile, il était assez réservé, tout ça. Mais au niveau du jeu, de ce qu’il a fait, ça n’a rien à voir avec Zidane. Il était 10 fois plus fort que Zidane. Et je vais vous dire : même Tigana et Giresse étaient meilleurs que Zidane. Tigana, c’était 20 Deschamps. Les joueurs de 84 et 86 étaient meilleurs que ceux de 98. Sauf la défense. Un mec comme Desailly, c’est très fort. Pour moi les cinq plus grands joueurs français sont Platini, Desailly et Papin, Tigana et Giresse.

Vous aviez un traitement spécial en tant que numéro 10 ?Ah ouais ! J’avais toujours un mec au marquage. A l’époque, on jouait souvent en 4-3-3 et le 10 était pris par le 6 d’en face. Il y avait des sangsues. Je me rappelle d’un joueur de Sochaux, un « Yougo » qui était chiant. Il s’appelait Ivezić. Après, ça faisait partie du jeu hein. Il y a avait un bon esprit, mais c’était chaud quand même. Puis à l’époque les arbitres étaient moins sévères. Comme il n’y avait pas de caméras tout ça, quand t’allais jouer dans le Sud, les arbitres avaient la trouille. Quand tu jouais à Marseille, Toulon ou Bastia, tu te faisais baiser par l’arbitre à 5 minutes de la fin. En gros, ils faisaient comprendre aux petites équipes : « Bon vous, vous allez pas jouer la coupe d’Europe » . Ils te faisaient comprendre que c’était pas si grave que ça. Mais ça existe encore un peu aujourd’hui.

Vous gardez quels souvenirs de votre expérience en équipe de France ?J’ai de bons souvenirs. Mais je me suis blessé au mauvais moment. Quand j’étais à Monaco, j’avais fait un bon match avec l’équipe de France contre la Pologne puis je me suis blessé. J’ai été arrêté 6 mois. Je pense que c’est en 1986 que je méritais d’être dans les 22. Il avait 30 mecs et il a dû hésiter entre un ou deux et j’étais dedans je pense. Je sortais de 3 grosses saisons à Laval.

Quand vous arrivez en sélection, comment ça se passe avec les gros joueurs de l’époque ? C’était un peu Platini qui commandait. Puis un groupe s’était formé en 1984 alors forcément c’est plus dur de s’intégrer. En plus, j’étais un peu comme Serge Chiesa, j’avais du mal à aller dans les stages. Après ils étaient très sympas. Ce sont des joueurs que j’ai côtoyés en juniors, en 1975. T’avais Larios, Battiston, Zénier etc.

« J’aurais horreur qu’on me cire mes pompes »

Et quand vous aviez enfilé le maillot de l’équipe de France, vous aviez senti quelque chose de particulier ?Bah ouais attends, ça prend aux tripes. La Marseillaise, tout ce qu’il y a autour. Et puis c’est des super souvenirs. On avait joué contre le Brésil, j’avais échangé mon maillot avec Junior. Au milieu de terrain, il y avait Junior, Falcao, Zico, Socrates. J’étais rentré à une demi-heure de la fin. On était mené 3-0, ils avaient le ballon, on prenait un bouillon. Puis on est revenu à 3-1 et j’ai une occasion de mettre le deuxième à dix minutes de la fin, je prends mal mes appuis et je frappe au-dessus alors que j’étais au point de penalty. J’ai gardé le maillot de Junior. Ma femme l’a lavé et il a rapetissé. Donc mon petit fils qui a deux ans va pouvoir le mettre dans 4-5 ans. Malheureusement, à part ceux du Brésil et de la Norvège, j’ai plus un seul maillot. A l’époque on n’avait pas un jeu de maillot qu’on changeait à la mi-temps. Si tu le donnais, t’en avais pas un deuxième. A la limite je trouve que les gars sont trop choyés aujourd’hui. T’arrives, t’as ton maillot, ton short, tes chaussettes, etc. J’aurais horreur qu’on me cire mes pompes.

Vous aviez une idole ?C’est Cruyff. Ça a toujours été lui. Il était élégant, il savait tout faire. Puis il allait vite, la double accélération, tout ça. C’est mon joueur. Et il y avait aussi un joueur allemand que j’aimais beaucoup à l’époque, un gaucher : Overath. Lui c’était extraordinaire.

Quel joueur vous donne des frissons aujourd’hui ?Iniesta j’aime beaucoup. C’est peut être le meilleur aujourd’hui. Mais un mec qui était très fort aussi, c’était Baggio.

Le football vous manque t-il aujourd’hui ?Ah oui ! Le match de foot me manque aujourd’hui. J’ai toujours aimé le jeu. Après ce qu’il y a autour, ça me manque pas. C’est pour ça que je ne serais pas resté dans le foot après ma carrière. Ou alors dans un club avec un président sympa. A Laval, avec Michel Le Milinaire, on aurait eu un truc entre copains, on aurait fait remonter le club.

Vous avez joué avec Pedro Pedrucci ?Oui. Pedro était super gentil. Il était resté un an à Laval. Mais il était malade, il avait chopé la tuberculose et avait pris du poids.

Du coup le plaisir du jeu vous le retrouvez dans quelle activité aujourd’hui ?Avec des copains quand je fais 9 trous de golf, au foot, quand je fais du vélo. Les chevaux aussi.

Et la pêche ?Oui, il faut que j’y retourne d’ailleurs. Mais avec le boulot, il faut que je me réorganise ici. J’ai essayé la mer, je suis pas fait pour ça. Je suis de la campagne moi, je vais prendre ma petite carte pour aller pêcher dans les rivières, tranquille. Puis, j’ai besoin d’être tout seul par moment. Pareil pour le vélo, c’est pour ça que je vais pas avec les groupes. Les mecs partent à 8h le dimanche matin et partent toute la journée. Je préfère les sorties de 2 heures. Je suis réglé comme mon match de foot. Au delà, je m’emmerde… Donc je rejoins mes potes sur la plage à 11h, on joue au foot. Et on se baigne après. J’y vais pas toutes les semaines, les tendons en prennent un sacré coup.

Des gens vous reconnaissent quand vous faites visitez des maisons ?Ah oui, ça arrive. On parle souvent de foot.

C’est un argument de vente ?Ça fait 20 ans que je fais ce métier, donc j’ai une belle clientèle aujourd’hui. Et c’est le bon contact avec les gens qui compte. Mais au départ, sûrement que ça a dû jouer. Quand tu parles de foot, ils sont contents. En même temps, si t’es un abruti, foot ou pas, ça marche pas.

Finalement, vous préférez vendre une maison ou faire une belle passe décisive ?Ah non, non. Mon métier c’est footballeur ! Je le dis toujours à mon patron, ça l’énerve, mais je suis joueur de foot.

Propos recueillis par Stéphane Régy, Maxime Marchon et Michaël Simsolo, à Dinard

Les meilleurs extraits de l’interview sont à lire dans le reportage consacré à ces 10 de proximité dans le So Foot anniversaire pour nos 10 ans.

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