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De Clarens : « Le foot ici, c’est crème solaire à gogo »

Propos recueillis par Alexandros Kottis
De Clarens : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le foot ici, c&rsquo;est crème solaire à gogo<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pour sa quatrième année dans le championnat de Hong Kong, Jérôme de Clarens a participé à la montée du Hong Kong Football Club en première division. L’attaquant formé à La Garenne-Colombes et passé par l’AS Poissy et l’AS Concarneau va découvrir la Premier League locale, et réaliser son rêve en devenant professionnel.

Salut Jérôme. Alors, comment te retrouves-tu à jouer au foot à Hong Kong ? Après avoir navigué entre la DHR, la DSR et la CFA2, j’ai débarqué à Hong Kong en décembre 2012 grâce à un oncle qui travaille ici depuis trente ans. Plutôt que d’errer dans les basses divisions de France, je me suis dit : « Pourquoi pas tenter le haut niveau d’un pays exotique ? » J’avais besoin de nouveaux challenges et la possibilité de poursuivre ma vie en Asie m’a tout de suite attiré, même si je ne connaissais pas grand-chose du football ici et que ma perception était un peu faussée. Je me suis par exemple imaginé être coaché par Marcello Lippi (entraîneur de Guangzhou entre 2012 et 2014), mais Hong Kong a son propre championnat indépendant du reste de la Chine !

Raconte-nous un peu tes débuts.Une fois les obligations administratives de visa terminées, j’ai commencé à démarcher quelques clubs, mais c’est presque par hasard que j’ai trouvé ma première équipe.

J’interpelle le coach d’un club de D2 pour lui demander de faire un essai, il accepte, et je plante un triplé pour mon premier match. Je signe aussitôt un contrat.

En arpentant les rues de Hong Kong pour me familiariser avec la ville, je suis tombé sur l’entraînement d’une équipe de deuxième division, le Kwai Tsing FC. J’interpelle le coach pour lui demander de faire un essai, il accepte, et je plante un triplé pour mon premier match. Je signe aussitôt un contrat et je deviens le premier Français de l’histoire du club, le kif absolu. Bon, le deuxième match – en coupe contre une équipe de première division –, on le perd 9-1 et l’euphorie redescend un peu, mais je découvre un beau stade de 7 000 places et mes potes français étaient venus nous encourager. Du coup, on entendait plus de « Paris on t’encule » que des chants à la gloire de l’équipe.

Comment s’est déroulée ton adaptation ?Honnêtement, super bien. Partout où je suis passé, les locaux m’ont accueilli à bras ouverts, sans doute fiers et intrigués de jouer avec un Français. Tous veulent te dire les quelques mots qu’ils connaissent, et raffolent des insultes qu’ils s’amusent à balancer en plein match. J’ai rencontré beaucoup d’Anglais sur les terrains, et la rivalité avec les Rosbeefs s’exportent plutôt bien à l’autre bout du monde. Les plus grosses embrouilles, mais aussi les meilleures troisièmes mi-temps, c’est avec eux que je les ai passées. Ce qui a été le plus difficile, c’est de s’adapter aux conditions climatiques, surtout en été. Il n’est pas rare de jouer par 90% d’humidité et 40 degrés au soleil, et franchement, ça pique ! C’est donc beaucoup d’eau et crème solaire à gogo.

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris dans le championnat ?Le sport reste le même, avec un championnat classique basé sur des montées et des descentes.

Il y a des règles un peu étranges, comme l’interdiction pour les étrangers de jouer en troisième division, sans vraiment qu’on sache pourquoi.

Après, il y a des règles un peu étranges, comme l’interdiction pour les étrangers de jouer en troisième division, sans vraiment qu’on sache pourquoi. Et parfois, il se passe des trucs vraiment bizarres. Dans un club par lequel je suis passé par exemple, le coach avait ouvertement interdit aux remplaçants de toucher à leurs téléphones portables pendant les matchs, par peur d’être accusé de pratiques douteuses. J’ai appris plus tard que le club avait des antécédents en matière de corruption. Tu connais la réputation d’Hong Kong en matière de paris sportifs et de blanchiment d’argent… Après, il ne faut pas croire que tous les clubs sont comme ça. Au Hong Kong FC, tu sens que les mecs sont des pros, avec des anciens internationaux, et que les structures sont en place.

Ce qui vous a permis de monter en première division…Ouais, c’est le top! Ça fait un an que j’y suis, grâce au coach qui me voulait absolument. À chaque fois que je jouais contre le Hong Kong FC, je faisais des très bons matchs, donc il m’a proposé de les rejoindre l’année dernière et je ne regrette pas une seule seconde, vu la saison qu’on a fait. On a obtenu la montée sur les trois derniers matchs en allant notamment battre le leader 5-1 et le quatrième 3-2, où je marque le but de la victoire… Une folie !

Quel est le rapport des gens au football ici ?

On a le sentiment que le football prend de plus en plus d’importance à Hong Kong, peut-être par ricochet avec ce qu’il se passe dans le championnat chinois.

Il y a pas mal de groupes de supporters pour les clubs de Premier League (la première division), la seule au statut professionnel, mais même les plus petits clubs jouissent d’une bonne cote de sympathie. On a le sentiment que le football prend de plus en plus d’importance à Hong Kong, peut-être par ricochet avec ce qu’il se passe dans le championnat chinois. Il y a deux ans, j’étais invité à voir le match amical du PSG face à Kitchee lors de sa tournée estivale d’avant-saison, et un jeune m’a demandé de prendre une photo avec lui. « Tu joues au Kwai Tsing ?? Trop bien ! » Ça m’a rendu super fier, mais j’étais un peu surpris, Kwai Tsing, c’est même pas le niveau d’Angoulême, hein.

Qu’est-ce que tu fais quand tu ne joues pas au foot ?Je travaille dans une entreprise spécialisée dans l’importation de produits alimentaires. On les fait venir principalement d’Europe et d’Australie pour les revendre aux restaurants d’Hong Kong. L’idée, maintenant, va être de réussir à concilier le boulot avec le foot pro, que je n’ai encore jamais connu. C’est un rêve qui se réalise, et j’espère que ça va se poursuivre.

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Propos recueillis par Alexandros Kottis

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