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Comment Deschamps et ses soldats du feu dénouent les problèmes

Par Mathieu Rollinger, à Budapest
Comment Deschamps et ses soldats du feu dénouent les problèmes

En rang d'oignon derrière leur sélectionneur, les joueurs de l'équipe de France se sont fait une spécialité d'éteindre tous les débuts de potentielles polémiques depuis le commencement de cet Euro. Un exercice de style maîtrisé à merveille, mais qui n'est pas forcément sans risque.

Le micro est déjà ouvert, mais Didier Deschamps ne se sait pas encore en ligne, lorsqu’il s’assoit à son pupitre pour affronter virtuellement le feu médiatique* après le nul contre la Hongrie. Et là, ça craque : « Je vais me faire défoncer. » Une phrase anodine, lâchée dans un soupir, un instant volé, offert par le chef de la caserne bleue, lorsqu’il n’avait pas encore baissé la visière de son casque. Mais depuis le début de la compétition, voilà le seul moment où l’armure de Didier Deschamps s’est fendue. Car ensuite, une fois la conférence réellement lancée, le sélectionneur n’a fait que son devoir : dérouler la lance à incendie et arroser toute flammèche qui pourrait faire démarrer un incendie. Ainsi, il n’aura fallu que deux temps, trois mouvements pour expliquer ce résultat nul et le contenu décevant. Un, relativiser : « Je savais qu’on n’allait pas écraser tout le monde. On a un premier objectif : la qualification. Avec ces quatre points, on est dans les temps. » Deux, insister sur le positif : « Qu’on soit capable de faire mieux, oui, mais il y a eu de très bons enchaînements, notamment en première période. » Simple et efficace.

Suivez les sorties de secours

Ce qui est beau avec cette équipe de France, c’est que cette stratégie de communication est appliquée sur tous les sujets et par tous ses membres. Comme si un vade-mecum de la conférence de presse avait été photocopié en 27 exemplaires et mis en pratique par le sélectionneur et l’ensemble des sélectionnés. À chaque étincelle, les camions de dédramatisation sont tous de sortie pour assurer la sécurité du groupe. Au lendemain de la « broutille » Giroud-Mbappé, caporal Pogba était au rapport : « Les seules tensions, c’est au dos et dans les jambes.[…]Entre Olivier et Kylian, il n’y a rien du tout. En tout cas devant moi, il n’y a rien. Ce qui a été dit a peut-être été mal transmis, mais je ne sens pas de tensions. » À la suite du KO potentiellement problématique de Pavard en Allemagne, le sergent Hernandez rassure son monde : « En direct, on a vu qu’il a reçu un coup, mais je pense que ça paraissait plus dramatique à l’écran que dans la réalité. Il avait mal, mais il était serein, il savait où il était. » Puisque Benzema cherche toujours à faire trembler les filets, le lieutenant Griezmann sort lui la grande échelle : « Dès qu’il en mettra un, le robinet sera ouvert et ça va couler. Il a l’appui du staff et des joueurs. Il faut être patient, il a les occases, et à chaque fois ça peut rentrer. Le plus chiant serait de ne pas avoir d’occases. » De la même façon qu’un remplaçant comme Lucas Digne pouvant aspirer à une place de titulaire ne dévoilera jamais ses ambitions : « Je ne me pose pas la question si le coach va me mettre sur le terrain. Je donne tout aux entraînements comme les autres joueurs. » Un florilège qui permet surtout de comprendre que les ego n’ont pas voix au chapitre.

Sapeurs comme jamais

La seule assonance est finalement venue de Kylian Mbappé, débarqué en conférence avec un petit extincteur pour balayer les accusations de Giroud le visant ( « J’ai été un peu affecté, mais on ne va pas en faire toute une histoire » ) avant de souffler sur quelques braises pouvant s’avérer brûlantes ( « sur les penaltys, il n’y a pas de hiérarchie, peut-être que le coach en fera une, on verra » ). Mais avec le sourire, la gouaille et un premier succès probant face à l’Allemagne, tout passe plus facilement et cela rappelle que les couacs en série sous l’ère Domenech, pour ne citer que le pire, sont désormais de l’histoire ancienne. Cela démontre aussi que les footballeurs ont atteint un nouveau cap dans l’utilisation du verbe, portant l’art du dribble syntaxique à son paroxysme. Pourtant il ne faut ni s’en étonner ni s’en offusquer. Car à travers ces éléments de langage, avec cette cohérence dans les discours, c’est l’unité de l’équipe qui est préservée. Il faut aussi en déduire qu’en interne, les messages passent et plutôt bien. En ne tirant pas sur la sonnette d’alarme après la dernière prestation à Budapest, le staff entretient un climat de sérénité qui ne peut être que bénéfique pour la suite. La seule réserve, en définitive, est de se demander si ce bel édifice ne se fissurera pas en cas de nouveau faux pas contre le Portugal ou lors des premiers matchs à élimination directe. Ce serait en effet idiot de se voiler la façade.

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* Pour cet Euro 2020, tous les échanges avec la presse se font par visioconférence.

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