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Décès de Modeste M’Bami : Modeste Saint-Germain

Par Mathieu Faure
6 minutes
Décès de Modeste M’Bami : Modeste Saint-Germain

Décédé à 40 ans d'une crise cardiaque Modeste M'Bami a laissé de beaux souvenirs dans la capitale où il a évolué pendant trois saisons. Dans cette machine à emmerdes qu’était le Paris-SG des années 2000, le Camerounais a tout connu : la gloire, les titres en Coupe en France, plusieurs coachs, des drames, une grave blessure et un départ pour l’OM. C’était ça aussi, le championnat de France des années 2000.

Il n’y a pas vraiment de bel âge pour mourir, mais 40 ans, c’est définitivement trop jeune. 40 piges, c’est l’âge qu’avait Modeste M’Bami quand son cœur a décidé de s’arrêter un samedi de janvier 2023, emportant avec lui les souvenirs, encore frais, de toute une génération de supporters. On est préparés à dire au revoir à des anciennes légendes de ce sport comme Pelé, qui ont surtout joué dans nos souvenirs, sur des VHS, des livres ou dans les histoires que nos parents et grands-parents nous racontaient. Modeste M’Bami, lui, est un contemporain. Il est plus jeune que Zlatan Ibrahimović et à peine plus vieux que le top 50. Se souvenir de Modeste M’Bami, surtout quand on est un suiveur du PSG, c’est se rappeler une saison folle, la 2003-2004, achevée à une brillante deuxième place derrière un OL intouchable au début des années 2000. Arrivé de Sedan avec quelques kilos en plus, M’Bami a 20 ans quand il découvre la capitale et Vahid Halilhodžić, un coach qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Après un passage marquant à Sedan, dans les Ardennes, pour celui qui avait marché sur le Brésil lors du sacre olympique du Cameroun à Sydney en 2000, Paris fait office de tremplin. Même si la saison 2003-2004 débute difficilement, le Camerounais trouve ses marques et forme avec Lorik Cana, un autre jeune milieu prometteur, un duo improbable dans l’entrejeu du 4-4-2 de Vahid. M’Bami a 20 ans, Cana, 19. Deux caractères différents, mais un abattage hors norme. Ce duo de gamins, entouré par des trouvailles maison sur le marché des transferts comme Sorín, Pierre-Fanfan, Ljuboja ou Reinaldo, va mener ce PSG à la deuxième place avec une défense de fer, une attaque clinique et une série d’invincibilité de dix-sept matchs en championnat. M’Bami, avec son timbre de voix si caractéristique, sa capacité à ratisser à tout-va, ses bonnes joues et sa disponibilité, fait office de révélation de la saison. Le milieu prometteur de Sedan est devenu un titulaire indiscutable chez les vice-champions de France avec une Coupe de France, glanée face à Châteauroux, à la clé.

CSKA Moscou, le tournant

Un statut qu’il faut confirmer la saison suivante avec la Ligue des champions au menu. Or, et c’est toute la complexité du Paris-SG, cette saison sera un fiasco considérable avec les départs, très médiatiques, de Frédéric Dehu et Fabrice Fiorèse vers l’OM. Le PSG n’avance plus et voit son parcours en C1 s’arrêter dès la phase de poules lors d’un match couperet contre le CSKA Moscou qui permet à un certain Sergeï Semak de déposer, en plus de son triplé, son CV sur le bureau des décideurs parisiens, puisque le Russe, bourreau du soir, sera recruté en janvier suivant (il fera un fiasco dans la capitale, classique). Cette soirée est un cauchemar jusqu’au bout, puisque Modeste M’Bami se fracture la jambe. Sa saison est terminée et celle du PSG aussi. Le Camerounais, qui vient de fêter ses 22 ans, est stoppé dans son élan. Quand il retrouve les terrains, au début de la saison 2005-2006, le PSG a tout changé. Vahid Halilhodžić a été limogé en février, Laurent Fournier est aux affaires, mais ses jours sont aussi comptés, puisque Guy Lacombe prendra la relève peu de temps après Noël. Aligné dans le onze de départ face à Metz lors du premier match de la saison 2005-2006, M’Bami ne reconnaît plus son équipe. Cana est sur le point de rejoindre l’OM, et ses compagnons du devoir de l’entrejeu s’appellent dorénavant Édouard Cissé, Paulo Cesar, Vikash Dhorasoo et Christophe Landrin. Malgré un début en trompe-l’œil (3 victoires lors des 3 premiers matchs), le club ne décolle pas, la fin de saison est un long chemin de croix avec trois défaites lors des quatre dernières journées et une neuvième place finale, mais le principal est ailleurs. Le samedi 29 avril, le PSG a rendez-vous avec l’histoire en finale de Coupe de France. Face à lui, l’OM de Barthez, Cana, Déhu et Ribéry. Un match homérique qui va permettre à Dhorasoo d’inscrire le seul but de son aventure parisienne et M’Bami, brillant dans l’entrejeu, de gagner sa deuxième Coupe de France avec le PSG en trois saisons.

Même si le Camerounais n’a plus l’explosivité de ses débuts parisiens, sa blessure semble derrière lui. Il redevient un joueur majeur du PSG. De quoi lui ouvrir les portes… de l’OM à l’été 2006. Après Déhu, Fiorès et Cana, le PSG perd un quatrième titulaire en deux ans pour renforcer l’ennemi intime, à chaque fois dans les dernières minutes du mercato. Des quatre départs, c’est celui qui se fait dans le plus grand calme. Pas de déclarations tapageuses. Pas de colère. Pas de haine. Modeste M’Bami laisse derrière lui l’image d’un joueur professionnel, fiable et athlétique. De son côté, le PSG s’avance vers la plus grande crise sportive de son histoire avec une 15e place cataclysmique qui annoncera le fiasco de 2008 avec une relégation évitée de justesse à Sochaux lors de la dernière journée et une 16e place finale de toute beauté. Mbami est loin de Paris, il continue sa carrière à Marseille et demeure, encore aujourd’hui, un joueur qui ramène nos souvenirs dans les années 2000. Des souvenirs vivants, issus des nombreux matchs suivis au Parc des Princes à une époque où seul Canal+ donnait de la visibilité au football français. C’était la Ligue 1 dominée par l’OL, c’était l’époque bénie des joueurs frisson comme Mickaël Pagis, Jérôme Leroy, Mamadou Niang, Benoît Pedretti, Djibril Cissé, Kim Källström, Pierre-Alain Frau ou Daisuke Matsui. Un temps ou Jan Koller et Patrick Kluivert évoluaient en D1. Bref, Modeste M’Bami était un phare de nos années 2000, un repère, un nom, un joueur que l’on a vu jouer, là, devant nous, dans des matchs que l’on pouvait suivre sans smartphone à la main. 40 ans, putain. Un enfant.

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