- Espagne
- Liga
- 16e journée
- Real Madrid/Espanyol Barcelone (2-2)
Ce Real dit adieu à la Liga
Après une défaite face à Vigo cette semaine, le Real Madrid a offert une pauvre partition face à l’Espanyol. Rejoint dans les derniers instants par un Espanyol de Barcelone sérieux (2-2), les Merengues ont dit au revoir à une deuxième Liga consécutive.
Real Madrid – Espanyol Barcelone : 2-2
Buts : Cristiano Ronaldo (45e) et Coentrão (48e) pour le Real. Sergio Garcia (31e) et Albin (88e) pour l’Espanyol.
Alors que l’Espagne du football a les yeux rivés sur le Camp Nou pour un alléchant Barça-Atlético, il y a un autre Madrid-Barcelone. Et finalement, il ne faudra pas attendre le résultat du choc de la seizième journée pour savoir que la Liga est pliée. Dans une triste rencontre, le Real Madrid a perdu ses derniers espoirs de remontée. Car en concédant un nul dans les ultimes minutes face au bon dernier du championnat, l’Espanyol Barcelone, les Merengues peuvent se retrouver à treize points de l’autre Barcelone, le Mes que. Bref, alors que se profilent les fêtes de fin d’année, Santiago Bernabéu tire la gueule. Et n’espère plus grand-chose dans cette Liga. La crise, elle, a le sourire.
Silence de cathédrale
Sans Benzema ni Higuaín, tous deux sur une jambe, le Real s’avance sans pointe, mais avec beaucoup de créateurs. Alignés côte à côte, Özil et Modrić ont pour mission d’abreuver les deux flèches Cristiano Ronaldo et Callejón. Face à cette pléiade offensive, Javier Aguirre décide de la jouer simple : défendre très bas et profiter des espaces laissés par l’arrière-garde. Dans un Santiago Bernabéu calme, pour ne pas dire endormi, les Merengues commencent leur travail de sape. Il ne faut que quatre petites minutes pour voir Modrić frôler le cadre sur une passe de CR7. Puis plus rien. La possession est gargantuesque, mais les occasions se font attendre. La faute à un Espanyol bien regroupé et surtout au manque de mouvements des madrilènes. Le poteau de Modrić sauve les apparences, mais c’est bien l’autre club de Barcelone qui commence à sortir la tête de l’eau. À la demi-heure, Sergio Garcia, mélange entre les crinières d’Osvaldo et de Pršo, profite de son appel axial pour aller crucifier Casillas. Le Real est mal, et la Liga n’a alors plus aucun intérêt. Heureusement, dans le temps additionnel, Cristiano Ronaldo remet les compteurs à égalité sur un centre de Khedira. Une égalisation cache-misère qui ne trompe pas les socios : à la mi-temps, la Casa Blanca rentre sous les huées de son public.
Cristiano, décisif mais brouillon
Signe du destin, ou non, il pleut lorsque les Madrilènes reviennent sur le pré. Un petit crachin bien breton qui va finalement faire le bonheur du Real. Car sa première incursion du second acte fait mouche. Parti comme une bombe depuis son aile, Coentrão est servi sur un plateau par Cristiano Ronaldo. À quelques mètres de Kiko Casilla, le Portugais permet à la Maison Blanche de prendre les commandes. Avec l’entrée de Di María, l’animation retrouve par là même des couleurs. Par ses remises en une touche, et surtout par une frappe détournée sur l’équerre, l’Argentin réchauffe les gorges du Bernabéu. Un constat qui ne s’applique en rien à Cristiano. Décisif par son but et sa passe décisive, il rate beaucoup. Trop pour des socios qui commencent à siffler ses contrôles ratés, ses dribbles inutiles et ses frappes contrées. Preuve de cette fébrilité, il y va de son bon taquet sur la cheville de Christian Alphonso, et donc de sa biscotte. Dominateur dans la stérilité, le Real reste donc à portée de tir des Catalans. Et ce qui devait arriver arriva : suite à un cafouillage dans la surface, Albin envoie le cuir dans les filets de Casillas. Dans une fin de match tendue, le Real ne se crée plus une action dangereuse. Et offre la possibilité au Barça de se faire définitivement la malle.
Par Robin Delorme, au Bernabéu