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Ce qu’il faut retenir de la saison de la Juventus

Par Morgan Henry
Ce qu’il faut retenir de la saison de la Juventus

En dépit de cette finale de C1 perdue, la saison de la Juve reste magnifique. Malgré un entraîneur critiqué l'été dernier, un effectif dit vieillissant, la Vieille Dame repart avec un nouveau Scudetto et une dixième Coupe d'Italie. Retour sur la plus belle saison turinoise post-Calciopoli.

L’analyse définitive

La défaite est encore fraîche et les esprits, forcément, toujours un brin tourmentés par cette finale de Ligue des champions perdue face au FC Barcelone samedi soir. Mais au-delà du match et des quelques regrets qu’il véhicule, la saison des Juventini fut en tous points parfaite, pour ne pas dire exceptionnelle. Championne – sans forcer – à quatre journées de la fin, la Vieille Dame est également parvenue à ramener cette dixième Coupe d’Italie que les tifosi attendaient depuis deux décennies. Cerise sur le gâteau : cette finale berlinoise de Ligue des champions que personne n’aurait imaginée il y a encore cinq ou six mois. À l’image de la réussite de Max Allegri pour sa première saison sur le banc turinois, le groupe noir et blanc s’est soudé et renforcé après le claquage de porte d’Antonio Conte. Certains prédisaient une année difficile à la Juve, elle fut au contraire belle, riche, étonnante et couronnée de succès. La Vieille est enfin redevenue une grande Dame d’Europe.

Le match chef-d’œuvre : Borussia Dortmund-Juventus (0-3)

Des matchs merveilleux et importantissimes, l’équipe de Max Allegri en a disputé (et remporté) un paquet cette saison. On aurait pu citer le choc face à la Roma du 5 octobre (3-2) ou encore cette demi-finale retour de Coupe d’Italie contre la Fio où la Juve est allée s’imposer 3-0 à Florence après avoir perdu chez elle (1-2), mais on a préféré revenir sur ce huitième de finale retour de Ligue des champions. À l’aller, les Bianconeri l’avaient emporté 2-1 à Turin, laissant de nombreux espoirs de qualification à la bande à Jürgen. Au retour, les Allemands se font littéralement bouffer par, notamment, un Carlos Tévez d’exception (doublé, une passe décisive). L’Apache inscrit un premier but dès la 3e minute de jeu avant de doubler la mise à dix minutes du terme. Entre-temps, Álvaro Morata, lui aussi déterminant, s’était chargé de porter le compteur à 2-0. Supérieurs dans tous les secteurs du jeu, les hommes d’Allegri ne laissent, ce jour-là, aucune chance aux Allemands. La Juve court alors vers les quarts de finale, loin de se douter qu’elle finirait à Berlin le 6 juin au soir.

Le tournant de la saison

Dimanche 5 octobre 2014. La Juventus, triple championne d’Italie en titre, reçoit dans son stade flambant neuf une Roma en feu qui compte bien arracher le Scudetto à l’ogre turinois. Motivés comme jamais, Rudi Garcia et ses soldats giallorossi font vivre un enfer aux Bianconeri qui parviennent tout de même à s’imposer (3-2) à la 86e minute grâce à une lourde frappe de Leonardo Bonucci. Avant, la Juve avait obtenu deux penaltys litigieux qui firent couler beaucoup, beaucoup d’encre à l’issue de la rencontre. Jusqu’alors parfaitement égaux au classement, les Turinois prennent une avance numérique et surtout mentale qu’ils conservent tout le reste de la saison. Quelques jours après le match, Rudi Garcia lâche son désormais fameux « je le dis clairement : nous allons gagner le championnat » pour répondre aux erreurs d’arbitrage qui auraient avantagé la Vieille Dame. Une punchline qui fait sacrément tache huit mois plus tard, alors que la Roma boucle sa saison à dix-sept unités de son rival.

Le meilleur joueur : Carlos Tévez

À 31 ans, le taureau argentin entamait sa deuxième saison italienne après son arrivée à Turin à l’été 2013 en provenance de Manchester City. Si l’Apache avait déjà brillé l’an passé en inscrivant notamment dix-neuf buts en Serie A, il a littéralement explosé cette saison. Troisième meilleur buteur du championnat derrière Luca Toni et Mauro Icardi avec vingt réalisations, Carlitos a également retrouvé l’efficacité qui lui faisait défaut depuis de longues années en Europe. Grâce à ses sept buts en treize matchs de Ligue des champions, l’Argentin a hissé la Juve en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Aussi indispensable dans la construction du jeu qu’à la finition, l’Apache a disputé 48 matchs avec la Juve cette saison pour quelque 4 027 minutes sur les prés. Autant dire qu’un départ cet été vers Boca Juniors serait un mini-drame pour l’écurie bianconera.

Le joueur révélation : Álvaro Morata

« Vingt millions pour Morata, c’est de la folie. » Voici, en substance, ce que beaucoup de personnes pensaient en début de saison quand le jeune Espagnol fut transféré du Real Madrid à la Juventus pour une vingtaine de millions d’euros. Dix mois et quarante-six matchs plus tard, l’opinion à son égard a non seulement changé, mais on en viendrait presque à se dire qu’une telle somme pour un tel joueur, c’est peu. Blessé en début de saison, l’ancien Merengue est monté en puissance au fil de l’année pour finalement s’imposer comme un titulaire indiscutable en attaque aux côtés de Carlos Tévez. Vif, percutant, adroit techniquement et devant les cages, Morata a causé de sérieux problèmes à ses anciens partenaires en demi-finale de Ligue des champions et à bien des défenses italiennes cette saison. En plus de gagner sa place sur le terrain, Álvaro l’a également gagnée dans le cœur des tifosi qui semblent l’avoir définitivement adopté. Sans doute le début d’une belle histoire d’amour.

Le flop : Fernando Llorente

Le bonheur des uns fait, hélas, souvent le malheur des autres. Face à l’éclosion progressive du jeune Álvaro, la grande tige espagnole a dû se résoudre à prendre place sur le banc entre Kingsley Coman, Alessandro Matri et Simone Pepe. Régulièrement titulaire en première partie de saison, Fernando Llorente n’a jamais réussi à retrouver son réalisme de l’année précédente. Du coup, à force de marcher sur la pelouse et de ne pas marquer, l’Espagnol a d’abord été sorti en cours de match avant d’endosser pour de bon le costume de remplaçant. Par chance, Llorente et Morata ont l’air de s’entendre à merveille en dehors du terrain. Pas certain, toutefois, de voir encore le beau gosse à la Juve l’année prochaine.

La belle décla

« Nous avons disputé une grande saison et une grande finale. Je ne peux rien reprocher aux garçons. Dans l’ensemble, le match a été bien joué, même si certaines choses auraient pu être mieux faites. C’était une saison fantastique et il était difficile de faire mieux. Nous devons maintenant consolider notre place parmi les huit meilleures équipes d’Europe. Ceci n’est qu’un point de départ. » Signé Massimiliano Allegri, juste après la finale perdue face au Barça.

Le plus beau but

Cette saison, on a vu : des merveilles de Pirlo sur coup franc (comme d’hab’), mais aussi des missiles de Tévez, quelques têtes bien senties de Llorente, des buts de renard de Morata et même un pion de Patrice Évra contre la Sampdoria. Beaucoup auraient pu figurer tout en haut du classement, mais, honnêtement, cet enroulé pied droit de l’Argentin Roberto Pereyra a un petit quelque chose en plus.

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée

Comment parler de décisions arbitrales litigieuses sans revenir – une fois encore – sur cet énorme Juventus-Roma du dimanche 5 octobre ? Sur les cinq buts qui ont été marqués durant les 93 minutes de la rencontre, au moins quatre sont contestables. Deux penalty sifflés en faveur de la Vieille Dame, un pour la Roma et un dernier but de Bonucci à la 86e sur lequel Vidal était soi-disant en position de hors-jeu. Score final : 3-2 pour la Juve et des torrents d’insultes adressés à l’arbitre de la rencontre, M. Gianluca Rocchi. Sur la Toile et dans les journaux, supporters et journalistes s’indignent, crient au scandale et ressortent du placard l’affaire Calciopoli. Dans l’œil du cyclone, le club turinois voit alors ses vieux démons refaire surface. Fort heureusement, sa domination incontestable sur la Serie A fermera rapidement les bouches des ultimes détracteurs.

Le coup de sang

Mi-octobre, les actuels vice-champions d’Europe sont loin d’être au meilleur de leur forme physiquement et mentalement. Défaits en Grèce par l’Olympiakos pour la seconde fois consécutive après le revers contre l’Atlético, les hommes de Max Allegri sortent d’un triste nul à Sassuolo et doivent essuyer des critiques qui pointent leur jeu et leurs prestations européennes. En conférence de presse, Allegri, vexé, remet les choses au clair : « Je crois que l’équipe a été injustement attaquée. Nous avons toutes les chances de passer le tour en Ligue des champions, nous pourrions même arriver premiers ! » Avant d’évoquer le cas Antonio Conte, auquel on le compare sans arrêt : « Je laisse les journalistes écrire… Personne ne peut effacer le passé, tout cela fait partie de l’histoire. Je crois que Conte, avec cette équipe et ce club, a fait des choses extraordinaires pendant trois ans. Mais ça fait partie du passé et on ne peut pas continuer à parler du passé. Ça n’a plus de sens. » L’histoire lui a donné raison.

Le pourcentage de résistance à la blessure : 29 %

Comme beaucoup d’équipes qui enchaînent des matchs tous les trois, quatre jours, la Juventus n’a pas été épargnée par les coups et les pépins physiques. D’abord privée de Pirlo et Morata qui se sont tous deux blessés durant la préparation estivale, la Vieille Dame a ensuite perdu Asamoah, Cáceres et Rômulo, et pratiquement pour toute la saison. Sans parler de la très longue absence d’Andrea Barzagli qui est revenu à temps pour les grosses échéances, ni de celle de Pogba qui a dû suivre les quarts et une partie des demi-finales de Ligue des champions en tribunes. Pour couronner le tout, la Juve a également été amputée de l’un de ses emblèmes pour la grande finale contre Barcelone : Giorgio Chiellini. Touché au mollet, le gorille n’a pas eu droit à ses retrouvailles avec Luis Suárez que toute l’Europe attendait.

Le joueur dont le club a besoin cet été : un numéro 6 tout frais

Pirlo, Pogba, Vidal. Si, contre toute attente, les trois milieux de terrain turinois sont tous restés fidèles à la Vieille Dame l’été dernier, l’issue du mercato risque d’être différente ce coup-ci. Annoncé en MLS, Andrea Pirlo pourrait quitter le navire dans les prochaines semaines, tout comme Paul Pogba et Arturo Vidal dont les noms figurent sur les tablettes des plus grands club européens. Pour pallier ces départs éventuels, les dirigeants bianconeri devront recruter si ce n’est pas deux, au moins un numéro 6 de classe mondiale. Déjà fait avec Khedira ? Oui et non. Rongé par les blessures durant l’intégralité de la saison, l’Allemand est encore loin de son niveau optimal. Et pour cause, depuis deux ans, Sami n’a jamais disputé plus de treize matchs dans une saison. Autrement dit, la Juve ferait bien d’assurer ses arrières en faisant venir un milieu un peu plus sûr. Marco comment ?

Ce qu’il va se passer la saison prochaine

Après s’être remis de leurs émotions berlinoises, Max Allegri et les dirigeants de la Vieille Dame s’attèlent à bâtir un effectif encore plus compétitif que celui qui s’est hissé en finale de Ligue des champions. Pirlo, Pogba, Tévez et Llorente partis respectivement à New-York, Paris, Boca Juniors et Tottenham, Marotta et Agnelli annoncent, courant août, les arrivées de Marco Verratti, Edinson Cavani, Radamel Falcao et Radja Nainggolan. En totale confiance, Allegri et sa nouvelle clique sortent premiers de leur groupe en Ligue des champions début décembre et retrouvent, dès les huitièmes, le Barça qui leur avait collé trois claques six mois plus tôt. Bien présent ce coup-ci, Giorgio Chiellini inscrit de la tête le but de la qualif’ dans un Nou Camp au bord de l’implosion. Ironie du sort, la Juve se fait sortir au tour suivant par le PSG de Paul Pogba qui fusille le vieux Buffon au match retour. Jamais réellement inquiétés par la Roma, les Bianconeri remportent leur cinquième Scudetto d’affilée à trois journées de la fin. Humilié pour la troisième année consécutive, Rudi Garcia pète les plombs en conférence de presse et demande la main de Francesca Brienza devant les journalistes. Cavani termine deuxième meilleur buteur derrière Luca Toni et ses 28 réalisations.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Morgan Henry

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