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Chelsea, Blues tout-puissant

Par Charles Alf Lafon
Chelsea, <i>Blues</i> tout-puissant

C'est l'histoire d'un club que tout le monde détestait. Trop de pétrodollars, de noms ronflants, d'arrogance. Puis il se met à perdre et se retrouve au fond du trou. Avant de renaître tel un phœnix, plus besogneux que flamboyant. Cette saison 2011-2012 est celle où Chelsea ne fait rien comme on pouvait se le figurer. Tant mieux.

En faisant d’André Villas-Boas le successeur de Carlo Ancelotti, Roman Abramovitch est certain de son coup. Qu’importe qu’il n’ait que 33 ans, soit grosso modo l’âge des tauliers Terry, Lampard et Drogba. Si le Special One a plus que garni l’armoire à trophées du club, le Special Two en fera de même. Mieux, il sera celui qui fera de Chelsea une « belle » équipe. Une de celles qui font lever les foules. Qui joue un football champagne. Avec comme référence affichée, le Barcelone de Pep Guardiola. Après la victoire de son FC Porto en Europa League, AVB avait d’ailleurs évoqué son admiration pour le Catalan : « Il a toujours été une source d’inspiration pour moi. Il m’inspire tous les jours, à cause de sa méthodologie et de la manière dont il fait jouer le Barça. »

Une manière de jouer qu’il va tenter d’imposer à Londres : ligne défensive plus haute d’un cran, pressing de tous les instants, jeu plus horizontal que vertical. Pour faire vivre cette nouvelle philosophie, Juan Mata, la pépité ché, débarque. Et pour la défendre, Raul Meireles, le punk à chien de Liverpool, s’engage dans les tous derniers instants du mercato. Oriol Romeu et Romelu Lukaku complètent la liste des recrues, à laquelle il faut ajouter Thibaut Courtois, immédiatement prêté à l’Atlético Madrid. Niveau composition, on retrouve Čech dans les bois, une ligne de quatre : Ivanović, Terry, Luiz, Cole, Meireles (ou Mikel) en aboyeur, Ramires en marathonien, Lampard en canardeur, Mata à gauche pour distribuer, Sturridge de l’autre côté pour cavaler. Et Torres en pointe, plus mobile que Drogba.

Jusqu’ici tout va bien

Au début, tout marche pour le mieux. Que des victoires en amicaux, 10 points en quatre matchs de Premier League. Mais lors de la 5e journée, les Blues se rendent à Old Trafford. À la mi-temps, les Red Devils mènent 3-0. Même si Torres réduira le score après la pause, ce résultat préfigure les carences de ce « nouveau » Chelsea. Un Chelsea qui joue à la baballe, fait de belles actions, mais ne sait pas défendre. C’est encore plus flagrant lors de la 10e journée. Arsenal vient s’imposer 5-3 à Stamford Bridge grâce notamment à un triplé de His Royal Highness Van Persie. En un match, Chelsea encaisse presque autant de buts à domicile que lors de toute la saison 2004-2005 (6). Jouer aussi haut avec une charnière aussi lente relève plus du suicide que la révolution tactique.

La suite n’est qu’une lente descente aux enfers. En League Cup, le parcours s’arrête un soir de novembre en quart de finale contre Liverpool. En championnat, les nuls et les défaites se succèdent, et pas que contre des cadors. Niveau Ligue des champions, ce n’est guère mieux. Après une phase de poules facile, Cavani et Lavezzi explosent (presque) la bulle d’air qu’est l’Europe en permettant à Naples de s’imposer 3-1 à l’aller. AVB est discuté. Il sait qu’il n’a pas le soutien de son vestiaire. Surtout pas celui des « historiques » , qu’il n’hésite pas à mettre sur le banc. Le couperet finit par tomber le 4 mars après une nouvelle défaite contre WBA. Le Portugais est licencié.

Never back down

Pour le remplacer, on parle de Benítez, Bielsa, Emery ou encore Fabio Capello. C’est finalement Roberto Di Matteo qui est choisi. L’ancien adjoint va alors s’appliquer à faire strictement le contraire de son prédécesseur. On fout les cadres sur le terrain, on défend bas, et on met des buts de loin, sur corner, sur exploits personnels. Qu’importe, pourvu que ça marque. Et ça marche. Tout commence par une qualification pour les demi-finales de la Cup (avec en prime deux buts de Torres) et une victoire à l’arrachée en championnat contre Stoke. Puis vient le match retour contre Naples. Donnés pour mort, les Blues font parler l’expérience. Comme un symbole, Drogba ouvre le score, Terry (sur un corner de Lampard) l’aggrave. Inler le réduit ? Lampard claque un péno. Prolongations. Juste avant la pause, Ramires déborde côté droit, avant de servir DD qui centre en pivot. Ivanović, complètement seul, transforme l’offrande d’une mine sous la barre. Stamford Bridge est en feu. Chelsea se qualifie pour les quarts et revient d’entre les morts.

La suite est connue. La colline Benfica franchie, se dresse la montagne Barcelone. La meilleure équipe du monde, voire de l’histoire pour certains. Mais à force de cœur, de défense héroïque, d’un peu de vice aussi, Drogba & co font plier les Espagnols, en appliquant les mêmes recettes que l’Inter l’année précédente. Jusqu’à pousser la similarité à, eux aussi, se retrouver à 10 au retour au Camp Nou. Un match où les Blues ne commettent que dix fautes. Un chiffre ridicule qui prouve que, Terry mis à part, les nerfs sont solides.

Sérendipité sans pitié

Une évidence à la vue de la finale face au Bayern. Une finale durant laquelle Drogba rappelle à tout le monde quel joueur fantastique il est, lui qui a déjà ramené la FA Cup quelques jours plus tôt. Les amoureux du « beau jeu » ont beau crier au vol, les autres savent qu’une certaine idée du football a triomphé. Un football qui défend, lutte, s’arrache, se sacrifie. Presque prolétaire. Ironie du sort pour ce club qu’on surnommait encore « Chelski » il y a peu, qui surpayait des Shevchenko ou des Ballack inexistants sur le terrain et des Mourinho, Hiddink et Ancelotti sur le banc. Abramovitch voulait gagner avec des grands noms, mais ce sont des guerriers revanchards qui triomphent. Des mecs animés par le souvenir de la « fucking disgrace » , qui ont trop perdu, qui savent que leur temps est compté, qu’ils sont devenus une équipe de coupe. Plus rien ne sera plus jamais comme avant. Drogba partira, Di Matteo sera viré quelques mois après le début de la saison suivante, Lampard et Terry se feront encore plus vieux, des jeunes techniques arriveront, Mourinho reviendra. Mais ce 19 mai 2012, les Blues règnent sur l’Europe. Et on est contents pour eux.

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Par Charles Alf Lafon

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