S’abonner au mag
  • Liga
  • J17
  • Real Madrid-Barcelone

Comment réussir son Clásico

Par Mathieu Rollinger
Comment réussir son Clásico

Chaque année, il se retrouve sur la table. Chaque année, il est de plus en plus copieux. Chaque année, on doit au moins faire semblant d’adorer ça. Mais comment faire en sorte qu’un plat connu de tous et partagé dans le monde entier puisse se démarquer de ceux précédemment servis ? Enfilez votre tablier et suivez scrupuleusement la recette du parfait Clásico.

Trouver des produits de qualité En déambulant entre les rayons merengue et blaugrana, il paraît impossible de faire un mauvais choix. Les uns sont doubles champions d’Europe et champions d’Espagne en titre, emmenés par un coach à qui tout sourit ; les autres sont actuellement en tête de la Liga, assoiffés de revanche après un exercice 2016-2017 compliqué. La solution de facilité serait d’opter pour un duo de Ballon d’or, quintuplement primé. Messi-Ronaldo, le mélange entre la graine importée puis cultivée sur place et le morceau de viande le plus soigné du moment. À vérifier tout de même l’état de Ronaldo, puisque l’emballage de celui-ci aurait été en partie abîmé lors du voyage aux Émirats arabes unis le week-end dernier. En cas de rupture de stock, rabattez-vous sans sourciller sur un Karim Benzema, trente ans d’âge, un Isco qui pourrait surprendre vos convives, alors qu’un Paulinho, dernier arrivage au Barça, pourrait apporter pas mal de caractère à l’ensemble.

Arroser d’une rivalité séculaire Avant les fêtes, vous ferez à coup sûr des heureux en mettant au menu cette recette de grand-mère. Car pour petits et grands, nombreux souvenirs devraient rejaillir telle une madeleine de Proust. Barça et Real se sont affrontés à 236 reprises – le club de la capitale comptant un léger avantage sur son rival catalan, avec trois victoires de plus. Soit autant d’images qui passeront à la postérité et qui font tout le sel de cette rencontre : les tensions politiques des années 1940, la révélation d’Emilio Butragueño, les manitas de Cruyff en 1974 et 1994, le triplé de « Bam Bam » Zamorano, la tête de cochon jetée aux pieds de Luís Figo, les standing ovations du Bernabéu à Ronaldinho ou Maradona… Alors faites en sorte que ce 237e Clásico reste lui aussi gravé dans toutes les mémoires.

Laisser mijoter dans un contexte sportif explosif La réussite du point précédent peut notamment dépendre du contexte spatio-temporel dans lequel se déroule votre Clásico. Et il se trouve que cette fin d’année est tout à fait propice. Grâce à un équilibre retrouvé et avec un Ernesto Valverde à la hauteur de la fonction, le Barça a l’occasion de partir en vacances samedi après-midi avec une confortable avance sur le reste de la meute. À l’inverse, si les Madridistas auront leur couronne de champions du monde sur la tête, tout n’est pas rose pour la Casa Blanca. Bien qu’avec un match en retard, ils pointent à la quatrième place du classement, à onze longueurs du Barça. « La situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui nous oblige plus que jamais à remporter ce Clásico pour pouvoir continuer à croire à la Liga » , avoue lui-même Sergio Ramos. Si ce duel ne sera pas une explication entre le leader et son dauphin, il ne devrait néanmoins pas manquer de saveur. Ce Clásico peut déjà être un tournant de la saison.

Farcir allègrement de sponsors asiatiques Le rendez-vous fixé à 13 heures aurait de quoi vous inquiéter, car vous avez plus l’habitude de servir ce genre de met lors d’un dîner, quitte à forcer sur le côté gala de l’événement. Mais plutôt que s’en plaindre, faites en sorte que tout le monde puisse repartir chez lui avec le bouton du jean prêt à sauter. Programmé à cette heure-ci pour avoir une exposition maximale sur le marché asiatique, cette affiche sera regardée par 650 millions de téléspectateurs répartis dans 185 pays différents. Le match de clubs le plus regardé au monde et donc une vitrine idéale pour la Liga dans son match à distance avec la Premier League. Le cabinet Nielsen estimait que le Clásico de décembre 2016 au Camp Nou (1-1) avait engendré 36 millions d’euros d’exposition médiatique pour les différentes marques partenaires des deux clubs. Ou comment se goinfrer sans se soucier du budget.

Faire revenir de la nostalgie Oui, cela peut piquer les yeux et faire couler les larmes sur les joues, mais pour donner du goût et de l’émotion, rien de tel que de ficeler correctement un scénario dramatique. Avec des adieux par exemple. Ce samedi, ce pourrait être les dernières pour deux figures emblématiques des Culés. Javier Mascherano pourrait rejoindre dès cet hiver le Hebei Fortune contre un chèque de dix millions d’euros et prendrait donc part à son ultime match avec le FC Barcelone, après sept ans de bons et loyaux services. Plus touchant, quoi que plus hypothétique, ce Real-Barça pourrait être le dernier Clásico disputé par Andrés Iniesta au Bernabéu. Le contrat du milieu catalan étant renouvelé de saison en saison, rien ne dit qu’il sera toujours là la saison prochaine. La question se pose, même si l’intéressé s’en défend auprès du Mundo Deportivo : « J’espère que ce ne sera pas le dernier. Quand je suis quelque part, ma tête et mon esprit ne regardent pas ailleurs. Je sais que je devrai prendre une décision au mercato estival, mais je le ferai quand ce sera le moment. »

Assaisonner le tout d’un duel à distance Un incontournable depuis huit ans. Depuis plusieurs saisons, le Clásico est devenu le seul moment où les monstres Cristiano Ronaldo et Lionel Messi peuvent s’expliquer directement sur un terrain de football, plutôt que par stats interposées. Avec 24 buts, l’Argentin est d’ailleurs le meilleur buteur du derby alors que le Portugais n’est encore qu’à une longueur des 18 pions de Di Stéfano. Ce match sera aussi la dernière foulée d’un sprint dans lequel CR7 et Leo sont à égalité. Avant le dernier match de l’année, les deux joueurs ont inscrit chacun 53 buts en matchs officiels sur l’année civile, rejoints mercredi par Edinson Cavani. Et c’est sur cette rencontre que l’on verra si l’un des deux est capable de se détacher à la photo-finish. De quoi mettre l’eau la bouche.

Laisser cuire plusieurs semaines dans un four à chaleur indépendante Une chose peut épicer encore un peu plus ce Clásico : c’est le premier à se dérouler depuis le référendum du 1er octobre, où les Catalans s’étaient prononcés pour l’indépendance de leur région. Violences policières, proclamation d’indépendance, pression du pouvoir central et exil de Carles Puigdemont sont depuis passés par là et le feu n’est pas complètement éteint. De quoi jeter encore un peu d’huile dessus avant ce sommet. Comment seront accueillis les joueurs du Barça, symboles de la Catalogne forte et autonome, dans l’antre du club royaliste et représentant de l’Espagne unifiée ? Est-ce que Gerard Piqué le catalaniste et Sergio Ramos l’unioniste joueront encore plus des coudes que d’habitude ? Tout cela fait partie des ingrédients mystères qui feront la différence entre un gastro et un Clásico de bistrot.

Buen provecho/Bona apetit.

Antonio Rüdiger explique pourquoi il a porté plainte contre un journaliste

Par Mathieu Rollinger

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol
Logo de l'équipe Allemagne
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa   - Photo by Icon Sport
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa - Photo by Icon Sport
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Real Madrid

Lionel Messi

Karim Benzema

02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)