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Comment faire jouer Angel Di Maria au PSG ?

Par Markus Kaufmann
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Comment faire jouer Angel Di Maria au PSG ?

Avant sa saison difficile en Angleterre, il avait peut-être été le joueur le plus déterminant de la saison 2013-14. De ses folles chevauchées madrilènes lors de la quête de la Décima à la pertinence de ses mouvements et de ses passes au Mondial brésilien, le petit ange avait fait rêver les croyants et convaincu les sceptiques. Autrefois ailier déséquilibrant, Di Maria avait su se transformer en brillant milieu relayeur ou intérieur. Sous le commandement de Van Gaal, il a carrément évolué dans tous les rôles de l'animation offensive. Alors, quelles options tactiques offre-t-il à Laurent Blanc ?

Dans un pays acquis à la gloire des numéros 10, ces divins Diez, Angel Di Maria a toujours été différent, spécial. Gaucher original comme Maradona, originaire Rosario comme Messi, mais sans le prestige authentique des deux autres. Les jambes maigres, l’allure quelque peu disgracieuse, les bras en zigzag, et une trajectoire qui a mis du temps à se décider. Son surnom, El Fideo, veut dire « vermicelles » . Angel est fin comme une nouille, et forcément, on le fait jouer sur un côté, loin des lumières. Logiquement, l’argentin est donc devenu une star loin de son pays, à Lisbonne, au pays des numéros 7. Depuis, une avalanche de passes décisives a enseveli le football européen. Au contraire des autres ailiers youtubesques, Di Maria a toujours un objectif derrière son envie d’éliminer l’arrière latéral qui lui barre son chemin. Et ça ne fera pas de mal à un PSG classé 16ème de Ligue 1 en nombre de centres par match la saison dernière.

L’ailier créateur qu’auraient dû être Ménez, Lavezzi ou Lucas

C’est l’option la plus naturelle, aussi bien pour le joueur que pour l’effectif du PSG. Que ce soit à gauche ou à droite, El Fideo s’est fait connaître en éliminant son vis-à-vis, en centrant avec précision, en revenant vers l’intérieur ou encore en courant après son adversaire tout le long de son couloir. Souvent utilisé à droite par José Mourinho à Madrid, dans un rôle similaire à celui de Robben, Di Maria a brillé par la multitude de choix qu’il propose balle aux pieds : frappe du gauche, passe en profondeur, louche, centre plongeant, dribble… Trouver des espaces là où l’entraîneur adverse avait tout fait pour qu’il n’y en ait pas, voilà sa spécialité. Et ça donne 72 passes décisives sur les cinq dernières saisons en club.

Le 22 du Real et 7 de Manchester réunit les deux qualités les plus importantes pour un ailier moderne : l’imprévisibilité en attaque et le volume de jeu en défense, et surtout au pressing (ce qui par ailleurs s’est bien moins vu à Manchester : par rapport à sa saison en Premier League, il a réussi quatre fois plus de tacles par match durant la Copa América). M’option Di Maria donnerait aux couloirs parisiens une autre densité et appellerait de nouvelles combinaisons avec les latéraux, mais surtout les milieux. D’où les véritables interrogations que fait naître son arrivée à Paris : comment Di Maria va-t-il interagir avec Matuidi et Pastore à l’intérieur ?

Di Maria peut-il jouer avec Matuidi et Pastore au milieu ?

C’est l’autre option, la plus logique du fait de la dernière saison de l’argentin, mais la moins évidente compte tenu de celle du PSG. En jouant au milieu, Angelito a obtenu un nouveau statut. Dans l’axe, là où cela compte. Récupérations, seconds ballons, accélérations, changements de rythme, passes inattendues. Le premier replacement a été opéré par Sabella pour pouvoir alimenter Leo Messi avec la Seleccion, en 2012. Puis, Ancelotti a calqué la méthode, permettant au Real Madrid de l’italien d’alterner le 4-4-2 et le 4-3-3 en phases défensive et offensive. Plus Di Maria a pris de l’importance dans ces équipes, plus son jeu a gagné en maturité. Comme si l’agrandissement de son champ de vision lui avait permis de voir mieux, en conservant la même conduite de balle illisible pour les défenseurs. Sauf qu’à Manchester, cette vision s’est brouillée. Dans un style au volume de jeu toujours aussi important, Di Maria a beaucoup gâché. Moins bien entouré et plongé dans des schémas pas toujours naturels, l’Argentin semblait souvent jouer sa propre mélodie à Old Trafford. Un écart qui poussera Van Gaal à dire d’Ashley Young, son principal concurrent : « Lui, c’est un joueur qui a envie de faire ce que tu lui demandes de faire » . Alors, tant que Blanc ne lui dit rien…

Mais le milieu du 4-3-3 parisien est déjà très, très, très étiré vers la gauche. Dans ce triangle irrégulier formé par Matuidi et la paire Verratti-Motta ou par Verratti, Pastore et Matuidi, les relais sont souvent opérés par l’irremplaçable Matuidi. S’il joue milieu intérieur gauche, Di Maria prendrait la place de Matuidi, poste pour poste. Deux styles complètement différents d’envisager ce rôle, mais des mouvements qui occupent exactement les mêmes zones. Alors, comment fera Blanc ? D’une part, le possible départ de Motta pourrait faire reculer Matuidi dans un rôle plus conservateur que ces dernières saisons, ce qui rapprocherait encore plus sa trajectoire à celle de Makelele. D’autre part, Di Maria s’est montré brillant dans ses allers et retours entre l’intérieur et l’extérieur à Madrid. Peut-on imaginer une alternance avec Matuidi, lui aussi capable des mêmes mouvements entre la position de centreur sur l’aile et à la réception des centres autour de la surface ? Alors, il faudrait que Blanc prenne en considération le 4-4-2 – utilisé seulement une fois en C1 la saison dernière – pour ravir Cavani et Lucas.

Blanc peut-il encore allonger le voyage tactique ?

Enfin, Laurent Blanc pourrait inventer quelque chose. Angel Di Maria n’a jamais manqué de talent, et il a montré au monde entier qu’il savait s’adapter sur toutes les scènes. A seulement 27 ans, pourquoi pas ? On peut discerner deux possibilités plus ou moins vraisemblables. La première est celle de « faux 9 » . Dans la mesure où Zlatan Ibrahimovic pourrait se montrer moins omniprésent, l’axe parisien pourrait se libérer. Cela donnerait à Di Maria l’opportunité d’aller chercher le ballon dans le rond central, puis d’aller attaquer l’aile adverse la minute suivante. Le rôle se rapprocherait de celui d de Pastore, à la différence près que le rosarino avancerait au dribble tandis que le cordobés ferait la différence par ses décalages.

Enfin, si Di Maria a pu voir de près la dernière finale de Coupe du monde, blessé, il a forcément été inspiré par le match de Bastian Schweinsteiger. Un type qui portait lui aussi l’étiquette de dribbleur de côté, transformé en milieu de terrain par Van Gaal, puis en vrai milieu central, distributeur de jeu et de savoir dans la profondeur de l’axe. Un très long voyage tactique que Blanc pourrait entreprendre en l’absence de la relance de Thiago Motta. Dans cette perspective, Di Maria devrait alors faire progresser sa « pause » et sa densité défensive, mais surtout sa faculté à faire les bons choix. Dans tous les cas, l’arrivée de l’Argentin va faire grandement augmenter la prise de risque du Paris-Saint-Germain, pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment un football de surprises.

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Par Markus Kaufmann

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