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Dans la tête de Laurent Blanc

Par Markus Kaufmann
Dans la tête de Laurent Blanc

Entre les incertitudes liées à l'infirmerie, l'évaluation des prises de risque tactiques et les mauvais souvenirs de son affrontement contre José Mourinho l'an passé, Laurent Blanc n'a pas pu préparer le match le plus important de la saison dans la tranquillité qu'il aurait espérée. Et si c'était mieux comme ça ? Lors de sa carrière de joueur, c'était bien dos au mur, face à deux attaquants assoiffés de pressing, que l'ancien libéro savait le mieux montrer sa classe et sa vision. Son équipe est dos au mur. Le Président peut-il lui transmettre son audace, ou le PSG va-t-il à nouveau tomber dans la spéculation de ses contres sud-américains ?

Quelle formation avec tous ces blessés ?

Parce que les premiers choix de Laurent Blanc vont se résumer à la formation alignée, un rapide tour d’horizon permet de se rendre compte des obstacles qui se sont érigés face au Président. En défense, autour de la paire de centraux brésiliens, Maxwell est incertain, mais pourrait débuter. À droite, c’est Van der Wiel et ses 27 minutes de jeu lors du dernier mois qui devront faire face aux crochets d’Eden Hazard. Au milieu, autour du grand Verratti, Matuidi devrait pouvoir jouer malgré un coup reçu au genou, et Motta pourrait revenir, mais le chef rusé n’a pas joué contre Nantes et Caen. Enfin, Javier Pastore est dans le groupe, mais le génie argentin n’a pas joué depuis près de trois semaines. Devant, en l’absence de Lucas, le trio Pocho-Ibra-Matador devrait être une certitude, à moins que Blanc ne préfère lancer Pastore pour garder du sang frais sur le banc. Le plus grand problème réside dans le fait que les « incertains » sont les joueurs qui ont pris l’habitude d’élever le niveau collectif du PSG lors de ces rencontres de Ligue des champions : avec Motta, Pastore et Marquinhos en forme, le potentiel du groupe aurait été différent.

Mais les blessés ne rajoutent pas de la difficulté : c’est le niveau d’incertitude qui les accompagne qui complique la tâche du groupe. Si Laurent Blanc parvient à réduire cette incertitude, le groupe pourrait ressortir gagnant. Et on peut sentir cette prise de conscience dans les mots de Laurent Blanc en conférence de presse : « un besoin d’alchimie » , « si tout le monde est à l’unisson » … Il n’y a qu’à voir les dernières étapes de la victoire de Chelsea en C1 en 2012 pour se rendre compte que cette compétition n’a pas toujours réservé un sort malheureux aux équipes abonnées au lit d’hôpital et aux suspensions. Avant de réaliser le premier exploit d’une longue série en 2010 face à Chelsea, l’Inter de Mourinho s’était inclinée contre Catane (3-1) en terminant à dix pour ce qui restera la pire performance de sa saison. Alors, arriver stressé, est-ce une si mauvaise nouvelle ? L’avantage, c’est que le groupe du PSG ne subira pas la surprise de l’incertitude mentale dans laquelle un gros match de Ligue des champions est capable de te plonger, car le PSG se trouve déjà plongé dans cette incertitude complète. La condition, c’est d’avoir un chef capable de transmettre de la sérénité dans la tempête.

Les blancs ou les noirs ?

La saison dernière, le Paris Saint-Germain avait terminé premier de sa poule et affrontait un Chelsea blessé, second et en reconstruction. Le PSG, collectivement et individuellement plus fort, avait fini par s’incliner de justesse pour une question de lecture tactique et d’expérience. Malgré une aisance évidente dans le jeu, les Parisiens n’avaient pas pu éviter de reculer à Stamford Bridge. Mais cette année, les rôles sont inversés. Les arrivées de Matić et Cesc Fàbregas, ainsi qu’une année de plus sous le commandement de José Mourinho, ont fait de ce Chelsea un animal hybride capable de jouer plusieurs footballs. Et dans cette phrase, le mot « jouer » est le plus important : le PSG n’a plus le monopole du jeu, ni celui de rien du tout d’ailleurs. Pour autant, Laurent Blanc devrait-il accepter les pions noirs et se positionner en réaction aux déplacements des pièces de Mourinho ? Au contraire !

José Mourinho a pris l’habitude de ne jamais jouer « all in » lors d’un match aller à l’extérieur en Ligue des champions, et même plutôt l’inverse : il prend toujours les noirs. Contre l’Atlético l’an passé, il était même venu signer fièrement le 0-0 au Vicente-Calderón, espérant pouvoir compter sur le fameux effet Stamford Bridge que Salomon Kalou décrivait dans les colonnes de So Foot Junior en mai dernier : « On a tellement pris l’habitude de gagner sur ce terrain… Quand on joue un gros match, si c’est à Stamford Bridge, on se dit que rien ne peut nous arriver. » Si Mourinho change de stratégie et décide d’agresser les Français, le PSG peut être inquiet, car il n’a pas été construit, notamment défensivement, pour briller sans ballon. Si les Londoniens viennent bien pour ne pas perdre, comme l’an passé, voilà un argument de plus que le PSG joue ce match de façon conquérante et ne tombe pas dans le piège des longs ballons vers Zlatan Ibrahimović. Malheureusement, Laurent Blanc a laissé sous-entendre que la stratégie sera également de ne pas faire d’erreur : « Il faudra bien défendre et ne pas prendre de but. C’est une priorité. »

Comment faire mal à Chelsea ?

Après le plan de jeu, viennent les consignes tactiques. Comment faire mal à ce Chelsea et comment lui résister ? Quels duels vont faire basculer le match ? Quel joueur aura des consignes particulières ? Face à l’incertitude forcée par l’infirmerie, c’est forcément difficile à prévoir. En fonction de la présence de Motta et de Pastore, le tempo et le volume du jeu parisien peuvent être complètement bouleversés. En tant que collectif, il est certain que les hommes de Laurent Blanc devront tenter de profiter des trois principales lacunes des Blues : le fait que le jeu londonien ne respire majoritairement qu’à travers les pieds de Cesc et Matić, la vulnérabilité défensive du côté gauche d’Eden Hazard et le manque de vitesse de l’arrière-garde anglaise. Pour cela, le PSG doit donc aller au-delà de la « bonne défense » qu’attend Blanc. Le match référence est évidemment le calvaire vécu par les Blues sur la pelouse de White Hart Lane en décembre, lors duquel les Blues avaient terriblement souffert du pressing et de la vitesse des attaquants de Tottenham.

Le profil défensif de Lavezzi et Cavani semble dessiné pour ce type de missions, mais tout dépendra des mouvements du reste du bloc. Blaise Matuidi sera-t-il assez libéré pour faire vivre un cauchemar à Matić ? Marco Verratti jouera-t-il assez haut pour transformer toute récupération en un bon ballon dans le dos de Hazard ? Thiago Motta aura-t-il la santé pour échapper à l’infatigable rigueur défensive d’Oscar ? Enfin, il faut rappeler que cette charnière David Luiz-Thiago Silva n’est pas faite pour défendre dans ses trente derniers mètres. Et plus elle reculera, plus Diego Costa pourra obtenir des fautes ou des remises intéressantes. Si les Blues ont mûri dans le jeu, le Chelsea de la saison dernière est intemporel. S’il reste dix minutes et que les Blues ont besoin de deux buts, ils ont les moyens de se les faire offrir. Joueur, Laurent Blanc aimait feinter d’un côté pour passer entre deux attaquants et sauter la ligne adverse en un seul dribble. Pourvu que son PSG ait le même coup d’œil pour résister à la tentation d’attendre et de voir.

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Par Markus Kaufmann

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