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Chili Concarneau

Par Régis Delanoë
Chili Concarneau

En National, un promu fait sensation en ce début de saison : l’US Concarneau, connu pour ses jolis parcours en Coupe, qui déboule dans le monde pro du football français avec l’envie d’en découdre malgré un effectif encore largement amateur. Les Finistériens squattent le podium sans avoir franchement l’envie d’en descendre. « Attrape-moi si tu peux » sauce Cornouaille.

Promu, certes. Modeste, incontestablement. Mais victime, pas question. C’est ainsi qu’il faut considérer l’US Concarneau en ce début de saison, éphémère leader du National, pour son retour à ce niveau après vingt-quatre ans, et actuel second au classement au moment de disputer la septième journée. La précédente a parfaitement permis de mettre en pratique cet état d’esprit « petit mais costaud » qui caractérise le club du port sud-finistérien. Ville de naissance de Stéphane Guivarc’h et Jean-Paul Ollivier, soit dit en passant. Un très gros match à domicile, intense et âpre, avec au final une victoire 2-0 que les visiteurs de Marseille Consolat n’ont que très peu goûté. Dans un communiqué officiel, les Provençaux ont dénoncé pêle-mêle un climat d’insécurité, des bénévoles débordés, des supporters quasiment sur le terrain, des propos racistes et aucune collation après le coup de sifflet final. La réponse n’a pas traîné et s’est voulue cinglante. « C’est avec stupeur et colère que nous avons lu ce communiqué. Nous ne nous abaisserons pas à répondre à cette agressivité verbale et à ce tissu de mensonges » , est-il écrit en préambule, avant un démontage point par point des griefs de l’accusation. Façon de dire : pas question de se laisser faire et de courber l’échine. « On a un public passionné, c’est vrai, mais correct » , ajoute coach Cloarec, interrogé à la sortie d’un entraînement de l’USC.

Remplaçant local du Stade quimpérois

Les spectateurs du mythique stade Guy Piriou, ex-Kérampéru, goûtent avec d’autant plus de ferveur ces premiers matchs de National qu’ils ont longtemps été sevrés de football de haut niveau. « Depuis la chute du Stade quimpérois, le Finistère-Sud était en manque, situe Nicolas Cloarec. On est là pour le combler. » Le Stade quimpérois, ancien fleuron de la région, un temps concurrent local du Brest Armorique avec ses quatorze saisons de D2 de 1970 à 1990 et ses joueurs phares : Robby Langers, Serge Le Dizet, Eugène Ekéké, Yves Colleu, Michel Ettorre ou Carmelo Micciche. Un club dont la déliquescence ces dernières années a suivi une courbe inverse à l’évolution de l’US Concarneau qui, dans les mêmes années 70 et 80, s’était hissé jusqu’en troisième division sans jamais réussir à atteindre le monde pro. L’USC, redescendu un temps en DH, est parvenu dans les années 2000 à se reconstruire calmement quand le voisin quimpérois plongeait dans la crise et l’oubli. Retour en CFA2 d’abord, puis deux tentatives ratées de se hisser en CFA avant de réussir à s’y maintenir en 2012 et d’envisager à moyen terme d’aller voir au-dessus. « Ici, on ne se prend pas pour d’autres, assure encore Cloarec, sur le banc depuis 2009. On fait les choses sérieusement de notre côté et on voit où ça peut nous mener. » Une stratégie à moyen-terme qui a permis aux Sud-Finistériens de garder fraîcheur et enthousiasme, pour d’abord se stabiliser en CFA, agrémenter les saisons de parcours en Coupe de France (deux seizièmes de finale et un quart en trois ans), pour finalement réussir le passage en National au printemps dernier à l’issue d’une dernière saison quasi parfaite.

Cinq recrues et des déplacements en avion

« Les gars qui nous ont permis de monter, il faut les respecter et il fallait leur faire confiance au moment d’aborder cette découverte du National, juge l’entraîneur concarnois. J’ai eu le temps de pas mal me renseigner, discuter avec d’autres personnes qui ont connu ce niveau, m’en imprégner pour essayer de ne pas reproduire des erreurs courantes, comme celle de ne pas garder ses meilleurs joueurs et de vouloir repartir avec un groupe trop renouvelé. » Celui de l’USC ne l’est effectivement que très peu : sept recrues (dont le buteur Charly Dutournier, prêté par Dijon), deux départs, pour un total de vingt-cinq joueurs à disposition. « On en a encore dix-huit qui ont un boulot à côté. La structure reste largement amateur, par nécessité autant que par choix : c’est important pour certains garçons d’avoir autre chose que le football. » Il a tout de même fallu revoir l’organisation pour s’adapter aux exigences nouvelles d’un championnat de dimension hexagonale. « La situation de Concarneau n’est pas insulaire, mais presque, poursuit Cloarec. Notre déplacement le plus proche, c’est Avranches, à trois heures de route. Avec en plus des joueurs qui ont un boulot, il était nécessaire de s’épargner de la fatigue en trop, d’où notre volonté d’innover cette année en privilégiant les déplacements en avion. » Pour couvrir les 25 000 km qu’il y aura à parcourir d’ici au printemps prochain – trois fois plus qu’en CFA – 170 000 euros seront alloués aux transports, pour 1,4 million de budget. « Pour les entraînements aussi, il faut bricoler : un groupe réduit du matin avec ceux qui le peuvent, un élargi le soir avec ceux qui ont fini le boulot. »

Gare à la jurisprudence Belfort

Et ça fonctionne. Avec, pour l’instant, un bilan largement positif de quatre victoires pour un nul et une défaite sur les six premières journées. Comme en CFA, la solidité défensive reste primordiale, avec seulement trois buts concédés depuis le début de saison, le meilleur bilan de tout le National. « Le changement le plus radical par rapport au CFA reste l’intensité des rencontres. L’homogénéité des équipes est aussi très différente : en CFA, il peut y avoir des disparités de niveau entre les onze joueurs d’une équipe, c’est nettement moins le cas en National. » Ancien joueur de L1 et L2 avec Lorient et Clermont, Nicolas Cloarec « gère l’inconnu » , entre excitation et méfiance. « Il y a un an, le promu Belfort avait lui aussi réussi un très bon début de saison avant de marquer le pas et de finir par se maintenir de justesse. On va continuer à jouer tous les matchs avec l’envie de les gagner, mais il faudra aussi savoir gérer si une période plus compliquée survient avec trois défaites de suite, ne pas s’écrouler. Le club se structure, les installations s’améliorent, c’est positif, d’autant que le public suit, avec déjà plus de 2 000 spectateurs de moyenne contre 800 la saison dernière. » Un douzième homme qui joue déjà son rôle, Marseille Consolat peut en témoigner.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Régis Delanoë

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