- Copa Am.
- Argentine/Bolivie (1-1)
Début glacial pour l’Argentine
L'Argentine a été incapable de battre la Bolivie en ouverture de la Copa América qu'elle organise (1-1). Pire, elle a failli s'incliner, traversant la rencontre comme un fantôme. Batista et ses joueurs ont du pain sur la planche.
Argentine – Bolivie : 1 – 1
Buts : Aguero pour l’Argentine, Hermoza pour la Bolivie
Tout était réuni pour que la fête soit belle. Un public acquis à sa cause, une cérémonie d’ouverture de bonne facture, le meilleur joueur du monde dans ses rangs, sorti de sa saison la plus aboutie en club, et une équipe de Bolivie dont elle ne devait faire qu’une bouchée. Et pourtant, l’Argentine a encore trouvé le moyen de se faire peur et de tout remettre en cause. Le nul qu’elle a finalement accroché dans le dernier quart d’heure de la partie inaugurale de La Plata laisse présager quelques maux de tête pour Sergio Batista. Davantage que le résultat, décevant à plus d’un titre, c’est la manière dont sa formation a joué qui inquiète les compatriotes de Léo Messi, alors qu’elle se présentait avant le début du tournoi comme la grande favorite.
Higuain, Pastore et Milito rongent leur frein
Avec un Javier Mascherano dont le credo est « une passe vers l’avant, cinq pas en arrière » , Ever Banega a eu fort à faire aux côtés d’Esteban Cambiasso pour prendre le dessus sur la Bolivie et orienter le jeu en faveur des locaux au cœur de l’Estadio Unico, converti en gigantesque frigo hier soir (le thermomètre affichait trois degrés dans le stade de La Plata, ndlr). D’autant plus en seconde période, lorsque le technicien albiceleste a sorti l’Intériste, tout juste remis d’une déchirure, pour faire entrer Di Maria sur le flanc gauche. Le Valencien Banega s’est alors retrouvé esseulé entre deux lignes, malgré le coup de main de Messi, venu à plusieurs reprises participer à la construction du jeu au milieu. Le trio d’attaque de la seconde mi-temps a semé le trouble, malheureusement davantage dans son propre camp que chez son adversaire. Higuain, Milito et Pastore ont observé depuis le banc Lavezzi, Di Maria et Tévez multiplier les courses inutiles. Et ils ont dû rire jaune.
Tévez : « N’attendez pas des 5-0 »
Le Napolitain donna l’impression de vouloir tout régler tout seul, comme lorsqu’il se lança dans une série de dribbles avant d’expédier directement le ballon derrière le but du portier bolivien. Di Maria apporta bien un grain de folie au jeu sur le côté gauche, offrant sur un plateau le cuir à Burdisso sur le but d’Agüero (1-1, 76e), mais il eut du mal à abandonner sa ligne de touche et à parfois repiquer dans l’axe. Quant à Tévez, on se demande où est passé l’attaquant des Citizens que l’on connaît, si percutant à l’accoutumée, plutôt hagard et ne sachant pas où se placer hier. Pour couronner le tout, la Bolivie a livré une prestation sérieuse, contenant assez bien les attaques adverses et profitant de quelques errances de l’Argentine pour jouer sa carte à fond. Comme sur ce corner qui amena le but de Rojas, en début de deuxième période, sur une talonnade culottée (0-1, 48e). Le score reflète bien la physionomie du match et c’est sans doute ce qui doit préoccuper les supporters de l’Argentine : son équipe ne vaut pas mieux que la Bolivie à l’heure actuelle. Cela n’inquiète pourtant pas outre mesure les joueurs et l’entraîneur albiceleste. Ce dernier s’est dit « satisfait de ce que (ses) joueurs ont montré » , reconnaissant néanmoins « ne pas être content du résultat » . Tévez, ironique sans le vouloir, a prévenu : « N’attendez pas à ce que l’on gagne tous nos matches 5-0 » . Ses compatriotes n’en demande pas tant. Un petit but d’écart leur suffirait amplement. Et ce dès mercredi, contre la Colombie, qui affronte aujourd’hui le Costa Rica. Chiche ?
Par Florent Torchut, à La Plata
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