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Corentin Tolisso, jeune et joli

Par Gabriel Cnudde & Théo Denmat
Corentin Tolisso, jeune et joli

À 21 ans seulement, Corentin Tolisso débute sa deuxième saison en tant que titulaire à l'Olympique lyonnais. Moins médiatique que Fekir, Lacazette ou Lopes, il est pourtant aujourd'hui l'indéboulonnable de l'entrejeu lyonnais.

Le regard haut, Corentin ouvre le pied. L’angle de frappe est parfait. Le tout consiste à soulever légèrement le ballon tout en gardant un maximum de puissance, et ça, le gamin sait faire. But. Ce jour-là, contre l’Olympique lyonnais, Tolisso en marquera trois. Gérard Garnier, son entraîneur de l’époque au FC du Pays de l’Arbresle, se souvient avec précision de ce moment particulier : « Ce jour-là, Corentin me fait un truc… On était dans la poule de l’OL en élite, et sur ce match, j’avais jamais vu ça de ma vie. On fait 4-4 en se faisant égaliser à la dernière minute. À notre niveau, c’était du jamais-vu. » Depuis ce jour, l’OL décide de suivre le petit brun. Les appels du pied sont réguliers, mais coach Garnier veille au grain : « Je leur disais à Lyon : « De toute façon, c’est vous qui l’aurez, y a pas de mystère. Pas la peine de le changer tout de suite. » » Et en 2007, bingo. Tolisso devient gone, comme prévu. Un destin que tous ceux qui l’ont connu avaient vu venir… avant d’aller chercher encore plus haut.

Un cadeau plus qu’une surprise

Comme beaucoup de ses semblables, Corentin a été attiré par le ballon dès son plus jeune âge. « Il s’est mis au football très jeune, dès qu’il a appris à marcher en fait. C’est surtout à Thizy qu’il a commencé à jouer au football. Il avait six ans quand il a rejoint son premier club » , raconte Vincent, son papa, ancien footballeur et entraîneur au niveau régional. Avant les clubs, les championnats et les entraînements, Corentin fait ses gammes à la maison. « Il n’y avait pas de petit terrain dans la ville, mais nous, on avait une grande maison avec un très grand jardin, il y avait de quoi s’amuser ! Quand il revenait de l’école, il prenait son ballon, il allait dehors et il jonglait, il tapait, il jouait. C’est surtout à la maison qu’il a fait ses gammes » , se souvient son père, qui reconnaît avoir gardé un œil très attentif sur les progrès de son fils, sans toutefois s’enflammer. Une humilité qu’il a enseignée à son fils, et dont il est persuadé aujourd’hui qu’elle l’a aidé à atteindre les sommets du football français : « Je n’aurais jamais cru que mon gamin allait jouer la Ligue des champions. Si on m’avait dit ça, j’aurais dit : « Vous êtes fous, vous êtes cons ! » Il s’est donné les moyens, il a bossé, il a été humble. Je suis fier de lui. »

L’ascension fulgurante du gamin de Tarare jusqu’à l’Olympique lyonnais n’a surpris personne d’autre que papa. Même pour son premier entraîneur au Stade Amplepluisien, Laurent Vidican, le talent du petit garçon laissait présager de grandes choses : « Il n’avait pas du tout la grosse tête, alors que c’était déjà un excellent joueur. L’Olympique lyonnais l’a détecté quand il était en U8, c’est vous dire. » Plus les années passaient, moins les encadrants du jeune Corentin doutaient. Pour Gérard Garnier, qui l’a connu à l’Arbresle entre 10 ans et 13 ans, « Corentin était un surdoué » . Aujourd’hui, il se souvient de ces moments partagés avec un futur grand, non sans une pointe de nostalgie dans la voix : « Je note tous mes garçons depuis une une trentaine d’années, comme les pros, à chaque match. Mais je ne leur donne pas les notes, hein, ça c’est pour moi. Il y a la note, le commentaire et un tas de choses… Je note les gamins sur 10, sachant qu’un 6/10 c’est déjà pas trop mal, je suis assez sévère (rires). Je vais vous donner ses notes de la saison 2005-2006 : 9 – 9 – 6 – 7 – 9 – 8 – 6 – 9 – 6 – 8 – 8 – 8 – 6 – 8, vous voyez le niveau du joueur ! » Des joueurs comme ça, Gérard sait qu’il n’en entraînera pas tous les ans. Un goût de l’unique qui laissait forcément présager de grandes choses : « Des 9, j’en mets très rarement. Ses notes, il était dans un autre monde. Et c’est là que vous faites la différence avec les autres joueurs. D’ailleurs, je l’avais dit à son père, et il est venu me voir récemment pour me dire que j’avais eu raison de croire en son fils. » Malgré son tout petit gabarit, Corentin a su compenser, jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin de le faire : « Il faisait partie des joueurs qui peuvent jouer quasiment à n’importe quel poste, mais pour moi, c’était un milieu de terrain. Créatif, remarquable à la finition… offensif malgré tout, même s’il pouvait donner un coup de main défensivement avec ses deux poumons (sic)… » Trois, même.

« L’intelligence dans la vie se traduit toujours sur le terrain »

Des bonnes notes, le petiot en collectionne également à l’école. Dans une moindre mesure, évidemment, mais l’éducation passe au premier plan à la maison. Son père, qui « voulai(t) qu’il ait son bac » , lui rabâche que « le football, c’est aléatoire. On a plus de chances de réussir dans la vie quand on fait des études » . Florence Recorbet, sa CPE au collège La Platière de Thizy entre 2005 et 2007, peut en témoigner : Corentin n’est jamais passé par la case « discipline » . « C’était un élève sérieux, appliqué. J’ai trois fils qui jouent au foot, donc je remarquais qu’il jouait très bien dans la cour, mais je n’aurais jamais pu prédire qu’il fasse une telle carrière. » Surtout, la famille pousse. Toujours. Tout le temps. Pour chaque entraînement, c’est 39km en voiture avec le papa, 47 minutes pour les prévisions les plus optimistes. Alors là où certains lâcheraient les cours de sport pour se plonger dans la pratique, Tolisso, lui, apprend à combiner les deux. Équilibre les savoirs. Il a du mal à parler chiffres ? Il apprendra géométrie du terrain : « L’intelligence dans la vie se traduit toujours sur le terrain » , explique aujourd’hui son père. Laurent Vidican abonde : « Un des premiers matchs, il était attaquant à droite. Je m’en souviens comme si c’était hier. Il a évincé deux joueurs et il est parti à droite. Il a repiqué et il a tiré alors qu’il avait un camarade seul au centre. Je lui ai fait remarquer qu’il avait une autre possibilité que la frappe. L’action d’après, il centre et on marque un but ! Il avait tout compris. Pour un entraîneur, c’est fantastique. »

En benjamin, le voilà qui se frotte déjà à Kurt Zouma et Nabil Fekir, alors que ce dernier dribblote du côté de Caluire. « Humble » , « les pieds sur terre » , « la tête sur les épaules » , « remarquable » … les superlatifs ne manquent pas dans la bouche de ceux qui l’ont connu lorsqu’il s’agit de parler Tolisse. Mais pourquoi le gamin ne jouit-il pas d’une reconnaissance à la hauteur de ses compagnons Fekir ou Lacazette ? Parce que plus jeune, certes, mais aussi parce que milieu. Après une blessure au genou à 17 ans qui manque lui coûter sa place au centre de formation rhodanien, le gamin se stabilise en défense, puis au cœur du jeu. Perfectionniste, jusqu’au bout. Lorsqu’il recroise, « il n’y a pas longtemps » , la route de Gérard Garnier, ce dernier lui ouvre son carnet de notes défendu : « Un jour de la saison 2004-2005, il avait eu un 4. Il m’a dit : « Oh, ressors-moi le 4 et lis-moi le commentaire ! » Alors je lui ai relu, c’était fabuleux. »

L’équipe de France en ligne de mire

Outre son intelligence de jeu, sa qualité de passe et son endurance, la qualité première de Corentin Tolisso, c’est son âge. À 21 ans seulement, son papa l’assure, « il a une marge de progression énorme » . Et selon lui, Corentin est indéniablement amené à progresser vers un jeu plus offensif : « Il prend de plus en plus d’assurance balle aux pieds. Il va finir par faire du dégât, j’en suis certain. C’est son évolution logique, il va finir par devenir milieu offensif. Il s’est révélé l’année passée et maintenant il emmagasine de la confiance. » Et ce ne sera pas sans déplaire à monsieur Vidican, son entraîneur à Amplepluis, qui regrette un peu le bon vieux temps du Corentin attaquant dans son club. « Je trouve qu’il a perdu de sa qualité de dribble. Il était plus technique avant. Il joue beaucoup en passe et se libère trop facilement du ballon. Je pense que parfois il n’ose pas assez » , explique-t-il aujourd’hui. Ce feeling quant à l’évolution de Corentin est largement partagé par Gérard Garnier : « Je pense qu’il sera au moins milieu offensif. Il fait de plus en plus de passes décisives, il marque quelques buts… Ça va changer. C’est un créateur. »

À ce poste ou à un autre – Corentin pouvant compter sur sa polyvalence, lui qui a déjà occupé plusieurs postes à l’Olympique lyonnais –, le jeune Tolisso attend patiemment que s’ouvrent les portes de l’équipe de France A. « Gérard m’a dit un jour : « Vincent, ton fils, c’est l’avenir de l’équipe de France. » Ce n’est pas encore l’heure, mais j’espère que mon gamin continuera à évoluer comme ça jusqu’à l’équipe de France » , raconte son papa. Déjà plusieurs fois sélectionné avec l’équipe de France Espoirs, tous ses proches ont espoir de le voir un jour honorer une sélection avec l’équipe première. Sans aucun doute très bien conseillé, Corentin ne doit surtout pas changer. « Moi, je le vois bien jouer en équipe de France un jour. C’est un gamin qui est resté humble et c’est super, ça lui servira » , explique monsieur Vidican. Et ce n’est pas papa Vincent qui dira le contraire. « Vous savez mon gamin, c’est quelqu’un d’humble et de discret. S’il joue au football, c’est avant tout pour son plaisir personnel, pas pour qu’on parle de lui. On parle moins des joueurs de l’ombre comme lui, mais franchement, ça ne me dérange pas, bien au contraire. L’humilité avant tout. C’est une qualité qu’il faut garder le plus longtemps possible. »

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Par Gabriel Cnudde & Théo Denmat

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