S’abonner au mag
  • Foot & Vélo
  • Effet papillon

Comment Brentford a offert un titre de champion du monde à Julian Alaphilippe

Par Mathieu Rollinger
Comment Brentford a offert un titre de champion du monde à Julian Alaphilippe

Ce dimanche, Julian Alaphilippe a ramené le maillot arc-en-ciel à la maison. Une première pour un Français depuis 23 ans. Mais les spécialistes capillaires savent très bien que cette période de disette n'a rien d'un hasard.

Les Bees volent sans Stewart…

Il en a gros sur la patate, le petit Roderick. Lui qui a bouffé du foot à la louche, servi grassement par son coach de père ou son frère fana de joueurs écossais comme George Young et Gordon Smith. Lui, le gamin du nord de Londres, qui porte les Gunners d’Arsenal dans son cœur. Pourtant, à 15 ans, c’est à Brentford qu’il tente sa chance. Mais le club de troisième division ne trouvera pas l’essai concluant. La suite de l’histoire ? Roderick deviendra Rod Steward, alias « Rod the Mod », une légende du rock reconnaissable notamment avec une iconique coupe mulet. Et rien ne dit que le foot anglais aurait accepté une telle excentricité.

Le mulet n’est pas encore l’apanage des ringards…

À la fin des années 1960, le phénomène de mode est tel que Paul McCartney et David Bowie en Angleterre, puis Johnny Hallyday et Francis Cabrel en France, se font les chantres de la nuque longue, avant que celle-ci conquière d’autres sphères. « Le fait que les musiciens adoptent la coupe mulet lui a donné un petit goût de sous-culture très pointue, explique au Monde la spécialiste de la coiffure Pamela Church Gibson. Puis la coupe a commencé par être adoptée par les footballeurs au milieu des années 1970, pour finir par devenir leur marque de fabrique dans les années 1980. » S’il n’a pu influencer son sport sur les pelouses, Rod Stewart a donc réussi à le faire sur le terrain capillaire.

Laurent Brochard porte la couette au sommet…

Mais d’autres sportifs ont aussi succombé à la même vague que les footeux Rudi Völler, Chris Waddle ou Tony Vairelles. Laurent Brochard en fait justement partie, et tant pis si cela ne plaît pas à ses camarades du peloton. L’Irlandais Sean Kelly, vainqueur de la Vuelta 1988, ne manque pas l’occasion de tester son français, appris en 1976 auprès de Jean de Gribaldy, lors d’une expérience de six mois au Vélo Club de Metz. Et quand le rouquin croise Laurent Brochard, alors jeune coureur, il ne mâche pas ses mots. « Il était venu me voir sur le départ d’une course pour me dire que ma coupe ne lui plaisait pas, raconte Brochard à Be Celt. Il m’a dit : « C’est pas correct, ça fait trop star de rock n’roll ! »  » Qu’importe, en 1997, Brochard porte haut les couleurs de la France en devenant champion du monde de cyclisme sur route avec un mulet du plus grand effet. À Saint-Sébastien, le coureur de la Festina règle au sprint la course en ligne des championnats du monde et succède à Luc Leblanc, dernier maillot arc-en-ciel français, sacré en 1994 à Agrigente. C’est bien, c’est beau, c’est Broch’.

Le port du casque met un pet’ aux ambitions tricolores…

Le 12 mars 2003, la mort d’Andrei Kivilev, pendant Paris-Nice, bouscule les consciences et pousse l’UCI à obliger les coureurs à enfiler un casque. Au grand dam de Laurent Brochard. « Dès que le port du casque est devenu obligatoire sur le vélo, j’ai dû me couper les cheveux, soufflait le Manceau. C’est dommage, car cette coupe permettait de me faire connaître, alors qu’avec le casque, on se ressemblait tous. J’ai tout de même gardé la boucle d’oreille et le bandana. » Problème : si on ne distingue plus Lolo dans le peloton, on n’arrive même plus à apercevoir de Français sur le podium des Mondiaux… En effet, en dehors des médailles de bronze de Jean-Cyril Robin (1999) et Anthony Geslin (2005), puis d’argent de Romain Bardet (2018), la délégation française a fait chou blanc lors des deux dernières décennies.

Thomas Voeckler met des patates en soirée…

À l’été 2019, c’est depuis sa moto France Télé que Thomas Voeckler officialise sa nomination au poste de sélectionneur de l’équipe de France. Un type qui passe bien à la télé, est apprécié du public et des journalistes, qui l’ont surnommé à longueur de grandes boucles « Tiblan » . Erreur, car celui qui a grandi en Martinique était appelé d’une tout autre manière dans le peloton : lui, c’était « Francis » . Un reliquat des soirées de fin de saison en sport-études. « Comme beaucoup de mecs qui ont un coup dans le nez, tu cherches un peu la merde en boîte. À cette période-là, on avait regardé plusieurs fois Trainspotting. Et le bagarreur s’appelait Francis », explique-t-il dans le dernier numéro de Pédale! Si Voeckler assure que sa réputation de bagarreur est largement exagérée, il suffit de jeter un œil à la gueule du personnage du film de Danny Boyle : le lad est l’heureux propriétaire d’une superbe nuque longue.

… avant de conduire Julian Alaphilippe au titre de champion du monde

Avec un tel capitaine de route, pas étonnant de voir l’équipe de France retrouver enfin le chemin du succès. Et si c’est grâce à son punch que Julian Alaphilippe a pu faire sauter le train belge de Wout van Aert dans la Cima Gallisterna, puis s’imposer à la pédale sur le circuit d’Imola, le Montluçonnais a certainement dû apprécier ce signe du destin. Car son papa Jo, décédé en juin dernier, était une petite star locale, écumant les bals dans l’Allier ou le Berry. Son plus grand fait d’armes : assurer la première partie d’un homme portant beau le mulet : Johnny Hallyday.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Mathieu Rollinger

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine