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« Dans ma Roma, Totti n’aurait jamais rien gagné  »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
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Pirlo, Seedorf, Quagliarella, Ogbonna, etc. Autant de joueurs passés d’une équipe milanaise ou turinoise à l’autre. Un événement rarissime à Rome et qui fait de Franco « Ciccio » Cordova un OVNI, lui qui, capitaine de la Roma, rejoignit directement la Lazio en 1976.

On vous décrivait comme un footballeur atypique, pourquoi ?Le football est un environnement particulier, soit tu t’y sens bien, soit tu n’es pas à l’aise. Si j’avais des choses à dire, je les disais, je ne pensais pas à respecter les règles d’un système de toute façon malade et qui l’est toujours aujourd’hui. Si mon président n’avait pas d’argent ou le physique du rôle, je lui disais en face parce qu’il n’avait pas le droit de se foutre de la gueule des supporters.

Avant d’atterrir à Rome, vous êtes passé par la Grande Inter, mais sans jouer.Et pourtant, j’étais très apprécié par le président Moratti et j’avais un bon rapport avec Herrera, mais j’ai eu une petite histoire personnelle qui fait qu’on m’a envoyé en prêt à Brescia où j’ai fait une belle saison d’ailleurs. Mais bon, c’était la Grande Inter, la concurrence s’appelait Luis Suárez, Mariolino Corso. Et puis je passais de Catane, avec sa mer, son soleil, à Milan et son brouillard à 14 heures. Enfin, on peut dire que j’ai également profité de la vie nocturne milanaise.

Au bout de cinq saisons, vous devenez capitaine de la Roma.Je ne sais pas comment ça s’est décidé, peut-être était-ce dû au fait que j’étais le playmaker de l’équipe, l’un des joueurs les plus techniques. J’ai connu la dernière année de Losi, puis il y a eu les intermèdes de Peiro et Del Sol, mais j’ai été capitaine de la pire Roma.

La fameuse « Rometta » .
Je ne veux pas offenser mes anciens coéquipiers, mais il suffit de lire les formations de l’époque pour s’en rendre compte. C’était une équipe sans moyens financiers, il n’y avait pas de grosses recrues, on finissait 9e, 10e. La Roma a commencé à se reconstruire avec Viola après Anzalone et Marchini, mon ancien beau-père qui était un entrepreneur venu par hasard dans le monde du foot et qui le faisait aussi pour des raisons politiques.

J’étais très ami avec Chinaglia, même si c’était un gros fasciste et moi un communiste, le courant passait bien. On fumait 100 clopes par jour dans notre chambre en sélection, on ne voyait plus rien à cause de la fumée.

Pourquoi votre rapport avec la Roma s’est détérioré ?Certains n’ont jamais digéré le fait que j’étais le gendre du président Marchini, un communiste convaincu. Moi aussi je l’étais, je côtoyais Berlinguer, chef du PCI, je croisais les Veltroni, D’Alema qui étaient tout jeunots. Ça a un poids à Rome avec le pape. D’ailleurs, Marchini œuvrait dans le bâtiment, il avait fait construire, puis offert l’immeuble des Botteghe Oscure au parti. On l’appelait le pape rouge ! En face, il y avait Giulio Andreotti, éternel président du conseil, lui c’était le pape noir et il tirait les ficelles du club. On m’a fait payer le fait d’être proche du président, j’étais capitaine, international U23 et j’avais 60 % des supporters et de la presse contre moi.

Son successeur, Gaetano Anzalone, disait de vous que vous étiez le vrai président de la Roma.C’est un peu exagéré, mais il subissait ma forte personnalité. Je ne pouvais pas assumer toutes les conséquences négatives de ses erreurs. Il n’achetait pas de joueurs ou alors des mauvais, et on faisait retomber la faute sur moi. Si Totti avait joué au sein de cette Roma, il n’aurait jamais rien gagné.

Mais il n’y avait vraiment personne ? Capello par exemple ?Le joueur ne m’a jamais vraiment plu. Ensuite, Fabio est allé à la Juve et il a gagné, mais comme tout le monde hein. Et même s’il était le phénomène de l’équipe, on finissait en milieu de tableau. Je répète, je n’ai rien contre mes anciens coéquipiers, mais on a failli descendre. Je ne pouvais pas être le seul responsable de ces mauvais résultats.

Durant ces années, vous voyez même la Lazio fêter son premier titre en 1974.La ville était biancazzurra. J’étais très ami avec Chinaglia, on partageait notre chambre ensemble en sélection, on fumait 100 clopes par jour, on ne voyait plus rien à cause de la fumée. C’était un très bon gars, Giorgio, même si c’était un gros fasciste et moi un communiste, le courant passait bien. Dans cette Lazio, il y avait aussi Pino Wilson que je connaissais depuis tout petit à Naples où on s’affrontait déjà.

J’ai eu l’idée d’aller à la Lazio par vengeance.

Nous voici à l’été 76, vous avez 32 ans et on vous pousse vers la sortie.J’étais déjà vendu au Hellas, mais je ne voulais pas y aller ni ma famille, c’était comme arrêter de jouer au foot. Je l’avais dit à Anzalone, qu’il ne pouvait pas m’envoyer là-bas, c’était un vrai coup bas. C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée d’aller à la Lazio par vengeance. Pas sûr que je le referais après coup. J’ai toujours été romanista, mais j’étais désespéré. L’ex-président Ranucci m’a alors proposé d’aller me changer les idées sur son yacht à Montecarlo. On s’amusait, on mangeait bien. Je reçois un coup de fil de Luis Vinicio qui venait d’être nommé entraîneur de la Lazio, j’ai accepté, mais j’ai souffert le martyre.

Comment ont réagi vos anciens coéquipiers ?Très bien parce qu’ils étaient au courant de la situation qui s’était créée avec Anzalone.

Les nouveaux en revanche ?Je dois remercier les chefs de la curva Nord de l’époque qui m’ont bien guidé. Le premier entraînement de la saison à Tor di Quinto, il y avait 3000 personnes, un vacarme d’enfer. J’étais dans les vestiaires, j’avais une peur bleue ! Au moment d’entrer sur le terrain, tout le monde se tait, on entendait les mouches voler. C’est à ce moment que les « capi » font partir des applaudissements, et tout le monde suit, ouf !

Il n’y a pas eu un supporter de la Roma qui a cherché à se venger ?Au contraire, ils venaient me voir jouer avec la Lazio !

Comment s’est passé votre premier derby avec le maillot biancoceleste ?
J’étais transparent, je passais la balle à mes adversaires. En face, De Sisti a été obligé de me rappeler « oh, tu joues pour eux désormais ! »

Les Laziali ont apprécié ma transparence, je ne leur ai jamais dit de mensonges. Ça, c’était réservé pour les femmes. Et dans cet exercice, j’étais encore plus inspiré que sur le terrain !

Vous n’avez jamais décroché en fait…Pire, Dino Viola venait me voir avant les matchs, jusqu’à une demi-heure avant le coup d’envoi, on parlait de comment il allait racheter la Roma. L’accord était que je revienne une fois que c’était conclu. Tout était organisé, Di Bartolomei devait venir me chercher, j’aurais dû quitter le terrain, en enlevant mon maillot et en saluant tout le monde. Malheureusement, un journaliste du Tifone a fait capoter l’affaire. Ce journal était en partie financé par Marchini qui avait malheureusement vieilli… Viola a dû reporter le rachat de plusieurs années, et c’était trop tard pour moi.

Votre Roma n’était pas compétitive, mais votre Lazio ?C’était une très bonne équipe : Re Cecconi, Manfredonia, Giordano meilleur buteur, Marchini, Garlaschelli, D’Amico, on s’est même qualifié pour la Coupe de l’UEFA la première année.

Vous y avez également porté le brassard ?Non, il y avait Wilson, et si on me l’avait proposé, je ne l’aurais pas fait, ça me semblait indécent, mais que ce soit clair, je donnais tout avec le maillot de la Lazio et j’étais titulaire indiscutable.

Vous avez eu l’occasion de travailler avec les deux clubs ?Je ne me suis jamais proposé, car c’est ce qu’il faut faire, il y a tout un chemin à suivre, d’abord amadouer les journalistes, etc. mais je ne fais pas ce genre de choses. Moi, je voulais être président de la Roma, mais ça coûtait trop cher. Du coup, j’ai monté une entreprise de services et j’accompagne mon fils au stade pour voir la Roma.

Et qu’éprouvez-vous aujourd’hui pour la Lazio ?Du respect, j’y ai été mieux traité qu’à la Roma où j’étais pourtant capitaine. Les Laziali ont apprécié ma transparence, je ne leur ai jamais dit de mensonges. Ça, c’était réservé pour les femmes. Et dans cet exercice, j’étais encore plus inspiré que sur le terrain !

Veretout, leader à tout faire

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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